Le cinquième jour en Finlande, et le premier à Helsinki

Kotka est un port et possède un musée maritime, objet de ma première visite du jour.

Le musée maritime de Kotka

En fait ce beau bâtiment tout neuf abrite un autre musée, consacré à la vie dans la région. Les deux musées sont très modernes et instructifs. La plupart des commentaires sont dans les 4 langues les plus pratiquées dans le coin : le finnois, le suédois, le russe et l’anglais.

L’objet le plus curieux du musée maritime est cet hydroptère, engin capable de se déplacer sur les lacs gelés un peu, beaucoup ou pas du tout.

Hydrocoptère KR-124

Le musée maritime insiste particulièrement sur les spécificités de la navigation dans les eaux finlandaises, peu profondes et gelées l’hiver. La pièce maîtresse du musée est le premier brise-glace finlandais, hélas celui-ci n’était pas ouvert à la visite aujourd’hui.

Kotka et sa région ont été annexées à la Russie dès 1743. Pour protéger cette nouvelle frontière avec la Suède, la Russie fait ériger en 1803-1808 Kyminlinna à quelques kilomètres de Kotka à l’intérieur des terres.

Kyminlinna

A la différence d’Hamina, Kyminlinna n’est pas une ville fortifiée, mais une forteresse pentagonale autonome, dotée des derniers raffinements de la fortification bastionnée à la russe. Comme toute la Finlande a été annexée en 1809, la forteresse est devenue inutile et n’a jamais subi d’assaut ni de modernisation ultérieures. Elle est donc un parfait témoin de son époque. L’armée finlandaise a quitté les lieux 2005, mais on ne peut pas visiter l’intérieur. Je me suis donc contenté d’en faire le tour en partie. Comme la construction est parfaitement symétrique, ce n’est pas très utile de faire tout le tour, donc je me suis remis en route, pour boucler mon tour de Finlande en retournant à Helsinki.

Je suis arrivé à la capitale vers 16h, mais le temps de rendre la voiture, récupérer les clés de l’appartement (loué sur Airbnb), faire les courses pour les petits-déjeuners à venir et souffler un peu, la soirée est vite arrivée.

Après m’être installé, j’ai quand même fait un petit tour jusqu’au port.

Dans le port d'Helsinki

Ma première impression est que la ville est très agréable et pas très grande. Je vais encore beaucoup marcher les jours qui viennent.

Si le temps reste aussi beau qu’aujourd’hui, ça sera un très beau séjour.

Le quatrième jour en Finlande

Aujourd’hui encore, le ciel était tout blanc ce matin, mais le beau bleu dont j’ai l’habitude sera de retour vers midi.

La première visite du jour sera fort logiquement Olavinlinna, puisque j’ai dormi quasiment à ses pieds. Mais comme le château n’ouvre qu’à 11h, j’ai eu le temps de chercher un nouveau point de vue.

Olavinlinna

Le château a été construit à partir de 1475 par les Suédois pour protéger la frontière du royaume contre la Russie. Il est situé sur une petite île à la limite de deux lacs. Les eaux qui cernent le château sont animées de forts courants, ce qui fait qu’ici elles ne gèlent jamais, et donc que les assaillants éventuels ne peuvent pas attaquer le château à pied sec.

Le château a changé plusieurs fois de mains pendant son histoire. Quand les Russes l’acquièrent définitivement, en 1743, ils lui ajoutent des bastions d’artillerie et un dernier étage en briques sur les grandes tours.

Olavinlinna est le château médiéval encore debout le plus septentrional du monde. Aujourd’hui il est l’écrin d’un très important festival d’opéra qui a lieu tous les étés. Et c’est bien le problème. A cause de ce festival, plus de la moitié du château est inaccessible à la visite. Le montage des tribunes et du velum dans la grande cour du château commence en avril et le démontage se termine en septembre. Bref pour bien profiter du château, il faudrait venir en hiver. C’est frustrant.

Mais au moins la visite guidée est en anglais et un très beau petit livre guide est offert.

Savonlinna est au coeur de la région des lacs de Finlande. Il y en a des milliers et les plus gros sont reliés entre eux par des canaux qui permettent de naviguer jusqu’à la mer Baltique. En certains endroits, la route est entre deux lacs. Les lacs sont toujours bordés d’arbres, des bouleaux et des résineux, et souvent il y a une île couverte d’arbres au milieu.

