Chapultepec

En Nahuatl, la langue des Aztèques, Chapultepec signifie « la colline aux sauterelles ». Je n’ai pas spécialement remarqué d’insectes bondissants, et pourtant j’y ai passé la journée.

Aujourd’hui le Bosque (bois) de Chapultepec est un immense parc boisé en plein Mexico. Si j’en juge l’affluence, le parc est très prisé des habitants de Mexico. On y trouve des lacs, des centaines de stands de babioles et de grignoteries, et des écureuils.

Ecureuil mexicain

Il y a aussi un zoo, un parc d’attraction et plusieurs musées, dont le Museo Nacional de Antropologia, qui a fait l’objet de ma première visite.
Comme son nom ne l’indique pas, le musée est consacré à toutes les cultures du Mexique, passées et contemporaines.
Les salles d’exposition sont distribuées autour d’une immense cour intérieure et de sa spectaculaire fontaine.

Museo Nacional de Antropologia

L’étage supérieur est consacré à l’ethnographie. Il présente les différents peuples amérindiens qui vivent actuellement au Mexique.
Le rez de chaussée est l’étage de l’archéologie. Toutes les civilisations anciennes du Mexique sont présentées. Le découpage est géographique : on rencontre donc les cultures du nord (le nord mexicain déborde sur le sud des USA actuels), les Mayas au sud, les Mexicas au centre, et bien d’autres encore : Toltèques, cultures des régions de l’ouest, de la côte du Golfe ou de la région d’Oaxaca.
On trouve quantités d’objets trouvés sur les sites archéologiques de tout le pays. L’exposition se poursuit à l’extérieur avec des reconstitutions d’habitats ou de sanctuaires.

En quelques heures, on peut parcourir des siècles d’histoire en s’économisant des milliers de kilomètres. C’est un excellent résumé pour le voyageur qui ne peut pas aller partout. Sur ce point, le musée de Mexico est comparable au Musée archéologique national d’Athènes.
Pour des raisons évidentes, la section consacrée à Teotihuacan m’a particulièrement intéressé. On y trouve par exemple une restitution de la décoration du temple de Quetzalcoatl.

Restitution du temple de Quetzalcoatl (le serpent à plumes) de Teotihuacan

Les archéologues pensent en effet que les temples tels qu’on les voit aujourd’hui ont perdu leurs couleurs d’origine. Ça n’a aucun rapport, mais c’est aussi le cas des temples grecs.

Je vous ai dit en introduction que le nom Chapultepec évoque une colline. Mexico a été construite sur un lac, donc son relief est plat. Sauf ici où, hasard géologique, une formation rocheuse émerge de la plaine. Le site était déjà occupé quand les Aztèques se sont installés dans la région.

Mais le château de Chapultepec qui nous intéresse aujourd’hui sur cette colline est bien plus récent.

Le château de Chapultepec

Sa construction a commencé en 1785 par le vice-roi de l’époque. Le château a été abandonné après la guerre d’indépendance (1810-1821), avant de devenir une école militaire.

C’est l’éphémère empereur Maximilien de Habsbourg (règne de 1864 à 1867) qui donne au château sa forme actuelle puisqu’il va en faire sa résidence. Il va faire venir d’Europe architectes, décorateurs et jardiniers pour transformer le château en résidence digne d’un monarque européen.

La salle à manger de Maximilien de Habsbourg

Cette résidence aurait très bien pu se trouver en Autriche, sauf qu’ici il n’y a pas de chauffage. Au contraire, les salles sont toutes ouvertes vers l’extérieur. Autre différence : les salles de l’étage sont distribuées autour d’un agréable petit jardin, qui est donc sur le toit d’un palais lui-même au sommet d’une colline et qui domine la ville. J’ai visité le château juste avant l’heure de fermeture, peu de temps avant le coucher de soleil, donc sous une très belle lumière et c’était un très beau moment.

Après la chute de Maximilien et le retour de la République, le château a servi de résidence à plusieurs présidents mexicains. A partir de 1939, le château est le siège du musée historique national. La visite du château de Chapultepec comporte donc deux parties : le Castillo (le musée historique) et l’Alcazar (la résidence).

Le musée historique dresse un rapide résumé de l’histoire du pays à partir de l’arrivée des Espagnols. Comme aucun texte n’était traduit, je ne m’y suis pas attardé.

Quand Maximilien s’est installé à Chapultepec, le site était en dehors de la ville. Pour en améliorer l’accès, il a fait tracer une large avenue inspirée de celles de Vienne ou de Paris. Cette avenue s’appelle aujourd’hui Paseo de la Reforma et c’est un axe majeur de Mexico, bordé d’immeubles prestigieux. Je l’ai remontée sur une petite distance, jusque la colonne portant l’Ange de l’Indépendance.

El Ángel de la Indepencia

Malgré l’heure tardive et le peu de lumière, l’endroit est très apprécié pour les photos de mariages : il y en avait 4 ou 5 au moment de mon passage.

Mais pour moi il était temps de penser à manger. Par chance j’ai trouvé un restaurant Mexicain avec mariachis. Ils jouaient des morceaux demandés par les clients, qui chantaient avec. Bruyant mais sympathique.
Le plat de ce soir est un Cochinita pibil.

C’est un plat traditionnel du Yucatan, fait à base de viande de porc marinée avec du citron et des graines locales, qui donnent cette couleur orange, et cuite lentement dans des feuilles de bananier. Très bon.

Le soir, je suis repassé par le Zócalo. La patinoire est ouverte et les illuminations sont allumées.

La patinoire du Zócalo

Je suis rentré par l’avenue du 5 mai en fendant la foule.
Il a fait toujours aussi beau, mais il faisait frais le matin avant 11h et le soir après la tombée de la nuit. Sans doute un effet de l’altitude : plus de 2000 mètres quand même. Il n’empêche que l’après-midi était très agréable dans le parc de Chapultepec.

Demain je quitte Mexico, cap à l’ouest.

Rappel : plus de photo sur mon site.

2 réflexions sur « Chapultepec »

  1. Si jamais ça te manque la cochinita pibil en rentrant à Paris, je connais un bon resto près de maubert mutualité qui en a.

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