La bibliothèque Strathov

A quelque distance du château de Prague se trouve le monastère de Strathov. Il a été créé au 12ème siècle mais ce qui nous intéresse ici date du 18ème. 

Bibliothèqe Strathov

Il s’agit d’une bibliothèque mais pas seulement. On visite aussi un cabinet de curiosités comme on les aimait à l’époque. Les vitrines sont assez défraîchies mais c’est toujours intéressant. 

Toutefois le plus beau à voir est la deuxième grande salle. 

Bibliothèqe Strathov

Moi qui aime les bibliothèques je suis servi. Hélas on ne peut pas déambuler entre les rayonnages et les globes, pas plus qu’hier au Klementinum, mais au moins on peut prendre des photos. 

Le château de Prague

La vieille ville de Prague est sur la rive droite de la rivière Vltava (ou Moldau).

Le château de Prague est situé sur une hauteur de l’autre côté de la rivière. En fait de château il s’agit plutôt de tout un quartier qui concentre depuis la nuit des temps les lieux de pouvoir politiques et religieux de la nation tchèque. Un peu comme à Budapest finalement.

Le château de Prague

Aujourd’hui on voit un palais moderne mais il y a bien des choses derrière, comme la cathédrale dont on voit les flèches qui dépassent. Celle-ci est construite au milieu d’une cour, ce qui fait qu’on tombe dessus en sortant d’un passage couvert, et donc on manque singulièrement de recul pour apprécier sa façade principale. Heureusement, la vue latérale est mieux dégagée.

La cathédrale St Guy

Elle ressemble à une cathédrale gothique tout à fait classique. La première église date du 10ème siècle mais elle a été remplacée par un édifice roman, détruit à son tour quand le chantier de la cathédrale gothique a commencé au 14ème siècle. La construction s’est arrêtée au niveau du transept au 16ème. Le reste a été bâti à la fin du 19ème (comme à Cologne) et on ne voit pas la différence.

La tour sud dans laquelle on peut monter a été terminée en 1563, donc il n’y a pas d’ascenseur mais 287 marches. Évidemment d’en haut on a une très belle vue sur la ville, hélas le temps est plutôt gris.

Le Pont Charles

L’autre édifice important dans la visite est le vieux palais royal. Il est articulé autour de la salle Vladislav, inaugurée en 1500.

La grande salle du château de Prague

C’était le lieu des cérémonies importantes du temps du royaume de Bohème, y compris quand il était intégré au Saint Empire Germanique.

Un événement historique a eu lieu dans une petite pièce attenante.

La fenêtre de la défenestration de Prague

Dans la grande tradition qu’on eu les pragois de balancer par la fenêtre les fâcheux, c’est ici qu’a eu lieu la deuxième défenestration de Prague (sur 3 retenues par la chronique) qui a été l’étincelle qui a démarré la guerre de trente ans en 1618.

Dernière salle spectaculaire, la salle des archives.

La salle des archives

C’est ici qu’étaient conservés les documents importants du royaume, comme par exemple les chartes et les titres de propriété de la noblesse. Les murs et les plafonds sont couverts d’armoiries des gens importants qui ont eu un office en ces lieux.

Dans les sous sols, un espace important est consacré à l’histoire du château et de la cathédrale .

Pour tout visiter, y compris le trésor et les différentes collections d’art, il faudrait y passer deux jours.

Je me suis concentré sur les parties historiques et c’était déjà très bien.

Saint Nicolas de Malá Strana

L’église sv Mikuláš ou Saint Nicolas domine le quartier de Malá Strana. La façade extérieure n’a rien d’extraordinaire mais ce n’est pas le cas de l’intérieur.

Saint-Nicolas de Malá Strana

Elle a été construite par les jésuites (encore) en pleine contre-réforme dans un style baroque spectaculaire.

Des statues de saints de plusieurs mètres de haut et liserées d’or rythment la nef. La voûte est une immense fresque en trompe l’œil représentant les miracles de Saint Nicolas.

Saint-Nicolas de Malá Strana

J’ai déjà vu plusieurs fois un monument baroque sensé être le plus important de son genre au nord des Alpes, peut-être que cette fois c’est la bonne.

Première journée à Prague

Ce matin je me suis levé aux aurores, et même avant, pour prendre l’avion de 6h50 pour Prague. Du coup je suis arrivé vers 9h30 au centre ville. Il pleut.