Cette partie de mon voyage en voiture était la plus agréable, surtout sous le beau soleil d’été.

Un lac de Finlande en chemin

Changement d’ambiance dans le village de Kerimäki, à une vingtaine de kilomètres de Savonlinna, où se trouve la plus grande église en bois du monde.

L'église de Kerimäki

Une fois à l’intérieur, on se rend bien compte que tout est en bois, y compris le plancher.

Dans l'église de Kerimäki

L’église a été conçue en 1844 pour recevoir 5000 fidèles, soit la moitié de la population de la région.

Kermäki est l’angle nord-est de mon périple en Finlande, maintenant il est temps de redescendre vers la mer Baltique, en longeant la frontière russe. De l’autre côté, c’est l’Oblast de Saint-Pétersbourg. Ça fait tout drôle de voir les panneaux routiers indiquant la direction de Saint-Pétersbourg ! A 200km près, j’aurais pu y passer. Enfin non, la location de voiture l’interdit, et puis il faut un visa.

Les terres de l’autre côté de la frontière appartenaient à la Finlande, mais la Russie (enfin l’URSS à l’époque) les a annexées à l’issue de la guerre d’hiver, en 1940.

Mais cette région était frontalière bien avant l’indépendance de la Finlande. C’est pour protéger cette frontière que la Suède a fait construire une forteresse à Lappeenranta dans les années 1720.

La forteresse de Lappeenranta

La forteresse est installée sur une crête qui domine le port. A partir de 1743, la Russie en prend possession et l’étend dans les années 1790. Aujourd’hui il en reste une bonne partie des tracés bastionnés.

Un peu plus loin, autre temps, autres mœurs.

La casemate C11 de la ligne Salpa

Les Finlandais avait édifié à la fin des années 1930 une ligne de fortification dans la province de Carélie : la ligne Mannerheim, du nom du commandant en chef de l’armée finlandaise. Mais la région a été annexée  à la fin de la guerre d’hiver par les soviétiques, annihilant de fait la fortification.

Une nouvelle ligne a donc été construite à partir de 1941 : la ligne Salpa, « verrou » en finnois. Rien de comparable avec la ligne Maginot, mais il en reste quelques ouvrages isolés dans la forêt et visibles de la route. D’où un arrêt imprévu car je ne connaissais pas cette ligne de fortification avant de tomber dessus pendant le trajet de Lappeenranta à Hamina.

En 1721, au traité d Nystad, la Suède a du céder toute la Carélie à la Russie (déjà) et toutes les forteresses qui s’y trouvaient. La frontière se trouve donc dégarnie. Le roi de Suède décide de fonder une nouvelle ville fortifiée : Fredrikshamn, rebatpisée Hamina entre temps. C’est la même histoire que celle qui a abouti à la création de Neuf-Brisach, en Alsace, après le traité de Ryswick en 1697. Et comme à Neuf-Brisach, Hamina a un plan d’un octogone parfait, quoique plus petit.

Il n’est pas facile de rendre compte d’une ville parfaitement octogonale en une photo. Mais je peux montrer son hôtel de ville qui en occupe le centre exact.

L'hôtel de ville de Hamina

Les Suédois n’auront pas le temps de terminer tous les bastions, et ici aussi ce seront les Russes qui s’en chargeront  partir de 1743. J’en ai parcouru une partie en fin de journée alors que le soleil était presque rasant.

Au cours de cette longue journée, j’ai traversé une région longtemps disputée entre les deux grandes puissances du nord : la Suède et la Russie. Elles se sont affrontées pendant plusieurs guerres à travers les siècles. Vu de chez nous, cette partie de l’histoire de l’Europe nous est complètement inconnue. C’est aussi pour ça que je voyage dans toute l’Europe.

Ce soir je fais étape à Kotka, au bord de la Baltique.

Le troisième jour en Finlande

Ce matin le ciel était tristement gris. Il a même plu légèrement en début d’après-midi, mais le soleil est revenu en début de soirée.

En finnois le mot « linna » signifie forteresse et « Häme » est le nom de la province centrale de la Finlande. Donc vous l’avez compris la principale curiosité de la ville de Hämennlinna où j’ai fait étape est son château.

