Borromeo, la suite

Avec le château d’Angera connu pour ses fresques médiévales :

Les fresques de la Rocca Angera

Il abrite aussi une grosse collection de jouets et poupées, qui fait suite aux marionnettes des îles d’hier.

Il est situé sur un roc qui domine le lac. Juste en face on voit les ruines du château d’Arona (à gauche) et la statue colossale de San Carlo Borromeo (à droite) :

Borromeo & co

Aujourd’hui c’était un peu la journée de repos. C’est que avec les îles borromées il faut prendre son temps. Déjà il faut attendre le bateau pour passer d’une île à l’autre avec dans l’ordre Isola Madre, Isola dei Pescatori (ou Superiore) et Isola Bella. En fait le premier bateau, je n’ai pas eu besoin de l’attendre : c’est lui qui m’attendait pour ainsi dire. J’ai donc pris le bateau vers 9h avant de prendre le petit déjeuner que j’avais prévu de prendre avant le bateau. J’avais des réserves, ce qui m’a permis de tenir.

La visite d’Isola Madre, jardin et palais, m’a pris un peu plus d’une heure. Le jardin botanique est peuplé d’oiseaux de toutes les couleurs (et pas que blanc). Le palais n’a pas l’apparat de celui d’Isola Bella (le meilleur pour la fin), mais ça reste une grande demeure. Avec une grande collection de marionettes et de décors. Hélas il n’y avait pas grand chose à manger à cette heure si matinale.

Sur l’île des pêcheur il n’y a que des boutiques et des restaurants, c’est donc là que j’ai pris un petit déjeuner tardif mais bienvenu. En attendant le bateau pour Isola Bella.

Sur cette dernière, l’essentiel de la surface est occupé par le palais et le jardin. Mais il reste un peu de place pour des boutiques et des restaurants. Cette île est largement la plus fréquentée des trois. Quand un groupe déboule, que ce soit des adolescents ou des retraités, on ne peut plus circuler car les ruelles sont étroites ou en escalier. Précisons qu’il n’y a aucun véhicule sur ces îles : il n’y a pas la place.

Un audioguide est proposé pour la visite d’Isola Bella, mais il n’y en avait plus au moment où je me suis présenté. J’ai préféré attendre un peu pour en récupérer un, et bien m’en a pris. On y apprend des choses bien intéressantes. Une fois dans le jardin on attend que les paons se mettent en route. Finalement il n’y en a qu’un qui a fait la roue, mais longtemps. Il a ravi son public.

A force de faire je ne suis revenu sur le continent que vers 15h45. Rien de grave car je n’avais pas beaucoup de route à faire pour arriver à Arona et sa statue géante. C’est fou : je n’avais jamais entendu parler de cette statue de plus de 3 siècles et pourtant si gigantesque. Pourtant j’en ai vu des émissions touristico/patrimoniales à la télé !

Pas loin de la statue se trouvent les ruines d’un château. Elles n’étaient pas visibles parce que dans un parc fermé le lundi. Beaucoup de choses sont fermées le lundi en Italie, je m’étais déjà fait avoir à Lucera, dans les Pouilles, l’année dernière. Ce château, la Rocca Arona fait face à la Rocca d’Angera. Les deux appartenaient aux Borroméo, et protégeait le fief contre le menaces venues du sud. Napoléon, encore lui, a fait détruire le château d’Arona, mais celui d’Angera est encore debout.

Je suis finalement arrivé tôt à l’hôtel, mais, contrariété, son restaurant est fermé le lundi (cf plus haut), et comme il y a rien d’autre à la ronde, j’ai dû reprendre la voiture. Donc finalement je ne suis pas rentré si tôt que ça.

Aujourd’hui c’était donc la journée « Borromée » : des îles, des châteaux, un saint. Demain je rentre à Milan. Ce n’est pas encore la fin des vacances, mais déjà la fin des belles routes au bord des lacs et des montagnes.

Le Colosse d’Arona

Dans la famille Borromeo je demande Charles, le saint de la famille. Tellement saint qu’on lui a érigé une statue de 25m de haut (plus 11 de socle), construite entre 1624 et 1698 !

Saint Charles Borromée, statue de 25m de haut (hors socle) inaugurée en 1698

C’est la deuxième plus haute statue visitable au monde, après la statue de la Liberté. D’ailleurs Bartholdi est venu étudier la statue de St Charles avant de concevoir la sienne.

On peut monter dedans mais j’ai décliné l’offre. Je suis néanmoins ébahis devant ce monument du XVIIème siècle.

J’allais oublier : la devise de la famille Borromeo est « Humilitas ». Etonnant non ?

Isole Borromee

Isola Madre et Isola Bella sont les plus importantes et les plus visitées des îles Borromées, du nom de la famille Borromeo qui les possède depuis le XVIème siècle. Sur Isola Madre la résidence de la famille et un très beau jardin botanique. Et sur Isola Bella la somptueuse résidence d’apparat et d’un original jardin en degrés. Sur les deux plein de touristes et de paons blancs. Les îles sont desservies par toute une flotte de petits bateaux qui vont et viennent en permanence.

Isola Bella
Isola Bella

Le Grand Theâtre des jardins d'Isola Bella
Le Grand Theâtre des jardins d'Isola Bella

Paon dans le jardin
Paon dans le jardin

Gallerie des tapisseries (Isola Bella)
Gallerie des tapisseries (Isola Bella)

Isola Bella est magnifique, les jardins splendides et le palais somptueux. Une très belle journée.

PLus de photos sur l’album photo.

