La base sous-marine de Bordeaux

La base sous-marine de Bordeaux a été construite entre 1941 et 1943 par l’organisation Todt pour la marine allemande.

La base sous-marine

Les 11 alvéoles pouvaient recevoir un ou deux sous-marins  pour y subir la maintenance et les réparations nécessaires entre deux patrouilles dans l’Atlantique.

Quatre autres bases similaires existent sur la côte Atlantique de la France. Les autres sont à Brest, Lorient, Saint-Nazaire et La Rochelle. Je les ai toutes vues sauf celle de Brest (pour l’instant). Deux autres ont été construites en Norvège, à Trondheim et Bergen.

Pour la marine allemande, ces bases ont joué un rôle clé pendant la bataille de l’Atlantique. Grâce à ces bases, les sous-marins pouvaient rejoindre leurs zones de patrouille dans l’Atlantique beaucoup plus rapidement, et avec moins de risque d’être interceptés, qu’en partant des ports allemands sur la mer du Nord. La marine italienne a également basé une flotille de ses sous-marins à Bordeaux.

Une imposante couche de béton (5,6 mètres d’épaisseur, 600 000 m3 au total) a mis la base à l’abri des attaques aériennes. Les alliés l’ont bombardée à plusieurs reprises, mais les effets sur la base ont été peu important. Ce sont les quartiers civils aux alentours qui en ont le plus souffert, avec plusieurs centaines de victimes.

La base sous-marine de Bordeaux abrite aujourd’hui un lieu d’exposition mais je ne l’ai pas visité.

La Cité du Vin

Inaugurée il y a un an, la Cité du Vin est la nouvelle attraction de Bordeaux.

La Cité du Vin

Entre musée et parc à thème, la Cité du Vin est un lieu de découverte du vin dans ses dimensions culturelle, civilisationnelle, patrimoniale et universelle. Armé d’un guide multimédia, le visiteur est invité à explorer le monde du vin à travers 20 espaces thématiques. Tous les vignobles du monde sont évoqués, de la Moselle à la Nouvelle-Zélande, mais à la fin du parcours l’accent est quand même mis sur le bordelais. C’est quand même les collectivités locales et le conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux qui financent à 75%.

Le volume d’informations proposé est phénoménal, et la consultation un peu fastidieuse. Je me suis surtout consacré aux aspects culturels et historiques et fais l’impasse sur les aspects techniques. Vers la fin, un confortable canapé permet de se reposer un peu.

Moment de repos à la Cité du Vin

Le parcours se termine par une dégustation, à choisir parmi une vingtaine de vins de différents pays. Pour faire original, j’ai choisi un vin rouge géorgien. Plus boisé que fruité, assez léger et pas trop tannique. C’est ce que m’a dit l’oenologue et je suis d’accord avec elle.

C’est très intéressant, très moderne et très cher.

Premier jour à Bordeaux

Je suis arrivé en fin de matinée à Bordeaux sous le soleil.

J’ai commencé par visiter la cathédrale Saint-André.

Le cathédrale de Bordeaux

Détachée de la cathédrale se trouve la tour Pey-Berland dont j’ai bien sûr gravi les 233 marches. D’en haut on jouit d’une vue magnifique sur la ville.

Bordeaux depuis la tour Pey-Berland

Ensuite j’ai visité de musée d’Aquitaine, qui raconte l’histoire de la région et de Bordeaux de la préhistoire au XIXème siècle. Les salles consacrées aux XXème et XIXème siècles sont en cours d’aménagement.

Salle moyen âge au musée d'Aquitaine

Et j’ai profité du beau temps en serpentant dans les petites rues pour aboutir au miroir d’eau.

Le miroir d'eau

Après lecture des cartes de restaurants, une conclusion s’impose : il y a moyen de bien manger à Bordeaux. Pour ce soir j’ai choisi le restaurant « Chez Jean » sur la place du Parlement.

 

Terrine de canard avec chutney gingembre-citron
Confit de porc noir du Pays Basque
Dôme à la fève tonka et chocolat (avec des surprises à l’intérieur)

Très bon et plus original que les menus foie gras et magret.

Petit bonus avant d’aller se coucher : retour à la cathédrale. Ce week-end a lieu la Nuit des Cathédrales. Pour cette occasion la cathédrale de Bordeaux était ornée de milliers de petites bougies et un concert était donné.

La nuit des cathédrales

Une bonne première journée, qui sera je l’espère suivie par d’autres.

Les châteaux clémentins

Bertrand de Got est né vers 1264 près de Villandraut, à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Bordeaux. Il devient Pape sous le nom de Clément V en 1305. Aujourd’hui on le connaît surtout comme le Pape qui a instruit le procès des Templiers et que l’on rencontre dans « Les rois maudits ».  C’est lui aussi qui installa la papauté à Avignon pour quelques années.

