Archives de catégorie : Estonie 2019

Châteaux d’Estonie

Comme la Lettonie, l’Estonie ne manque pas de châteaux forts. Les mêmes causes produisants les mêmes effets, la plupart des châteaux estoniens sont le fait des chevaliers teutoniques pour qui ils étaient des centres administratifs et des points d’appuis contre les populations païennes rebelles.
Quand ce n’était pas l’ordre teutonique ou livonien, le commanditaire était l’évêque, ce qui fait qu’on parle souvent de château épiscopal, voire de château-monastère.
L’histoire des châteaux en Estonie et grosso-modo la même qu’en Lettonie, mais avec plus de Danois.

Pendant ces quelques jours en Estonie, j’ai vu ou visité cinq châteaux, plus un.

Le sixième est celui d’Invangorod, qui est en Russie face à Narva.

Le château d'Ivangorod

Narva est la ville la plus à l’est  de l’Estonie et n’est séparée de la Russie que par le fleuve Narva (oui, la ville et le fleuve ont le même nom). Narva est depuis toujours la ville frontière entre la Russie et l’Estonie, et sa population est très majoritairement russe. A l’indépendance de 1991, elle avait réclamé une large autonomie, voire un rattachement à la Russie, ce qui a été refusé par l’Estonie.
La forteresse d’Invangorod a été édifiée en 1492 par la Russie pour affirmer les droits à un accès à la mer Baltique, et aussi pour faire face à l’ordre teutonique, représenté par le château de Narva.

Le château de Narva

Le permier château de Narva a été érigé par les Danois au 13ème siècle et était probablement en bois. En 1347 le roi du Danemark vend Narva à l’ordre livonien qui renforce le château. Le château actuel est le résultat de plusieurs siècles d’évolutions et de renforcements menés parallèlement, et en confrontation, avec celui d’Ivangorod.

La vision des deux châteaux se faisant face est très impressionnante. Hélas Invangorod est en Russie et donc inaccessible sans visa, que je n’ai pas voulu demander pour seulement quelques heures de visite.
J’ai juste vu les installations frontalières qui sont elles-même très impressionnantes. Chaque voiture et ses passagers sont contrôlés après avoir fait la queue dans la rue pendant une bonne heure.
Je savais que je ne visiterai pas le château russe, hélas je n’ai pas pu visiter le château estonien, en raison d’un certain retard pris à Tartu et d’aléas climatiques quand je suis arrivé lundi soir.

Mardi matin j’ai pris la route de Tallinn, et en chemin je me suis arrêté au château de Rakvere.

Le château de Rakvere

Le château est construit sur une hauteur, chose rare dans un région plutôt plate, et se voit de loin.
Ici aussi, ce sont les Danois qui ont commencé à fortifier la position avant de vendre la place à l’ordre Livonien. Le château est ensuite passé dans les mains polonaises, suédoises et russes à l’occasion de sièges et de batailles.
La visite est animée par des acteurs en costumes qui proposent jeux et animations.

Boum

En cela il m’a rappelé le château de Sümeg en Hongrie. Sans cela, la visite serait assez pauvre.

A quelques kilomètres de Rakvere se trouve le village de Toolse au bord de la mer. Autrefois il y avait ici un petit port protégé par un château.

Le château de Toolse

Le port a disparu mais il reste les ruines du château.
Toolse a été l’un des derniers projets de construction de l’ordre teutonique, en 1475, et le plus septentrional.
Quand les Suédois sont arrivés dans la région, le château n’avait plus d’intérêt stratégique et ils l’ont fait exploser. Les vestiges qu’on voit aujourd’hui sont assez importants, mais les murs sont maintenus par des tirants en fer, ce qui lui donne un aspect insolite et romantique.

Haapsalu est à deux heures de route environ à l’ouest de Tallinn, et j’y suis passé vendredi pour visiter son important château-cathédrale.

Le château-cathédrale de Haapsalu

L’aspect actuel du château date du début du 16ème siècle après des siècles d’évolutions et d’agrandissements.
Sa particularité est qu’une cathédrale, dédiée à St Nicolas, en fait partie intégrante.

La cathédrale de Haapsalu

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La muséographie est très moderne et interactive. Il y a même des répliques d’épées pour permettre au visiteur de s’imaginer dans la peau d’un chevalier du Moyen-âge. J’ai trouvé ça amusant… et risqué !

Hasard du calendrier, un rassemblement de voitures américaines était organisé dans la ville et la cour du château. Cela agrémente la visite, et la perturbe aussi.

Enfin samedi, j’ai visité le château épiscopal de Kuressaare, sur l’île de Saaremaa.

Le château de Kuressaare

Saaremaa

L’Estonie possède de nombreuses îles. Curiosité de l’Histoire, toutes île dans la mer Baltique au large de l’Estonie ou de la Lettonie appartient à l’Estonie, même si elle semble être plus proche de la Lettonie.