La place de la vieille ville. Il pleut.

Mon hôtel est dans la petite rue à gauche de l’église, juste à côté de la place de la vieille ville. La chambre n’était pas déjà disponible mais j’ai quand même pu laisser la valise avant de partir à la découverte de Prague.

J’ai commencé par une visite guidée sur le thème du communisme depuis le « coup de Prague » jusqu’à la « révolution de velours », en passant par le « printemps de Prague ». Histoire mouvementée. Le guide était très clair et didactique, surtout pour les nombreux visiteurs venus d’Amérique.

Le parcours incluait la visite d’un bunker anti-nucléaire, conçu pour abriter 2500 habitants du quartier. Et non pas seulement des apparatchiks comme de mauvais esprits auraient pu le penser.

Pas grand-chose à l’intérieur si ce n’est une importante collection d’accessoires de l’époque comme ces tenues de protection.

Collections hiver-hiver 1977-1984

Des abris comme ça il y en avait des centaines dans tout le pays. En fait à l’est on avait une peur bleue d’une invasion par l’OTAN et d’une guerre nucléaire.

Le plus drôle, si on peut dire, c’est qu’à l’ouest du rideau de fer on craignait la même chose, mais dans l’autre sens. Toutefois, autant que je sache, on n’avait pas de tels abris à l’ouest.
La guerre froide était une drôle d’époque.

Ensuite retour en 2016 et au centre ville, pour se restaurer un peu. Et même à l’hôtel pour une petite sieste.

Après j’étais d’attaque pour le Klementinum, après un passage sur le pont Charles.

Sur le pont Charles

Pour l’instant l’urgence, c’est le dîner. Et quoi de mieux que ce cochon de lait grillé que j’ai vu tourner sur sa broche un peu plus tôt dans la journée.


Et pour finir, une boule « grand-mère », qui s’est avérée encore meilleure quand j’ai trouvé la crème de pruneaux cachée en son sein.

Mais la journée n’est pas finie : l’Applemuseum me tend les bras.

Apple I

En fait de musée, il s’agit surtout de la collection de toute la production Apple de 1976 à 2012, soit de la fondation d’Apple jusqu’au décès de Steve Jobs, en gros. La collection est très bien présentée, de façon chronologique, et la visite s’accompagne de citations de Steve Jobs. Donc on peut dire que ce musée lui est essentiellement consacré.

La nuit est tombée, il n’est pas tard mais c’est largement l’heure d’aller ce coucher. Il me reste des tas de choses à voir à Prague.

Vous trouverez des photos complémentaires ici mon album ou .

Klementinum

Le Klementinum (en français Clementinum) est un ensemble architectural construit à l’initiative des jésuites à partir de la fin du 16ème siècle.

Klementinum

Comme il fallait s’y attendre avec les jésuites on y trouve une université et des églises et des chapelles, comme celle-ci utilisée pour des concerts. Une véritable industrie à Prague.

La chapelle du Klementinum

L’université est partie mais la bibliothèque est restée. C’est un monument du Baroque, avec des meubles ouvragés, des fresques splendides et une belle collection de globes, comme à Vienne. La bibliothèque est donc magnifique mais Victoria notre guide à été inflexible : pas de photo. Dommage.

La tour qui dépasse n’est pas un clocher, mais un observatoire astronomique. Des grands astronomes ont travaillé ici, comme Tycho Bravé, et surtout Johannes Keppler. Il est resté 12 ans à Prague et c’est ici qu’il a formulé ses fameuses lois.

La tour est aujourd’hui un parfait point de vue sur la ville.

La vieille ville de Prague depuis la tour astronomique du Klementinum

Chance, j’y suis arrivé avant que le soleil disparaisse derrière la colline de Petrin.

Le château de Chantilly

A priori la route de Stuttgart à Massy ne passe pas par Pierrefonds, Compiègne et Chantilly. A moins d’avoir deux bonnes raisons pour faire le détour.

D’une part je ne connaissais pas le château de Chantilly et surtout hier soir David Gilmour s’y produisait en concert. Autant en profiter pour passer la nuit sur place et revenir le lendemain pour visiter le château.