Quand il a été élu Pape, il s’est fait construire une forteresse-résidence à Villandraut.

Le château de Villandraut

Le château est de plan presque carré, avec six tours rondes identiques : une à chaque angle (dont une a été rasée) plus deux de part et d’autre de la porte d’entrée. Un vaste logis seigneurial en U occupe 3 côtés de la cour intérieure.

Le château de Villandraut

On appelle « châteaux clémentins » un ensemble de cinq châteaux liés au Pape Clément V et situés à quelques kilomètres de Villandraut. Avant d’arriver à Villandraut j’en avais visité deux autres : Budos et Roquetaillade.

Raymond Guilhem de Budos, neveu du Pape Clément V, obtient en 1306 l’autorisation du roi Edouard 1er d’Angleterre (nous sommes en Guyenne, terre anglaise) et les finances de son tonton pour transformer la demeure familiale en château fort.

Budos est un château-fort de plaine classique : plan carré, une tour à chaque angle, une porte renforcée par une tour supplémentaire et entouré d’un fossé sec.

Le château de Budos

Une originalité de Budos est qu’une des tours d’angle est octogonale alors que les trois autres sont rondes. Je n’ai pas trouvé d’explication à cette particularité.

Le château de Budos au milieu des vignes de Graves

Le château a perdu une bonne partie de ses courtines et des grands arbres ont élu domicile dans sa cour intérieure. Mais les ruines qui restent sont en bon état et sa situation au milieu des vignes a un charme certain.

En 1306 aussi, Gaillard de La Motte, un autre neveu de Clément V obtient également l’autorisation du roi Edouard 1er de bâtir une forteresse à Roquetaillade, pour remplacer un château plus ancien et démodé.

Le château de Roquetaillade

Extérieurement, le château de Roquetaillade a un air de famille avec Villandraut, avec ses 4 tours massives sur sa façade principale. Par contre sa cour intérieure est dotée d’un donjon carré de 40 mètres de haut .

Le château de Roquetaillade

L’autre différence est la présence de toutes ces fenêtres. Et comme disait Jacouille : « Il ya des fenestres partout, on ne peut point se défendre !!!« . Les fenêtres sont le résultat de deux campagnes de transformations au XVIème siècle pour le premier étage puis au XIXème pour le rez-de-chaussée.

En 1864, les propriétaires de l’époque décident de transformer la bâtisse en « rêve médiéval ». Et qui est le mieux placé pour répondre à cette demande ? Eugène Viollet-le-Duc bien sûr ! Roquetaillade est son oeuvre ultime dont il a dirigé la restauration et conçu la décoration et le mobilier.

La visite guidée comprend les espaces de réception du rez-de-chaussée et du premier étage. Hélas les photos à l’intérieur sont interdites (et la guide inflexible), donc vous serrez obligé de me croire qu’on reconnaît sans peine la patte de Viollet-le-Duc et son interprétation créative du Moyen-Âge. On retrouve les même motifs et le même bestiaire qu’à Pierrefonds par exemple.

La seule pièce vraiment ancienne est une cheminée monumentale de la fin du XVIème siècle dans le même style que celles du château de Cadillac.

Le décor de la plus grande salle n’avait pas été terminé à l’époque par manque de financements, la famille étant ruinée par le phylloxéra. Le chantier a repris cette année mais les propriétaires et les architectes des Monuments de France ne sont pas d’accord sur les couleurs.

Car le château est classé Monument Historique tant pour ses murailles médiévales à l’extérieur que pour sa décoration intérieure de la fin du XIXème siècle. C’est drôle de penser que les experts se querellent pour savoir comment achever une oeuvre en respectant le style de son auteur, qui lui-même ne respectait pas le style qu’il était sensé restaurer. Les temps changent.

Quant au deux derniers châteaux clémentins , un ne se visite pas et il ne reste que très peu de chose de l’autre, donc je n’y suis pas allé.

Ils n’étaient pas loin mais j’avais de la route à faire pour rentrer et la journée était déjà bien remplie. Rauzan, Cadillac, Budos, Roquetaillade, Villandraut : cinq châteaux différents, mais avec des points communs et pas loin les uns des autres, et le tout sous le soleil. Que demander de plus ?

Le château de Cadillac

Jean-Louis de Nogaret de La Valetten duc d’Epernon, naît en 1554 à Caumont en Gascogne, non loin de Cadillac. Il est un personnage considérable des règnes d’Henri III (dont il est un des mignons), Henri IV et Louis XIII. Grand militaire, il a été gouverneur de plusieurs provinces et places fortes, dont Metz en 1583. Il a fourni au roi Louis XIII des gardes, les fameux cadets de Gascogne, pour former la première compagnie de mousquetaires en 1622. Supplanté par Richelieu, il meurt en 1642.