Hämeen Linna

Ses origines remontent au XIIIème siècle. Dans sa forme actuelle, il est de plan carré en briques qui repose sur une solide base en pierres. C’est le château en briques le mieux préservé au nord de la Baltique. Et on peut lui trouver des ressemblances avec les châteaux de la Pologne du nord (au sud de la Baltique, donc) que j’ai visité en 2014. Au XVIIIème siècle le roi de Suède fait ajouter autour du château des douves et des remparts selon un tracé à l’italienne (en France on dirait à la Vauban).

La forteresse est plutôt spectaculaire et la visite traverse les murailles et les époques. Hélas, les seules explications disponibles sont en finnois et en suédois. C’est frustrant et certains détails techniques ou historiques m’ont échappés.

Juste à côté du château se trouve le Museo Militaria.

Dans le musée militaire de Hämeenlinna

Ce musée regroupe les musées de l’artillerie, du génie et des transmissions de l’armée finlandaise. Il est jumelé avec le musée des blindés visité hier. Après quelques salles sur la chose militaire en Finlande sous les tutelles suédoise (jusqu’en 1809) puis russe (jusqu’en 1917), l’essentiel du musée est consacré au XXème siècle. Ce qui signifie concrètement la guerre civile (1918), puis les guerres d’hiver (1939-40) et de continuation (1941-44) contre l’URSS. Tout cela est raconté avec force détails mais en se concentrant sur l’artillerie, le génie et les transmissions. La fin du parcours va de l’après guerre à aujourd’hui, en particulier aux participations de l’armée finlandaise aux missions de l’ONU.

A l’extérieur, un parc d’artillerie expose quelques dizaines de canons de différentes origines, mais c’est à ce moment que la pluie a commencé, donc je ne me suis pas attardé. D’autant plus que j’avais de la route à faire.

Ma prochaine étape est Savonlinna, à environ 300 km et 4 heures de route au nord-est d’Hämeenlinna.

Nos récentes connaissances de la langue ne doivent pas nous induire en erreur : pas de forteresse en savon ici, mais quand même un beau château : Olavinlinna (ou château de Saint-Olaf).

Olavinlinna

Mon hôtel est au bord de l’eau, face au château. Le soleil est revenu et je me suis installé quelques minutes dans un fauteuil pour profiter de la vue. Il fait toujours frais et je me suis muni d’une couverture. Je ne sais pas si c’est à cause de la qualité de l’air ou la calme de la scène, mais c’était très agréable. Je serais resté plus longtemps si un moustique fâcheux n’était pas venu troubler ce moment.

Petite note pour finir : j’ai battu aujourd’hui mon record de septentrionalité. Ou de norditude. Bref je ne m’étais jamais aventuré autant au nord qu’aujourd’hui. Il faut que j’en profite, demain je retrourne vers le sud.

Le deuxième jour en Finlande

Aujourd’hui encore il a fait très beau : grand soleil et ciel bleu. Mais la température ne dépasse pas 17°. Ce n’est pas une température extrême, mais ça fait une drôle d’impression de ressentir cette température tout en étant en plein soleil.

En parlant de soleil, à 23h30 il est officiellement couché depuis un moment mais il ne fait pas encore tout à fait nuit. La nuit dernière, Il faisait déjà jour vers 3h quand je me suis réveillé (rassurez-vous je me suis rendormi sans peine). Ça aussi ça fait une drôle d’impression.

Ce matin j’ai commencé mon programme par la visite du château de Turku, juste à côté de mon bateau-hôtel.

Le château de Turku

Turku a longtemps été la ville la plus importante de Finlande. Pendant la tutelle suédoise (jusqu’en 1809), Turku était la capitale du duché de Finlande, donc en quelque sorte la capitale du pays.

Le château n’est pas très impressionnant de l’extérieur. Ça manque de tours et de créneaux. Mais il est très vaste à l’intérieur et offre beaucoup de choses à voir sur l’histoire du château et de ses occupants.

Il a beaucoup souffert de la guerre de continuation, durant laquelle il a été bombardé par les soviétiques. En tant que symbole national il a été largement reconstruit après. Le parcours de visite se termine d’ailleurs par une exposition sur la reconstruction et la cérémonie d’inauguration du nouveau château.

À côté de mon bateau-hôtel se trouve aussi un musée maritime, avec quelques bateaux à flot.

Le mouilleur de mines Keihässalmi

Parce qu’il n’y pas que les avions dans la vie, j’ai visité le mouilleur de mines Keihässalmi et la canonnière Karjala. Ce sont deux petites unités (60 et 70 hommes d’équipage) rapides et bien armées, très adaptées à la défense des côtes de la Finlande parsemées de petites îles.