La plus importante est Saaremaa, elle a la superficie du Luxembourg, et j’y ai passé la journée de samedi. Il faut emprunter un ferry.

Le ferry de Saaremaa

Deux bateaux font la navette toute la journée, avec un départ toute les 30 minutes environ.

L’île est plate comme la main et battue par les vents. Donc, comme à Öland on y voit des moulins.

Les moulins d'Angla

L’île est largement couverte de forêts de pins ou de bouleaux. Parfois il y avait des pins d’un côtés de la route et des bouleaux de l’autres. Il y a très peu de plages, et quelques falaises.

La falaise de Panga

Mais la principale curiosité géologique de Saaremaa est le cratère de Kaali.

Le cratère de Kaali

Les Hommes se sont longtemps demandés qu’elle pouvait être la cause de ce rond parfait au milieu de l’île : volcanisme, action d’un géant mythologique ? L’origine météoritique a finalement été démontrée dans les années 1930.
Le cratère est donc le produit de la chute d’un météore de 20 à 80 tonnes, tombé à la vitesse de 10 à 20 km/s, et cela se serait produit il y a 2700 ou 7600 ans. Bref il y a beaucoup d’incertitudes, sauf les dimensions du cratère : 110 mètres de diamètre et 22 de profondeur.
Huit autres cratères d’impact plus petits sont éparpillés dans un rayon d’une centaine de mètres. Ils ont été produits par le même météore qui se serait brisé en plusieurs morceaux entre 5 et 10 kilomètres d’altitude.

La plus grande ville de Saaremaare est Kuressaare. C’est une ville touristique avec quantité d’hôtels et de villages de vacances. Mais son attrait principal est son château espiscopal.

Le château de Kuressaare

Les premières mentions du château datent de 1380. Il a été construit par les chevaliers teutoniques pour conforter leur mainmise sur Saaremaare, les populations locales ne se laissant pas christianiser facilement. Il passe sous contrôle danois en 1559 puis suédois en 1645.
Le château est essentiellement un gros cube, comme à Narva, entouré d’une enceinte bastionnée « à la Vauban ». Cette dernière est l’oeuvre d’Erik Dahlbergh, le Vauban suédois (les deux sont contemporains). Elle est largement intacte et donne au château son double aspect médiéval et moderne.
L’intérieur du château est aussi intéressant que l’extérieur. Comme le château était le siège de l’évêque qui exerçait le pouvoir séculier sur la région, il possède les attributs d’un couvent ou d’une cathédrale, tels une salle capitulaire et un cloître.

Le cloître du château de Kuressaare

Quelques salles sont consacrées à l’histoire naturelle locale, à la vie quotidienne sur l’île et à l’histoire tout court de l’île. Les salles les plus anciennes évoquent le 19ème siècle avec des panneaux en Estonien et Russe. Les salles plus récentes parlent du 20ème siècle avec les occupations allemande et soviétique, et le processus d’indépendance. Ici les panneaux sont en Estonien et Anglais.Pendant l’occupation soviétique, les installation militaires étaient nombreuses sur l’île, avec plusieurs radars et sites de missiles, et toute l’île était interdite d’accès aux Estoniens du continent.

C’était une belle journée sous le soleil.

Comme toujours, d’autres photos sont visibles ici ou .

Tallinn

Tallinn est la capitale de l’Estonie et j’y ai passé 3 jours.

Lyndanisse

D’après les textes les plus anciens, un château existait sur Toompea, la colline qui domine la vieille ville, dès 1050. Le port de la future Tallinn était une étape importante dans le commerce entre la Russie et la Scandinavie.
La région fait alors la convoitise du roi du Danemark, venu par la mer Baltique, et des chevaliers porte-glaives, qui arrivent du sud par la terre.
Les Danois débarquent les premiers en 1219 à cet endroit qu’ils appelaient Lyndanisse. Mais les autochtones estoniens païens résistent et le roi Valdermar doit mener bataille. A un moment critique, alors que l’affaire semble perdue pour les danois, un miracle se produit : un étendard portant croix blanche sur fond rouge descend du ciel, il redonne du courage aux Danois qui gagnent la bataille.
Cet événement marque la naissance symbolique du drapeau danois. Coïncidence, deux avions F-16 danois ont survolé la vielle ville hier. Comment suis-je sûr de leur nationalité ? Le drapeau danois était peint sur le ventre de l’un des deux et il battait des ailes pour être sûr qu’on le voit bien.

Les Danois s’installent donc et construisent une ville. Les Estoniens d’alors l’appellent Tallinn, qui signifierait « la ville danoise » (en estonien, linn désigne la ville ou le château). Mais le nom allemand de Reval, dérivé du nom du comté alentour, s’impose. Il restera jusqu’à l’indépendance de 1918.

Reval

Les marchand Allemands arrivent et font de Reval une place commerciale importante, surtout dans le commerce du sel. Reval adhère à la Hanse et finalement le roi du Danemark vend la ville aux chevaliers teutoniques.

La ville a conservé une grande partie de ses remparts et maisons du Moyen-âge, comme l’hôtel de ville.