En 1598, le calme revient dans le royaume après les guerres de religion. Henri IV suggère fortement à ses sujets les plus influents de dépenser leur fortune, de préférence loin de Paris.

C’est pourquoi le duc d’Epernon fait construire le château de Cadillac.

Le château de Cadillac côte cour

Une fois terminé, le château est une somptueuse demeure, qui finira d’ailleurs par ruiner le duc. Une partie de la ville et de ses remparts ont été rasés pour faire de la place au château, mais aujourd’hui seul le corps central subsiste. Les ailes et les pavillons d’angle monumentaux qui clôturaient la cour d’honneur ont été détruits au XVIIIème siècle.

A l’intérieur peu de meubles ont survécu. La décoration est assurée par des tapisseries, dont certaines ont été réalisées sur place par des artistes venus de Paris. Les éléments de décoration les plus caractéristiques du château sont les monumentales cheminées à la française.

Le château de Cadillac

Le château en a compté au maximum vingt, mais il n’en reste que huit. Malgré les mutilations ultérieures, ces cheminées en pierre blanche plaquée de marbre des Pyrénées, restent parmi les plus somptueusement décorées de France. Elles ont frappé d’admiration les visiteurs du château comme le rappellent des extraits de récits de voyages reproduits dans le parcours de visite.

La visite se termine par les cuisines au sous-sol.

Les cuisines du château de Cadillac

Saisi à la Révolution, le château devient une prison pour femmes en 1817. On peut encore voir des traces de cette occupation carcérale.

Le château de Cadillac est un très beau représentant de l’architecture entre la fin de la Renaissance et le début du Classicisme.

Le château de Rauzan

Rauzan est située à une quarantaine de kilomètres à l’est de Bordeaux. C’est son château fort qui m’a attiré dans cette toute petite ville.

Rauzan

Il a été construit au XIIIème siècle par Jean Sans Terre, roi d’Angleterre et duc de Guyenne. Eh oui, nous sommes ici sur des terres qui étaient anglaises avant la guerre de Cent Ans. Une guerre que le château a connu, au point d’avoir été pris par Bertrand Du Guesclin en personne en 1377.

Le château a aussi connu les assauts des carriers à la Révolution, entraînant la chute de la courtine nord, mais à part ça le château a encore belle allure.

Le château de Rauzan

Le château est composé d’une enceinte ovale ponctuée de tours carrées et d’un donjon circulaire d’une trentaine de mètres de haut.

Un logis seigneurial a était ajouté au XIVème siècle et complètement réaménagé au XVème, dans un style entre Gothique et Renaissance.

Le logis et le donjon du château de Rauzan

Un beau petit château comme je les aime, idéal pour commencer la journée. Celle-ci a commencé sous la grisaille, mais le soleil va venir.

La réserve ornithologique du Teich

Le Teich est une des communes qui bordent le bassin d’Arcachon. La pisciculture y a été pratiquée dès le début XVIIIème siècle. A cette fin des réservoirs alimentés par les marées du bassin ont été aménagés.

La réserve ornithologique du Teich

A l’initiative d’ornithologues locaux, la commune a acheté ces terrains, puis les a aménagés pour les ouvrir au public en 1972.

Petit oiseau

Des milliers d’oiseaux fréquentent le bassin à marée basse pour se nourrir. Quand la mer monte, les oiseaux viennent se réfugier dans la réserve où ils savent qu’ils seront à l’abri pour se reposer et nidifier.

Petite grue

C’est à ce moment qu’il faut venir dans la réserve. Un circuit de 6 km fait le tour de la réserve. Il est ponctué de 20 abris où le public peut observer les oiseaux à loisir. Selon la période de l’année, les oiseaux que l’on peut observer sont plus ou moins nombreux. Mais s’il fait beau, ça fait toujours une belle balade.

Petit héron

Outre les oiseaux, on peut voir des ragondins, qui sont tolérés en petit nombre pour limiter les dégâts qu’ils provoquent.

Ragondin

Parmi le public, on distingue assez rapidement le visiteur occasionnel et l’ornithologue averti. Le second est équipé d’une longue vue ou d’un gros téléobjectif. Moi aussi, sauf que moi je ne ne connais le nom d’aucun oiseau. Ou presque.

Cigogne en approche

Le musée de l’hydraviation de Biscarosse

Dans les années 1930, l’étang de Biscarosse était le repaire des grands hydravions en France. A cette époque les plus gros avions étaient des hydravions.

Les trains d’atterrissages n’étaient pas assez robustes pour supporter leur masse. En outre les moteurs n’étaient pas assez puissants, donc les distances de décollages étaient très longues. Et enfin les pistes étaient généralement en herbe, donc impropres à supporter des avions trop lourds,  et de toutes façons pas assez longues.