Ces deux bateaux, qui datent des années 50 et 60, sont livrés aux visiteurs sans beaucoup d’explications, mais avec un peu d’expérience on s’y repère vite. Chose intéressante, et typique de la Finlande, certains armements ou équipement sont d’origine occidentale (USA, Allemagne, Suède) et d’autres viennent d’URSS.

Le centre ville de Turku était presque autant animé ce matin qu’hier soir. Pour autant, je ne l’ai pas trouvé très joli. Il faut dire que la ville a été détruite par un incendie en 1827, puis a été reconstruite sur un plan quadrillé toujours en vigueur. Après la guerre, un boom démographique a accéléré la construction d’immeubles modernes à la place des maisons plus anciennes.

Le bâtiment le plus ancien du centre ville est la cathédrale (le château est à plusieurs kilomètres).

La cathédrale de Turku

C’est une grande église en brique, qui me rappelle un peu celles que j’ai vues à Wismar, en Allemagne, de l’autre côté de la Baltique. Sa construction a commencé au XIIIIème siècle et elle a été constamment agrandie par la suite. Le clocher actuel date d’après le grand incendie de 1827 qui avait occasionné de grands dégâts à la cathédrale.

Il en est de même de l’intérieur, tout en sobriété luthérienne.

Dans la cathédrale de Turku

La cathédrale de Turku est la plus grande des églises évangéliques luthériennes de Finlande.

Particularité : l’autel n’est pas dans la nef, mais au delà de ses derniers piliers, là où se trouve en général une chapelle.

J’ai quitté Turku vers 15h, car j’avais de la route à faire pour rejoindre ma prochaine étape : Hämennlinna.

En chemin je me suis arrêté au Panssarimueo, ou musée des blindés, à Parola, parce qu’il n’y a pas que les avions et les bateaux dans la vie.

Le musées des blindés de Parola

A quelques exceptions près, les modèles exposés proviennent de l’armée finlandaise, dont l’école des blindés est à quelques kilomètres du musée. C’est la même chose pour les musées de Saumur en France, Munster en Allemagne et Bovington en Angleterre, pour ne citer que les musées de blindés que j’ai visités.

La collection comporte beaucoup d’engins soviétiques capturés par les finlandais pendant les guerres d’hiver (1939-40) puis de continuation (1941-44). Certains ont même été réutilisés par les finlandais contre leurs anciens propriétaires.

Une pièce rare exposée par ce musée est un train blindé.

Parola n’est qu’à quelques kilomètres d’Hämenlinna où je suis arrivé vers 18h30. La ville est encore moins jolie que Turku, mais ce n’est pas grave, il y a quand même des choses intéressantes à voir, mais on verra ça demain.

Le premier jour en Finlande

Me voilà en Finlande pour une bonne semaine.

A peine descendu de l’avion et après quelques kilomètres au volant de ma Volvo V40 de location, j’arrive au musée  de l’aviation finlandaise.

Les avions militaires du musée de l'aviation

Sans surprise, on y trouve des avions militaires et civils qui ont été exploités en Finlande. Il s’agit essentiellement d’appareils de fabrication allemande ou russe (pas de trace du français Morane-Saulnier MS.406 hélas), mais il y a aussi quelques avions conçus localement.
Le musée n’est pas très grand, mais intéressant quand même. Et puis de toute façon, il était sur ma route, je n’allais pas rater cette occasion.

Ensuite j’ai mis le cap à l’est, vers Turku.

Chemin faisant, ma première impression sur le pays s’est confirmée : le pays est agréablement vert et plutôt plat, en tout cas dans cette région du sud du pays. Il fait très beau mais pas chaud, environ 16° l’après-midi.

Avant d’arriver à Turku, un petit détour sur l’île de Kuusisto, une des centaines d’îles au sud de Turku.

Le château de Kuusisto

Sur cette île, un château a été édifié au XIVème siècle par les évêques de Turku. Il n’en reste pas grand-chose, mais le site est très joli.

Enfin j’arrive à Turku et à mon hôtel en début de soirée.

Mon hôtel à Turku

C’est le S/S Bore, bateau construit en 1960 et qui est aujourd’hui un hôtel. C’est l’auberge de jeunesse de la ville, mais j’ai une cabine individuelle avec salle de bain.