L'ancien hôtel de ville de Tallinn

En fait Tallinn a subit d’importantes destructions pendant la seconde guerre mondiale1, mais elle a été profondément restaurée à partir des années 1970 par des Polonais. Je pense que ces derniers avaient acquis une grande expertise en la matière après avoir reconstruit à l’identique les villes historiques polonaises de Gdansk et Varsovie.

Dès l’entrée dans la ville, on est frappé par la majesté des tours du mur d’enceinte coiffées de tuiles rouges.

La porte de Viru à Tallinn

Se promener dans la vieille est très agréable, mais on peut déplorer la surabondance de boutiques de souvenirs qui vendent toutes plus ou moins les mêmes articles.

Revel

La ville passe sous souveraineté suédoise en 1561. Les Suédois vont notamment renforcer les fortifications en la dotant d’une enceinte bastionnée qui est toujours partiellement visible.

En 1710, la Russie de Pierre 1er (Pierre le Grand) prend possession de Reval, dont le nom est russifié en Revel.
Sous les tsars les élites germano-baltes conservent la main sur le gouvernement local, mais les autorités russes renforcent encore les défenses de la ville et développent son industrie.
Pierre le Grand est venu 11 fois à Revel pour surveiller les travaux. Il s’installe dans une modeste demeure, rachetée à la veuve du maire de la ville.

Le maison de Pierre le Grand

C’est aujourd’hui un petit musée, et même le plus ancien de la ville.
Mais un monarque se doit d’avoir un palais plus en accord avec son rang. Il fera donc construire en 1718 le palais de Kadriorg, en allemand Catharinentha, en l’honneur de sa femme bien aimée Catherine 2.

Le palais de Kadriorg

Hélas Pierre 1er décède avant la fin des travaux. Le château sera rénové pour recevoir les filles de Nicolas 1er en villégiature en 1832 avant de devenir la succursale du musée des beaux-arts consacrés aux peintures étrangères en 1921.

Un autre vestige important se trouve sur Toompea et se voit de toute la ville : la cathédrale Alexandre Nevski.

La cathédrale Alexandre Nevski

Elle a été édifiée entre 1894 et 1900 dans les style moscovite, à l’époque où la Russie tsariste tentait de russifier les pays baltes (et la Finlande). Auparavant, ces territoires jouissaient d’une liberté linguistique et culturelle.
Rappelons qu’Alexandre Nevski a, entre autres faits d’armes, battu l’armée de l’ordre de Livonie et de l’évêque de Dorpat en 1242 lors de la bataille du lac Peïpous. Je suppose que le choix de ce nom pour cette église n’est pas anodin.

Pendant la première guerre mondiale, l’Estonie faisait encore partie de la Russie. L’armée avait fait construire un important hangar pour hydravions, à l’architecture novatrice.

Le musée maritime estonien

Il abrite aujourd’hui le très intéressant et très ludique musée Lennusadam consacré à la marine estonienne, tant militaire que civile.

Tallinn

Profitant de la désintégration de l’Empire russe, l’Estonie déclare son indépendance le 24 février 1918.La ville retrouve et conservera son nom estonien : Tallinn.

L’indépendance est de courte durée puisque l’armée allemande entre dans la ville le lendemain.
Le 11 novembre, l’Allemagne capitule et cède le pouvoir à un gouvernement provisoire qui lève aussitôt une armée de volontaires. Beaucoup sont d’anciens soldats qui ont servi dans l’armée tsariste. Le 28 l’armée rouge attaque l’Estonie à Narva, pour exporter la révolution.
La petite armée estonienne fait face, aidée par la Royal Navy et la Finlande, elle-même sortie de sa guerre civile et qui n’a pas envie de voir les bolcheviques s’installer sur son front sud. Comme en Lettonie, les corps francs allemands viennent compliquer les choses, mais je ne vais pas entrer dans les détails.
Finalement l’Estonie et ses alliés s’imposent et la guerre prend fin le 2 février 1920. Le traité de paix attribue même à l’Estonie quelques terres prises à la Russie.

La partie la plus intéressante du musée de l’armée estonienne, que j’ai visité vendredi, est bien sûr consacré à la guerre d’indépendance

La première République estonienne ne dure pas longtemps. En 1940, le pacte germano soviétique donne les pays baltes, dont l’Estonie, à l’URSS. Dès l’été 1941, l’Allemagne nazie occupe l’Estonie jusqu’en septembre 1944, quand l’armée Rouge reprend la ville.
L’Estonie devient une des républiques de l’URSS. La république de Russie récupère au passage le terrain concédé en 1920.

Tallinn soviétique

Pendant la période soviétique, la vie est bien sûr compliquée pour les estoniens. Mais Tallin est une fenêtre ouverte sur l’occident : une ligne de ferry entre Tallinn et Helsinki est ouverte dans les années 1970. Un certain tourisme se développe, d’autant plus que la vieille ville a été restaurée.
Tous les touristes occidentaux descendent dans le seul hôtel qui leur est ouvert (et où les citoyens soviétiques n’ont pas le droit d’entrer) : l’hôtel Viru.