Bellazone

Je ne sais plus quand j’ai appris l’existence du site de Bellizona, ou Bellazone en français, mais ça fait longtemps. Probablement dans une brochure touristique. La ville n’a pas grand’chose à montrer, sauf ses châteaux (ici et ).  Car trois châteaux sur le même site est une motivation suffisante pour faire un détour. Bon il faut être honnêtes, ce sont des coquilles vides, mais l’ensemble, en comptant les morceaux de muraille qui restent, est très intéressant. Et le tout est magnifiquement entretenu. Les suisses sont des gens soigneux. Bref je ne regrette pas le voyage, surtout que le temps était magnifique aujourd’hui. Pas un nuage, ciel bleu intégral, 30°. Oui, c’est un peu trop, mais bon, on ne va pas se plaindre non plus.

J’ai trouvé Locarno assez banal, même s’il y a un tout petit château. La ville est à l’extrémité nord du Lac Majeur, mais la promenade le long du lac est moins jolie qu’à Lugano. Alors quand j’ai vu la pub pour le téléphérique, je me suis laissé tenté. Il était déjà un peu tard,  mais pas trop tard, même si au final ça m’a fait arriver bien plus tard que d’habitude à l’étape du soir. Mais une fois en haut, tous ces inconvénients sont oubliés, tant la vue est belle. Normalement, les gens qui montent là ne se contentent pas de l’aller-retour. A l’aller j’étais tout seul dans la cabine, peut-être le dernier client de la journée, mais au retour on était une trentaine, plus deux chiens, dont 29 locaux, certains chargés de matériel à pique-nique. La fin d’un beau dimanche ensoleillé.

En partant de Locarno, il me restait 60km jusqu’à Stresa. Mais cette route est le long du lac majeur donc il faut 1h30. Mais ce n’est pas grave : il fait beau, le soleil est du bon côté, le paysage est agréable. On ne roule pas vite mais on profite.

Stresa est une ville touristique huppée. Les hôtels et restaurants de luxe sont alignés le long du lac. Mais à l’intérieur des terres on trouve des restaurants normaux. Moi, je ne voulais qu’un plat de spaghetti à la bolognaise en fait.

Quant à ma piaule est un B&B un peu à l’écart du centre, donc le temps de rentrer, plus quelques photos de nuit, forcément ça fait coucher tard.

Demain je serai à pied d’oeuvre pour visiter quelques îles réputées.

PS : n’oubliez pas l’album photo !

Les trois châteaux de Bellinzona

Nous sommes au fond d’une vallée glaciaire, donc voie de passage à verrouiller depuis le temps des Romains. Les châteaux actuels datent du XIIème au XVème et sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le château du haut, Sasso Corbaro, protège ceux du bas, Castelgrande et Montebello, et offre la plus belle vue sur ces derniers :

Castelgrande et Montebello : 2 des châteaux de Bellinzona
Castelgrande et Montebello : 2 des châteaux de Bellinzona

Inversement, depuis Castelgrande on peut voir les deux autres, ainsi que les murailles qui les relie entre eux.

Montebello et Sasso Corbaro
Montebello et Sasso Corbaro

D’un lac à l’autre

Après une journée ensoleillée je confirme : c’est une belle région. Mais il faut savoir prendre son temps : les routes ne sont pas des lignes droites. Il y a bien des bacs pour s’épargner des kilomètres, mais il faut être à l’heure, et la traversée n’est pas donnée. En tout cas j’en ai profité pour traverser de Bellagio à Varenna. Sur le bateau il y avait 6 voitures : 2 immatriculées en France, 1 en Allemagne et 3 en Italie dont 2 en location avec des français dedans.

Varenna ressemble à Bellagio, mais au dessus il y a le sympathique petit château Vezio qui offre une vue splendide sur le confluent des trois branches du lac de Côme.

Après quelques lacets bien sentis j’ai rejoins l’autoroute qui longe toute la côte est du lac. C’est l’autoroute italienne de montage classique : des tunnels de plusieurs kilomètres de long, un petit passage en plein air sur un viaduc et de nouveau un tunnel. C’est moins joli mais on peut passer la cinquième. Ça fait gagner du temps pour rallier Colico et ses deux forts (Montecchio et Fuentes).

Ensuite j’ai longé la côte ouest de la branche nord du lac presque jusqu’à hauteur de Bellagio puis j’ai bifurqué vers l’ouest, la frontière suisse et Lugano.

Lugano est une jolie et riche petite ville. Les Porsche et Ferrari se promènent en liberté, les boutiques de luxe pullulent. Les rues sont très étroites, et piétonnes, mais la plupart des bâtiments ont des arcades donc on peut circuler. Beaucoup d’entre eux sont richement décoré, mais comme les rues sont étroites, on manque de recul pour les apprécier. A part quelques rues le long du lac, tout le reste de la ville est en hauteur, avec des tas d’escaliers. La cathédrale San Lorenzo surplombe la ville mais l’intérieur est en travaux et seule une chapelle a été laissée accessible aux fidèles et aux touristes. Je suis tombé sur un jour de fête, avec, parmi les animations, des démonstration de grimpe et showrooms de voitures neuves sur les places de la ville : Mercedes, Fiat, Lancia, Audi, BMW, Dacia… Non, il n’y a pas d’intrus.

C’est la première fois que je viens en Suisse Italophone, dans le Tessin, ou Ticino en VO, pour être exact. J’ai déjà visité des petits bouts de chaque zone linguistique, un ou deux jours à la fois. Il faudra bien que je visite le pays de manière plus approfondie un jour. Mais pas cette fois.