Il faut une bonne demie-heure à pied pour rejoindre le centre-ville le long de la rivière Aura. Les rives sont très animées, grâce aux nombreux bateaux qui font bar ou restaurant.

Nous sommes en juin et très au nord, et à 22h30 il fait encore bien jour.

Le port de Turku

Turku est l’ancienne capitale de la Finlande mais nous en saurons plus demain.

 

Dernier jour à Bordeaux

Pour mon dernier jour à Bordeaux, le temps est au beau fixe. Je décide de prendre mon temps et de me promener dans le centre-ville.
Je commence par longer la Garonne. Les immeubles qui s’alignent sur les quais ont une belle unité à l’architecture classique qui me rappelle Nantes.

Quai Richelieu

Le summum est la place de la Bourse, surtout quand le miroir d’eau fonctionne.

La place de la Bourse

Tous les immeubles un peu anciens du centre emploient la même pierre blanche. En s’éloignant un peu du centre, on peut trouver dans des petites rues des immeubles plus noirs. Cela montre qu’il y a eu une efficace campagne de ravalement récemment.

On change d’époque à deux pas du centre historique, à quelques rues de l’hôtel de ville et de la cathédrale. Le quartier Mériadeck porte le nom du prince cardinal de Rohan, Ferdinand Maximilien Mériadec, archevêque de Bordeaux qui y fit construire le palais Rohan en 1771 (qui, en 1833, deviendra l’hôtel de ville). Mais son architecture est moderne, le moderne des années 1960.

Quartier Mériadeck

Mais bon, ça n’a pas empêché le classement de Bordeaux au Patrimoine Mondial de l’Unesco.

Une particularité intéressante à Bordeaux : les indications des noms de rues.

Plusieurs noms pour une seule rue

En de nombreux endroits, les anciens noms de la rue sont encore visibles. Souvent on peut ainsi voir le nom sous l’Ancien Régime puis sous la Révolution. Mais pour la plupart les noms révolutionnaires ont été abandonnés, à la Restauration je suppose. Disparus le cours Messidor (cours d’Albret),  la rue de l’Egalité (rue du Parlement), la rue J’adore l’égalité (rue Montbazon) ou la rue Vivre Libre ou Mourir (rue Saint-Seurin).

D’ailleurs, en parlant de toponymie urbaine et de Restauration, le quai qui passe devant la place des Quinconces s’appelle le quai Louis XVIII. Il n’y en a pas beaucoup des rues qui portent ce nom en France.

La place des Quinconces

Pour finir ma visite, je suis passé par l’impressionnante basilique Saint-Michel et son non moins impressionnant clocher détaché, comme à la cathédrale.

La basilique Saint-Michel

Il est possible de monter au clocher, mais il faisait trop chaud pour cet exercice. Je me suis donc contenté d’un thé glacé à la menthe à l’ombre du clocher avant de prendre le train du retour.

Troisième jour à Bordeaux

Ce troisième jour était spécial puisque c’était le jour du meeting aérien. Mais comme celui-ci était plutôt cour, je suis rentré à l’hôtel vers 16h30 pour me reposer avant de ressortir vers 20h.

A cette heure le soleil est bas et vif, et il éclaire bien le Pont de pierre.

Le Pont de pierre

Après le dîner, le soleil était tombé, l’occasion de faire un petit tour nocturne et profiter des illuminations du théâtre.

Le théâtre de Bordeaux

A cause de son orientation, la Place de la Bourse ne peut être photographiée que le matin (on verra ça demain) ou la nuit.

La place de la Bourse

Je ne sais pas pourquoi, le miroir d’eau était à sec pendant tout le week-end et c’est bien dommage.

Le meeting de l’air de Bordeaux

Bordeaux est une belle ville et on peut choisir n’importe quel week-end pour venir la visiter, mais si ça tombe le même week-end que le meeting aérien sur la base aérienne 106 « Capitaine Croci », c’est encore mieux.

Ces dernières années, je me plains toujours de la pauvreté des meetings aériens en France. Cette fois-ci encore plus : les démonstrations aériennes ont duré de 12h30 à 14h00 seulement !

Une raison à cela est que la BA106 partage sa piste avec l’aéroport de Bordeaux-Mérignac et qu’il ne faut pas trop perturber le traffic civil.

Mais ne boudons pas notre plaisir, il a fait très beau et il y a toujours moyen de capturer des nouvelles images.