L'hôtel Viru

C’est le premier gratte-ciel du pays, et il a été construit par des entreprises finlandaises. Officiellement pour donner du travail aux pauvres ouvriers finlandais dont le pays était en crise. En réalité personne ne savait construire un tel édifice de ce côté du rideau de fer. L’humour proverbial de l’homo-sovieticus raconte que l’hôtel est fabriqué dans un tout nouveau matériaux : le micro-béton. Il est est composé de 70% de béton et de 30% de microphones3.
Il est vrai que 60 chambres étaient truffées de micro et de caméras pour surveiller certains touristes.
Il est vrai aussi que le KGB avait ses quartiers au 23ème étage (officiellement l’étage des installations techniques) pour surveiller les résidents de l’hôtel. Une station d’écoute y était également installée pour espionner Helsinki juste en face.

La station d'écoute du KGB de l'hôtel Viru

L’hôtel appartient aujourd’hui à un groupe finlandais et la station d’écoute a été abandonnée par le KGB en 1991. Elle est le clou de la visite guidée proposée par l’hôtel, visite très courue et très certainement lucrative pour l’hôtel.

Tallinn a reçu les épreuves de voile des Jeux Olympiques de Moscou en 1980, ce qui a été l’occasion de construire de nouvelles infrastructures.
Ainsi de nouveaux hôtels sont sortis de terre. Mais ils sont restés vides à cause du boycott des JO par les USA et de nombreux pays occidentaux, pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979.
Le Palais des sports et de la culture Lénine a été construit en bord de mer pour recevoir les épreuves sportives. L’immense structure en béton a été ensuite utilisée comme salle de concert, mais elle est aujourd’hui inutilisée.
Par contre la tour de télévision, elle, est toujours employée.

La tour de télévision

Elle a été officiellement inaugurée avant les jeux, alors qu’elle n’était pas complètement terminée. Elle mesure 314m de haut et la terrasse ouverte au public est à 175m.
D’en haut on a bien sûr une vue magnifique à 360° sur la mer et la forêt autour de Tallinn. Hélas elle est trop loin de la ville pour distinguer les monuments.

Tallinn depuis la tour de télévision

La tour de télévision a été un des lieux clés de la « révolution chantante » qui a vu l’Estonie prendre son indépendance de l’URSS. A l’occasion du putsch de Moscou, en août 1991, des éléments de l’armée soviétique ont tenté de prendre le contrôle de la tour de télévision de Tallinn. Mais des centaines d’Estoniens ont fait barrage et les soldats ont rebroussé chemin sans faire de victime.

Tallinn libérée

Finalement l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie deviennent indépendantes en 1991, et ces trois pays intégreront l’Union Européenne et l’OTAN.

Dans Tallin le musée des occupations revient sur les 3 occupations de l’Estonie au 20ème siècle : l’occupation soviétique en 1940, l’occupation nazie en 1941-44 et l’intégration à l’URSS de 1944 à 1991.
Le propos est illustré de nombreux objets et de témoignages vidéos. La fin du parcours est une intéressante réflexion sur le processus du retour à la démocratie et les différentes formes de gouvernement.

Sur la Place de la Liberté, pas très loin du musée des occupations, se trouve la Colonne de la Victoire de la guerre d’indépendance.

La place de la liberté

Le monument mesure 23,5 mètres de haut et se compose de 143 plaques de verre. Le mémorial comprend la Croix de la Liberté, plus haute distinction de l’Estonie fondée en 1919.

Un peu à l’écart de la ville, un émouvant mémorial rend hommage aux milliers de victimes estoniennes du communisme.

Mémorial pour les victimes estoniennes du communisme

Comme à Budapest et à Sofia, un jardin du musée national estonien donne refuge aux statues communistes qui ont été déboulonnées dès l’indépendance acquise.

Le jardin des statues démodées

A par celles-ci, j’ai vu une seule statue de Lénine en liberté, à Narva.

Je suis très content d’avoir visité Tallinn. Il y a beaucoup de choses à voir et en plus il a fait très beau.

1. En particulier par l’aviation soviétique qui a lourdement bombardé la ville en mars 1944, chose que l’URSS a toujours nié pendant l’occupation de 1944 à 1991.go back
2. Cette Catherine n’est pas la Grande Catherine, Impératrice de Russie et amie de Voltaire née en 1762.go back
3. Les taux varient d’une variante de la blague à l’autre.go back

 

Tartu

Après quelques jours en Lettonie, je commence mon petit tour d’Estonie par Tartu, dans l’est du pays.
Tartu est la deuxième ville d’Estonie par sa population après Tallinn. Si Tallinn est la capitale politique et économique, Tartu est la capitale intellectuelle et culturelle. La première université du pays y a été créée en 1632 et la ville a joué un rôle important dans l’émergence de la langue et de la nation estonienne au 19ème siècle.