Le château de Chantilly

Comme d’habitude, il y avait un château sur le site depuis fort longtemps, mais la Révolution a tout cassé. Le château que l’on voit aujourd’hui date du XIXème siècle et il est lié à la personne d’Henri d’Orléans, duc d’Aumale, fils du denier roi de France. Ecarté du trône après l’abdication de son père, il a consacré son temps et sa fortune à son château de Chantilly et à sa passion pour la peinture et les livres anciens.

Avant sa mort, il a légué le domaine et ses collections à la Fondation de France. Le château aujourd’hui est donc à la fois un palais princier, avec les dorures qui vont avec, et un musée de peintures.

Une petite partie de la collection de peinture du duc d'Aumale

Les tableaux sont exposés à touche-touche dans plusieurs salles dans la disposition choisie par le duc. Celui-ci a stipulé par testament qu’elle ne devait pas être changée. Nous visitons donc un musée assez typique du XIXème siècle.

La bibliothèque vaut aussi le coup d’oeil.

La bibliothèque château de Chantilly

Mais Chantilly est aussi la ville du cheval, et le billet d’entrée comprend la visite des grandes écuries.

Les écuries de Chantilly

Cet autre palais borde l’hippodrome de Chantilly. Il abrite des écuries, donc, avec des vrais chevaux, et un musée du cheval. Il est également possible d’y assister à une démonstration de dressage, ce qu’on a fait, voire à des spectacles équestres certains jours.

Même si on n’a pas eu le temps de visiter le musée du cheval, sans parler des 115 hectares du parc, j’ai bien apprécié le château de Chantilly.

C’était la conclusion d’une belle série de résidences princières, royales ou impériales.

Mais il y en aura d’autres !

David Gilmour à Chantilly

Ah Pink Floyd… Bien sûr je n’ai pas vécu l’âge d’or de ce groupe, mais cela n’empêche pas d’apprécier énormément sa musique. L’histoire du groupe est un peu compliquée, mais pour faire simple elle s’est articulée autour de deux artistes : le bassiste Roger Waters et le guitariste David Gilmour.

En 2013 j’ai vu Roger Waters au Stade de France, pour The Wall et c’était fabuleux. Et en 2016 c’est au tour de David Gilmour au château de Chantilly et c’était tout aussi formidable.

Sans être le nez sur la scène on pouvait distinguer les gens sur la scène. Le petit point blanc au milieu, c’est David Gilmour. L’écran géant et rond passait les clips de certaines chansons ou des gros plans sur les artistes, notamment sur le jeu de doigts de Gilmour. J’ai bien cru que la vocaliste de The Gig In The Sky allait perdre sa mâchoire, mais c’est bon, elle a tenu le choc.

Détail amusant, si le Neues Schloss de Stuttgart était encombré d’échafaudages la semaine dernière, c’était pour un festival dont un concert de David Gilmour le 14 juillet.

Passons rapidement sur le lieu du concert : le parc du château de Chantilly. Ce n’est pas l’endroit le plus pratique ni le plus confortable pour un concert de cet ampleur, avec 24000 spectateurs en pleine campagne loin de toute gare. Néanmoins jouir de la bonne musique de David Gilmour en plein air sous le ciel étoilé d’une belle soirée d’été, c’est très très agréable. Et puis ce sera l’occasion de visiter le château de Chantilly.

Le public était très varié, mais largement composé de fans enthousiastes. Parfois un peu trop d’ailleurs, tels ceux qui partent en transe dès la première note de leurs titres favoris, soit à peu près tous.

Comme Mark Knopfler par rapport à Dire Straits, David Gilmour a une carrière solo après Pink Floyd. Mais il a eu le bon goût (et l’intelligence) de proposer pour ce concert un savant de mélange de titres issus de ses disques solos et majoritairement (13 sur 22) d’autres de l’époque Pink Floyd.

Parmi les titres récents, succès assuré pour Rattle That Lock, composé à partir du jingle sonore de la SNCF. Il donne son nom à l’album et à la tournée.

Mais les meilleurs titres sont ceux de Pink Floyd, dont mes préférés : Wish You Were Here, Shine On You Crazy DiamondThe Gig In The SkyRun Like Hell ou, le meilleur pour le final, Comfortably Numb.

C’était l’extase. Un grand merci à Alejandro pour m’avoir incité à venir.

Pour les amateurs : la play list !

NB : ce sont des extraits des différents albums, pas les enregistrements du concert, mais ce sont les mêmes morceaux.

Le palais de Compiègne

Le palais de Compiègne est l’un des nombreux palais royaux des environs de Paris et je ne l’avais pas encore visité.