Rafale dans la brume
Rafale dans la brume

La patrouille ASPA en pleine conférence
La patrouille ASPA en pleine conférence

La patrouille de France et l'avion de ligne
La patrouille de France et l'avion de ligne

Par contre l’exposition statique était plus riche que d’habitude grâce au Conservatoire Air et Espace d’Aquitaine. Le CAEA est une association qui collectionne et restaure de nombreux avions anciens. Hélas comme elle est installée sur des terrains militaires, la collection n’est pas accessible au public en temps normal.

Le hangar du Conservatoire Air et Espace d'Aquitaine
Le hangar du Conservatoire Air et Espace d'Aquitaine

Elle compte des dizaines d’avions militaires, et quelques avions  civils. Du fait de la proximité des usines Dassault à Mérignac, la collection est particulièrement richee, avions Dassault, dont le 1er exemplaire de série du Mystère-Falcon 20 et quasiment un exemplaire de chaque chasseur de l’avionneur.

Pour le meeting, les plus belles pièces étaient sorties du hangar. Certains avions sont des raretés, comme ce Mirage F1-BQ, commandé par l’Irak mais jamais livré pour cause d’embargo. Il compte 8h15 de vol.

Mirage F1 BQ
Mirage F1 BQ

Espérons qu’un jour le CAEA pourra mettre en valeur sa collection en l’exposant au public.

Deuxième jour à Bordeaux

Il pleuvait ce matin quand je me suis mis en route pour la Cité du Vin, située dans le quartier des bassins à flot.

Il s’agit de l’ancien port de Bordeaux. Toute l’activité industrielle, dont la construction navale, a disparu depuis longtemps, pour laisser place à des friches, comme partout. Depuis une quinzaine d’années, la ville pilote un réaménagement du quartier, avec une forte densité d’immeubles d’habitations modernes, qui reprennent les codes extérieurs des anciennes usines, mais en plus aimable.

Le quartier des bassins à flot

On retrouve cette approche un peu partout en Europe : Hambourg, Manchester, Londres, Bilbao, pour ne citer que quelques villes que j’ai visitées. Des immeubles haut de gamme autour d’un équipement culturel (musée, salle de concert) fédérateur.

D’après un panneau, un musée de la mer et de la marine est prévu pour 2018.

Par contre il reste un vestige moins aimable, et qu’il sera impossible de faire disparaître : la base sous-marine.

Quittons le quartier des bassins à flot pour revenir vers le centre-ville et le CAPC.

Depuis le matin, le ciel est gris avec plusieurs averses. Ce n’est qu’en sortant du CAPC que le soleil s’est installé définitivement.

Je me suis un peu promené le long de la Garonne, jusqu’au miroir d’eau mais celui-ci est sec aujourd’hui. Ce qui est beaucoup moins intéressant que quand il est en eau.

Le soir, j’ai mangé au Coin de Camille.

Tatiki de beuf, lanière de radis et ananas Victoria, compotée de Granny Smith au wasabi
Gigotine de pintade farcie au foie gras et raisin, coulis de cresson et légumes oubliés confits, jus court à l’estragon
Sablier d’aspic de mangues au mojito et chocolat

L’entrée et le dessert était très bons, mais le plat finalement un peu banal.

Le CAPC

Le CAPC, ou Centre d’Art-Plastique Contemporain, est le musée d’art moderne de la ville de Bordeaux. A ne pas confondre avec le FRAC Aquitaine installé au bord du bassin à flot n°1.

Le CAPC est installé dans l’entrepôt réel des denrées coloniales, construit entre 1822 et 1824 par Claude Deschamps, qui a également construit le Pont de pierre.

Le CAPC


Cet entrepôt servait au stockage sous douane de produits venus des colonies (sucre, cacao, indigo, arachides)  avant leur réexpédition vers l’Europe du Nord par les négociants bordelais.

Aujourd’hui, il accueille des expositions d’art contemporain.

La seule oeuvre permanente du CAPC est ce dessin de Keith Haring visible depuis l’ascenseur à travers une vitre.

Un dessin de Keith Haring dans l'ascenseur du CAPC

Il mesure donc plusieurs mètres de haut. Il est impossible de le voir en entier d’un coup, mais j’aime ben l’idée.

Reste une grave question : vaut-il mieux le voir de bas en haut ou de haut en bas ?