Logiquement, le tout nouveau musée national estonien s’est installé ici en 2016 (sur l’emplacement d’une ancienne base aérienne soviétique) et je l’ai visité dimanche.

Le musée national estonien

Le musée est ultra moderne. Tous les panneaux d’information sont des écrans dont on peut changer la langue par un simple contact du billet d’entrée, dans lequel la langue du visiteur a été programmée.
Le parcours n’est pas chronologique mais thématique aborde tous les aspects de la vie quotidienne, la langue, l’éducation, la nourriture, la religion, les traditions populaires.

Dans le musée national estonien

Si le bâtiment est moderne, le musée date de 1888. Un important travail de collecte a commencé alors pour alimenter les réserves. Ainsi l’exposition montre aussi bien des costumes traditionnels que le premier blue-jean importé qu’une étudiante des années 1980 avait payé une fortune. Tous les objets contemporains sont ainsi commentés par son propriétaire quand il l’a légué au musée.
Bien sûr l’histoire récente est mise en avant. Pour les estoniens, la période soviétique, pendant laquelle l’Estonie faisait partie de l’URSS, est clairement appelée « occupation » et sa fin est la « libération ». La première partie de l’exposition raconte cette période charnière qui commence à la fin des années 1980.

A côté de l’exposition principale, un espace est consacré aux peuples de langues finno-ougriennes, dont la langue estonienne. Elle est proche du finlandais (la Finlande est à moins de 100 km de l’autre côté du golfe de Finlande) mais aussi du hongrois et de toute une famille de langues parlées dans le grand nord scandinave (le same) et dans un vaste espace autour de l’Oural. On ne sait pas très bien expliquer cette proximité linguistique, si ce n’est que les ancêtre des habitants des actuelles Estonie, Finlande et Hongrie devaient être originaires d’outre-Oural.
Tout cela est passionnant, mais à mon avis un peu artificiel : à part la langue, il y a bien peu de points communs entre un estonien moderne et, par exemple, un nenets ou un khanty des rives de l’Ob, plusieurs centaines de kilomètres à l’est de l’Oural.

Le musée national estonien était néanmoins passionnant.
Je me suis essayé à la langue estonienne grâce aux écrans interactifs, mais c’est peine perdue.

Je reviendrai plus tard sur l’histoire de l’Estonie, car celle de Tartu est déjà bien compliquée.

Les traces écrites les plus anciennes sont des chroniques de la Rus’ de Kiev qui mentionnent vers 1030 un établissement disputé par les tribus estoniennes locales.
Au début du 13ème siècle, les chevaliers porte-glaives arrivent dans la région. Ils créent la à cette époque malgré la résistance des Russes, qui assiègent ou détruisent la ville plusieurs fois. Les Allemands germanisent le nom local de Tartu en Dorpat. Outre les chevaliers, des marchands allemands s’y installent et la ville adhère à la ligue hanséatique. Jusqu’au 20ème siècles les élites économiques, politiques et culturelles de Dorpat seront germano-baltes.
Aux 16ème et 17ème siècle, Dorpat est disputée entre la Pologne et la Suède. Les traités la donne officiellement à la Pologne (en fait l’union Pologne-Lituanie) en 1582 puis à la Suède en 1629, mais avant cela la ville avait changé plusieurs fois de mains. Le roi Gustave Adolphe de Suède fonde une université à Dorpat, la deuxième des pays baltes, en 1632. Le but du roi est de développer des élites suédoises pour affermir son contrôle sur la région.
En 1704, la ville est prise par la Russie. L’acquisition confirmée par le traité de Nystad en 1721 qui met fin à la grande guerre du nord et marque l’emprise définitive de l’empire russe sur l’Estonie et la Livonie (et la Carélie) jusqu’en 1918.
A cette date la ville fait partie de la nouvelle République d’Estonie et reprend son nom estonien : Tartu.

Lundi matin je suis allé à la découverte du centre ville.
La ville basse est concentrée autour de son hôtel de ville, qui date des années 1780.

L'hôtel de ville de Tartu


La ville est surplombée de la colline de Toome, occupée principalement par l’université.
Aujourd’hui, c’est un grand parc arboré dans lequel sont éparpillés les bâtiments les plus anciens de l’université suédoise, comme le théâtre anatomique.

Le théâtre anatomique de Tartu

Une nouvelle université sera fondée pendant la période tsariste. Aujourd’hui, Tartu est la grande ville universitaire de l’Estonie, et un septième de ses habitants sont des étudiants.

Au Moyen-âge, la colline de Toome était le siège de l’évêque, qui exerçait le pouvoir séculier sur la région. Il ne reste rien de son château, et sa cathédrale n’est que ruines.

La voûte de la cathédrale de Tartu

La cathédrale a été gravement endommagée par des iconoclastes protestants en 1525 (la réforme venait juste d’arriver dans la région) et elle a été laissée à l’abandon depuis.