Le palais de Compiègne

Le site a été fréquenté depuis les Mérovingiens, mais c’est Louis XV, dont c’était la résidence préférée, qui lui donne son aspect extérieur actuel.

Aujourd’hui le palais de Compiègne est essentiellement associé à la mémoire des empereurs Napoléon 1er et Napoléon III. Le premier y a fait réaliser d’importants travaux  d’aménagement intérieur, dont la spectaculaire salle de bal.

La galerie de bal

Vous trouverez des photos d’autres salles, dont les chambres de Napoléon et de Marie-Louise, sur ma page Flickr.

Napoléon III appréciait beaucoup lui aussi Compiègne. C’est ici qu’il a fait la connaissance (et la cour) à Eugénie de Montijo. Compiègne est surtout connue pour les « séries », séjours de plusieurs semaines chaque automne à partir de 1856 avec fêtes et chasse en forêt. Il n’était pas rare qu’une promenade partie de Compiègne aboutissait au chantier de Pierrefonds.

La visite parcourt les salles fréquentées par les deux empereurs ainsi qu’un musée consacré au Second Empire. En cela il fait penser à Fontainebleau, à l’autre extrémité de la région parisienne.

Le château de Pierrefonds

Le château de Pierrefonds a des points communs avec les châteaux de Hohenzollern et du Haut-Koenigsbourg, Chacun de ces trois châteaux est à l’origine un château médiéval en ruine reconstruit à la fin du XIXème siècle par le souverain de l’époque.

Je suis déjà venu à Pierrefonds il a bien longtemps. Mais puisque j’ai visité Hohenzollern et Haut-Koenigsbourg cette semaine, et que je passe dans le coin, une nouvelle visite s’impose.

Le château de Pierrefonds

Les origines du château remontent à 1397. Louis XIII l’a fait démanteler en 1617 et Napoléon 1er rachète les ruines en 1810. Son neveu, Napoléon III pense, en faire une résidence impériale en 1857, mais ce projet ne se concrétise pas et finalement le château est reconstruit comme musée par l’architecte Viollet-le-Duc à partir de 1867. Le chantier sera terminé en 1884, après la chute du Second Empire, et après la mort de Napoléon III et de Viollet-le-Duc.

Alors que la reconstruction Haut-Koenigsbourg se voulait aussi fidèle que possible à son état de 1479, celle de Pierrefonds prend plus de liberté avec la réalité historique. Comme pour Notre Dame de Paris ou la cité de Carcassonne, Viollet-le-Duc met en oeuvre ses conceptions architecturales qui ne sont pas de restaurer à l’identique, mais de faire un château idéal, tel qu’il aurait existé au Moyen-Âge. Cependant Viollet-le-Duc ne fait pas n’importe quoi non plus. En effet il a beaucoup voyagé et a soigneusement étudié l’architecture médiévale. Par ailleurs, des techniques modernes. sont mises à contribution, nous ne sommes pas à Guédelon. Par exemple les charpentes sont métalliques.

Le résultat n’est donc pas un château historique, mais il est quand même très spectaculaire, avec ses grandes tours à double couronne, Et c’est la même chose pour la décoration intérieure, qui a été imaginée par Viollet-le-Duc. Par exemple la salle des Preuses

La salle des Preuses

Cette salle était destinée à épater la galerie, bien sûr, mais aussi à exposer la collection d’armures de l’Empereur. Aujourd’hui ces armures sont au musée de l’Armée, donc la salle est vide, mais un tableau visible au palais de Compiègne donne une idée de cette salle du temps où ses armures étaient encore là.

La cour intérieure est très différente des façades extérieures. Son inspiration est plus renaissance, et elle me fait penser au château de Blois.

la cour du château de Pierrefonds

Quant aux caves, elles contient une importante collection de reproductions de gisants venant de tout le pays dans une mise en scène moderne.

Les caves

Pendant longtemps j’ai tenu Viollet-le-Duc pour un terroriste intellectuel, destructeur de patrimoine. Cependant une exposition à la Cité du Patrimoine et de l’Architecture m’a amené à nuancer ce jugement.

Le château de Pierrefonds est un peu trop net pour être honnête. Ni reconstitution fidèle ni pastiche, c’est un château médiéval du XIXème siècle et en cela il est unique et mérite le détour.