Or un hydravion n’a pas besoin de train ni de piste d’atterrissage, mais seulement d’un plan d’eau suffisamment vaste, et si possible à l’abri des vagues. Comme par exemple l’étang de Biscarosse.

Ces géants des airs de l’époque étaient les seuls avions capables de transporter des passagers entre Europe et Amérique, à travers l’océan Atlantique.

Tout à commencé en 1930 quand Pierre-Georges Latécoère a installé un centre d’essai pour ses hydravions sur la rive nord de l’étang, à proximité du village de Biscarosse. Les engins étaient construits dans l’usine de Toulouse, puis ils étaient acheminés en pièces détachées par la route jusqu’à Biscarosse. Ce qui est à peu près le chemin inverse que celui emprunté aujourd’hui par les morceaux d’Airbus A380. Les hydravions étaient assemblés puis mis à l’eau par un plan incliné. Il en reste un aujourd’hui.

Le plan incliné de mise à l'eau des hydravions sur l'étang de Biscarosse

C’est à peu près le seul vestige qui reste des installations Latécoère à Biscarosse, à part quelques logements pour les ouvriers et c’est dans ces derniers que se trouve aujourd’hui le musée de l’hydraviation de Biscarosse.

Musée de l'hydraviation de Biscarosse

Outre les installations Latécoère, les rives de l’étang de Biscarosse ont accueilli à la fin des années 1930 l’hydrobase des Hourtiquets. C’était le point de passage obligé pour la traversée de l’Atlantique. Les passagers devaient venir en train à Bordeaux puis en bus à Biscarosse, puis patienter une nuit ou deux à l’hôtel que les conditions soient favorables pour s’envoler vers New-York ou les Antilles.

Les plus grands de ces géants, comme le SE200 ou le Laté 631, avaient une envergure comparable à un Boeing 747 et pouvaient emporter une cinquantaine de passagers à la vitesse de 250 à 300 km/h, mais dans un certain confort.

Aménagements intérieurs du Laté 631

Tout cela était bien beau mais peu efficace et ces hydravions géants ne survivront pas aux années 1940. Les progrès fulgurants des moteurs et des trains d’atterrissages, ainsi que la multiplication des pistes bétonnées, rendront obsolètes les hydravions géants de cette époque. Il n’en reste plus que quelques souvenirs : pièces détachées, instruments, mobilier et accessoires employés à bord.

Au musée de Biscarosse, un bâtiment à part expose quelques hydravions.

Musée de l'hydraviation de Biscarosse

Il recèle quelques appareils légers et des répliques d’hydravions anciens.

Musée de l'hydraviation de Biscarosse

Le musée de l’hydraviation de Biscarosse est petit, mais riche de maquettes et de documents sur l’âge d’or des hydravions, les années 1930. Sa visite s’impose si on passe dans la région.

La Dune du Pilat

Si vous cherchez du sable, je sais où en trouver : sur la dune du Pilat.

La Dune du Pilat depuis le Cap Ferret

Du haut de ses 110 mètres actuels (ça change d’une année à l’autre) 60 millions de m3 vous contemplent.

Sur la Dune du Pilat

Elle est située à l’entrée du bassin d’Arcachon et elle est le résultat  de l’action incessante du vent et des marées depuis 4000 ans.

L’endroit est très fréquenté par les touristes, surtout le dimanche. L’ascension réclame quelques efforts mais ils sont largement récompensés par le plaisir de contempler la mer et la forêt à l’infini. C’est vraiment magnifique.

La Dune du Pilat côté forêt

Dire que ce matin je suis parti de Massy par le train de 09h07 sous la pluie et que maintenant je suis assis sous le soleil et sur la plus grande dune de sable d’Europe…

Dernière précision : l’orthographe correcte pour le nom de la dune est bien P-I-L-A-T. A ne pas confondre avec la station balnéaire de Pyla-sur-mer, orthographe choisie à la création de la station pour faire plus exotique.

Le dernier jour à Barcelone

Le dernier jour d’un voyage est toujours court, surtout quand le vol est à 14h05. Mais j’ai quand même eu le temps de suivre une visite guidée, en français, du palais de la musique catalane (Palau de la Música Catalana).

La verrière du Palau de la Música Catala

Il a été construit par Lluís Domenèch i Montaner, l’achitecte de la Recinte Modernista de Sant Pau. C’est d’ailleurs après avoir visité cette dernière que j’ai eu l’envie de venir voir le Palau de la Música Catalana.

Le bâtiment est très beau d’un point de vue architectural, mais surtout sa conception est riche de nombreux symboles, que le guide fait découvrir aux visiteurs.

La salle du Palau de la Música Catala

D’autres photos sont visibles sur mon album photo.