La partie moderne de Tartu est faite de grandes avenues, de centres commerciaux et de grandes tours, dont la Snail Tower, qui date de 2008.

La tour escargot de Tartu

Tartu était ma première étape en Estonie et je ne regrette pas de m’y être arrêté.
Mon étape suivante est vers le nord et la frontière russe : Narva.

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Châteaux de Lettonie

Comme partout en Europe, la Lettonie était couverte de châteaux forts. Hier et aujourd’hui, ma route de Riga à Tartu va passer par quatre d’entre eux.

Au Moyen-âge, la structure du pouvoir n’était pas tout à fait la même qu’en Europe occidentale. Ici pas de rois et vassaux, mais évêques et ordres militaires et religieux.
Dans ces contrées, les châteaux servaient de centres administratifs et économiques pour l’ordre des chevaliers porte-glaives, ou plus tard des chevaliers teutoniques. Rappelons que les porte-glaives deviendront une branche des teutoniques en 1237, sous le nom d’ordre de Livonie.
Mais il servait aussi à tenir le terrain face aux tribus païennes locales promptes à la révolte, et attendant les Russes quelques siècles plus tard, mais n’anticipons pas.

Le château de Sigulda est généralement nommé château de l’ordre de Livonie. Construit à partir de 1207 il abritait le siège du grand maître de l’ordre.

Le château de l'ordre de Livonie à Sigulda

D’après ma doc, il devait être très intéressant, mais hier il n’était pas visitable pour cause de festival rock. Dommage.
Heureusement quelques kilomètres avant j’étais passé à Turaida.

Le château de Turaida

Le château de Turaida était en quelque sorte un avant poste de Sigulda, construit en 1214 en amont sur la rivière.
La principale caractéristique du château de Turaida est d’être construit en brique. C’est unique en Lettonie, mais très fréquent en Pologne.
Au 17ème siècle, période suédoise, le château à perdu son importance stratégique a été abandonné en ruine. D’importantes recherches archéologiques on été menées à partir des année 1970 et il a été presque complètement reconstruit depuis.
Il est l’attraction phare d’un très beau parc qui comprend un jardin de sculptures et un écomusée.
Il possède aujourd’hui un petit musée très complet sur l’histoire de ce château en particulier et ceux de la région en général.
C’est d’ailleurs là que j’ai repéré le quatrième château : Ergeme.

Mais avant cela il fallait passer par Cesis, où j’ai passé la nuit pour être à pied d’oeuvre dès l’ouverture ce matin.

Le château de Cesis

Le site était déjà occupé et fortifié par la tribu des Wend quand les chevaliers porte-glaives s’y sont installé et y ont construit un château en 1213. Ils le nommeront Wenden Burg.
Le château de Cesis est le plus imposant de Lettonie. Il sera pour l’ordre de Livonie ce que Marienburg (Ou Malbork) était pour les Teutoniques : leur maison mère.
Le château a subit d’importants dégâts pendant la guerre de Livonie, notamment pendant le siège de 1577 quand Ivan le Terrible a capturé le château. Cet événement a pris une valeur symbolique pour la nation lettone parce que les derniers défenseurs du château et une partie de la population qui y avait pris refuge, 300 personnes au total, se sont fait exploser avec les derniers barils de poudre plutôt que se soumettre à la barbarie de l’envahisseur.
Le château devient propriété personnelle du roi de Suède en 1681, mais il le laisse se dégrader. Un des canons russes du siècle précédent a été rapporté à Gripsholm. Il faudra que je vérifie dans mes archives, je l’ai peut-être pris en photo l’année dernière.
Aujourd’hui le château a été en partie ont été restauré. Le château a plutôt fière allure et vaut la visite.

Le dernier château de la série, Ergeme, est plus modeste, mais ce n’est pas une raison pour ne pas s’y arrêter.

Le château d'Ergeme

Datant des années 1230, Ergeme était un petit château garde-frontière, tout près de l’Estonie actuelle. Il est carré, possède deux tours et il entouré de fossés secs. Ses ruines sont ouvertes et la visite est libre. Parfait pour une petite pause sur la route de Cesis à Tartu.

 

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Riga

Après la Pologne, la Finlande et la Suède, je continue ma découverte des riverains de la mer Baltique avec un petit séjour à Riga, capitale de la Lettonie. Je prendrais ensuite la route du nord vers l’Estonie.
On verra la Lituanie et le sud de la Lettonie plus tard.

Petit historique de Riga

Riga a été fondée en 1201 par Albert de Buxhoeveden, près de Brême, évêque de Livonie (la province autour de Riga) et fondateur de l’ordre des chevaliers porte-glaives. C’était un ordre de moines-soldats allemands qui s’était donné pour mission de convertir les païens des rives de la Baltique. Comme les chevaliers teutoniques dont j’avais croisé la trace en Pologne. D’ailleurs le chevaliers porte-glaives seront intégrés aux teutoniques en 1237.

