Pour mon dernier jour en Bulgarie, je suis allé visiter deux musées de Sofia un peu à l’écart du centre-ville : le Musée national d’histoire et le Musée d’art socialiste.
Le Musée national d’histoire occupe l’ancienne résidence de Todor Jivkov, sur les contreforts de la montagne de Vitocha.
Jivkov était l’homme fort du régime communiste. A mon avis, le bâtiment était plus que sa résidence : il est construit autour d’une salle plénière, celle-là même où le grand dirigeant a été déposé en 1989.
Une des principales périodes représentées sont l’antiquité thrace et romaine.
La salle consacrée à la civlisation thrace est centrée autour du trésor de Panagyurichté, découvert en 1949 par deux paysans qui cherchaient de l’argile.
Bizarre, je l’ai déjà vu à Plovdiv.
Renseignements pris, les deux sont des copies. L’original (6,164 kg d’or tout de même) est conservé dans un coffre de la Banque de Bulgarie.
La Bulgarie médiévale est l’autre période mise en avant. J’ai pris des notes : des sites importants de l’histoire Bulgare et intéressants (comprendre : des châteaux) existent en Roumanie et en Macédoine. Le royaume bulgare de l’époque débordait largement des frontières de la Bulgarie actuelle.
Une salle est particulièrement consacrée à l’art religieux, avec notamment des fresques provenant d’Arbanassi.
Il y a aussi des objets qui viennent de Veliko Tarnovo. C’est gratifiant de reconnaître des lieux déjà visités.
Une autre grande salle est consacrée à la Bulgarie depuis l’indépendance jusqu’à la seconde guerre mondiale.
J’ai dit plusieurs fois ces derniers jours que la Bulgarie avait acquis sont indépendance en 1878. En fait à cette date a été créée la principauté de Bulgarie, un état qui restait dépendant de l’Empire Ottoman en ce qui concerne les affaires internationales et les traités commerciaux. Ce n’est qu’en 1908 que le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha déclare l’indépendance pleine et entière de la Bugarie, profitant de la prise du pouvoir par le parti Jeunes-Turcs à Constantinople.
Le pays devient un royaume et Ferdinand prend le titre de Tsar.
Enfin une vitrine expose des objets en relation avec l’adhésion de la Bulgarie à l’Union Européenne en 2005.
Le dernier étage expose des costumes traditionnels et une formidable collection de bijoux du XVIème au XIXème siècle.
Le musée est très intéressant, très riche mais incomplet. J’ai visité beaucoup de musées d’histoire nationale dans beaucoup de pays, et je crois bien qu’aucun n’est exhaustif. Mais leurs visites sont toujours stimulantes.
Le Musée d’histoire évoque très peu la période communiste, si ce n’est qu’il est installé dans une édifice de cette période.
Un autre moyen de replonger dans cette époque est le Musée d’art socialiste.
Les sculptures exposées ne sont pas aussi impressionnantes qu’à Budapest. C’est même un peu décevant.
Pendant mon parcours, j’ai vu plusieurs monuments qui pourraient paraître de facture communiste. Mais la plupart honorent des héros de l’indépendance ou commémorent la libération de 1944.
Par contre la salle vidéo diffuse des films d’actualité des années 1950-70 (à vue de nez). C’est à la fois drôle et tragique. C’était quand même une drôle d’époque.
Finalement je suis arrivé à l’aéroport vers 14h30, largement dans les temps pour mon vol prévu à 17h35.
Le temps que je rédige ces quelques lignes j’apprends qu’il est retardé à 18h50. Je n’ose pas dire « pour l’instant ».
C’est la première fausse note d’un voyage globalement positif. On peut même dire qu’il s’est très bien passé.
J’ai roulé 1405 kilomètres et pris 2047 photos (en comptant le mariage).
Et tout ça pas beau temps permanent, sauf deux averses mais j’étais à l’abri à l’hôtel à chaque fois.
J’ai vu bien des belles choses, dont trois sites de l’Unesco (la tombe thrace de Kazanlak, le monastère de Rila et l’église de Boyana), mais il reste encore plus de choses à voir. J’ai repéré quelques sites intéressants dans le sud (vers la Grèce), dans l’ouest (vers la Serbie), dans le nord (vers la Roumanie) et dans l’est (vers la mer Noire).
Il faudra que je revienne…
Mais pour l’instant, il faut que je trouve une prise de courant.