La ville va rapidement se peupler de colons allemands, ou germano-baltes, dont des marchands de la Hanse. Elle restera jusqu’au 20ème siècle une ville principalement germanophone, y compris dans son administration, malgré les aléas historiques qui verront la ville passer sous domination polonaise en 1561, suédoise en 1621 et enfin russe en 17101.

Sous les tsars, Riga devient la troisième ville de Russie après Moscou et Saint-Petersbourg. A partir de cette époque de plus en plus de Russes s’installent à Riga.

La Lettonie acquiert son indépendance une première fois en 1919 après la disparition des empires russes et allemands suite à la première guerre mondiale et Riga en devient la capitale. C’est la ville la plus importante du nouveau pays mais aussi celle dont la population est la moins lettone !

En 1945, la Lettonie est absorbée par l’URSS et les germano-baltes sont partis. Au moment de la seconde indépendance, en 1991 après la disparition de l’URSS, la population est quasiment moitié lettone et moitié russe.
Même si bon nombres de Russes sont partis depuis (le nouvel état letton restreint leur citoyenneté) il reste à Riga une importante minorité russophone.
Elle est visible sous la forme de restaurants ou de librairies, ou la langue du journal lu sur un banc public ou dans le bus. La plupart des menus de restaurants ou panneaux d’informations sont traduits en russe, mais difficile de savoir si c’est pour satisfaire la population russophone ou les touristes russes.

Ce rapide résumé permet de comprendre le patrimoine de Riga, dont le centre historique est classé au patrimoine de l’UNESCO.

Le patrimoine historique de Riga

Les monuments les plus anciens sont allemands, à commencer par la maison des têtes noires.

La maison des têtes noires de Riga

C’était une sorte de foyer pour marchands célibataires, et aujourd’hui le siège de l’office de tourisme.
Le premier sapin de Noël aurait été installé devant la maison, d’après une trace écrite de 1510. Le petit monument en métal à droite de la photo indique l’endroit.

Les églises les plus anciennes sont également d’origine allemande. Les plus importantes sont Saint-Pierre et la cathédrale Notre-Dame.

La cathédrale protestante de Riga

Ce sont d’énormes vaisseaux en brique comme on peut en trouver tout autour de la Baltique, en Allemagne (par exemple à Wismar) ou en Pologne.
L’intérieur de la cathédrale est très sobre, comme il convient à une église luthérienne. Le décor Saint-Pierre est plus élaboré, mais il n’était pas possible de déambuler dans la nef pour cause de travaux. Par contre on peut monter dans le clocher, avec une belle vue sur Riga.

Riga

Les liens historiques et culturels avec l’Allemagne du nord se sont raffermis après l’indépendance de 1991, comme le prouve la présence des Bremer Stadtmusikanten.

Die Bremer Stadtmusikanten

Ce sont les mascottes de Brême, où j’en avais vu plusieurs interprétations. Une statue de Roland, l’autre figure tutélaire de Brême, est également dressée devant la maison des têtes noires.

Les suédois ont considérablement renforcé les défenses de Riga au 17ème siècle. Il n’en reste que quelques portions de rempart, une porte et surtout la tour poudrière.

La tour poudrière de Riga

Celle-ci abrite le musée letton de la guerre, que j’ai visité vendredi. Sans surprise, une large part est consacrée à la guerre d’indépendance, du 5 décembre 1918 (après l’armistice, donc) au 11 août 1920. Ce conflit, méconnu en occident, a opposé quatre factions : des Russes bolcheviques, des Russes blancs (même après la chute du tsar), des corps francs allemands (même après la défaite allemande), et bien sûr des Lettons, aidés de contingents estonien, lituanien et polonais et des flottes anglaise et française. La première guerre mondiale ne s’est pas arrêtée partout le 11 novembre.
L’indépendance de la Lettonie, proclamée le 18 novembre 1918, a finalement été confirmée à l’issue de cette guerre.
Le musée évoque aussi le rôle des soldats lettons à travers les âges et notamment les deux guerres mondiales. Signe des temps et point commun avec quasiment tous les musées militaires que j’ai visités : les dernières salles sont consacrées au contingents lettons dans les interventions multinationales des années 2000 et suivantes, en Irak, Afghanistan ou en Afrique.

Avant le musée de la guerre j’avais visité le musée national d’histoire de la Lettonie qui va de la préhistoire à aujourd’hui, avec une partie ethnographique.

Dans le musée national letton

L’exposition temporaire commémore les 100 ans de la première indépendance, mais toutes les périodes sont traitées, notamment la période soviétique, pendant laquelle la Lettonie n’était qu’une des républiques socialistes de l’URSS.

Tout cela est un peu compliqué, mais comme il pleuvait dehors j’ai eu le temps d’approfondir.

Les deux cents ans de la période russe (1710-1919) n’ont laissés que quelques traces visibles, principalement des églises orthodoxes. La plus importante, et la plus proche du centre historique, et celle de la nativité du Christ.

La cathédrale de la nativité du Christ

Les icônes, les dorures, les chandelles : je m’y retrouve. J’ai déjà visité plusieurs églises orthodoxes : en Grèce, en Bulgarie, en Roumanie, y compris des églises orthodoxes russes : en Finlande, en Bulgarie et même à Nice. Il faudra bien que j’aille voir en Russie un jour.

L’Art Nouveau à Riga

A la fin de la période russe, Riga a connu un accroissement considérable de sa population, passant de 100 000 habitants en 1867 à 470 000 en 1914. C’est à cette époque aussi que les fortifications ont été abattues, libérant de vastes surfaces à bâtir. Ces deux phénomènes ont entraîné d’important besoins de construction dans les années 1900. Et quel était le style en vogue à cette époque : l’Art Nouveau.
Avec plus de 300 immeubles de style Art Nouveau, Riga est la ville qui en possède la plus forte concentration dans le Monde. Il y en a aussi bien dans la vielle ville que dans les nouveaux quartiers. Je ne les ai évidemment pas tous vus, mais je me suis rendu dans l’Alberta Iale (la rue Albert, l’évêque fondateur, vous vous souvenez ?), la rue qui concentre les édifices les plus réputés.

Architecture Art Nouveau

C’était vendredi matin, sous le soleil (et avant les averses) et la promenade fut fort agréable. C’est dans cette rue également que se trouve le petit musée sur l’Art Nouveau, situé dans l’appartement que s’était aménagé un des architectes de l’époque2.

Dans le musée Art Nouveau

Outre l’appartement avec ses meubles et sa décoration d’époque, le musée présente un vrai catalogue des édifices Art Nouveau dans Riga. J’aurais aimé y trouver des liens vers d’autres villes, comme Nancy, Vienne ou Bruxelles voire Barcelone, mais on ne peut pas tout avoir.
J’aime beaucoup ce style, et pendant le reste des mes pérégrinations dans Riga, j’avais constamment le nez en l’air pour repérer les ornements qui le caractérisent. Le plus pittoresque est certainement ce chat noir.

Le chat de Riga

Outre les visages à l’antique ou les motifs floraux, la décoration des façades Art Nouveau de Riga font souvent appels à des motifs locaux, ou scandinaves. C’est que quasiment tous les architectes ayant exercé à Riga étaient lettons. L’Art Nouveau de Riga est donc un style en soi. Les spécialistes ont même identifié quatre catégories, mais ça me dépasse un peu.

Riga au vingtième siècle

Le marché central a été construit dans les années 1920. Son architecture n’est pas Art Nouveau, mais, autre temps, il comporte des éléments Art Déco.

Le marché central de Riga

Les bâtiments les plus remarquables sont bien sûr ses cinq pavillons (le cinquième est en dehors du cadre). Ce sont des anciens hangars à Zeppelin de l’armée allemande pendant la première guerre mondiale. Ils n’avaient pas été construits à Riga à l’origine (les Allemands n’ont conquis Riga qu’à la fin de 1917), mais à Vaiņode en Courlande, dans le sud-ouest du pays. Ils ont été démontés et déplacés à Riga après la guerre quand le jeune état letton a décidé de les ré-employer pour édifier un important marché dans la capitale.
Chaque pavillon est spécialisé dans un type de marchandise : fruits, viandes, poissons. Les rayons de poisson séchés ou fumés sont particulièrement impressionnants.

Poissons séchés

L’offre est complétée par des milliers d’étals autour des pavillons. J’y suis passé le samedi matin et c’était noir de monde. Je n’ai jamais vu autant de cerises que ce matin là, à 2€ le kilo seulement. Par contre j’ai eu un mal fou à trouver des pommes.

La Lettonie a fait partie pendant 45 ans de l’URSS. Mais, comme dans tous les pays « ex de l’Est et passés à l’Ouest » la plupart des symboles  communistes ont été effacés. On ne voit plus d’étoiles rouges, de marteaux et de faucilles, ou de statues de Lénine dans les rues. Mais le plus imposant des souvenirs de cette époque ne peut pas être effacé aussi facilement.

L'académie lettone des sciences

Le bâtiment de l’Académie des Sciences de Lettonie a été construit entre 1951 et 1961. Il est très similaire aux gratte-ciels staliniens de Moscou (j’en ai vu quelques uns en 2012) ou au Palais de la Culture de Varsovie.
Comme à Varsovie, ce « cadeau » de Moscou a été financé par des « donations volontaires » des lettons. C’est pourquoi il a été baptisé « Gâteau d’anniversaire de Staline ». Aujourd’hui son principal avantage est d’offrir un beau point de vue sur Riga et ses environs.

Riga est une très jolie petite ville qui mérite le voyage. J’y ai passé deux jours, ce qui suffit amplement pour la découvrir.

 

Comme toujours, d’autres photos sont visibles ici ou .

1. J’avais déjà eu un aperçu de cette rivalité russo-suédoise l’année dernière en Suède.go back
2. c’est un point commun avec le musée de Bruxellesgo back