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Il était un grand navire qui n’avais jamais navigué

Ce matin quand je suis sorti de l’hôtel, le ciel était d’un bleu tout suédois. Ici tout quasiment est jaune et bleu, comme les couleurs du drapeau suédois.

Karlaplan

Cela n’a pas duré car le ciel s’est couvert avant midi. Comme hier le soleil n’est revenu, mais en force, qu’en fin d’après-midi.

Je me suis présenté dès l’ouverture au musée historique suédois (Historika). Ici bien sûr une grande place est donnée aux vikings.

Pierres gravées viking

Le point de vue sur cette civilisation est forcément un peu différent de celui que l’on a traditionnellement dans le reste de l’Europe que les hommes du nords ont exploré, et accessoirement un peu pillé en passant.
L’autre grande partie du musée est consacrée à l’histoire de la Suède en tant que royaume, puis de nation. Cette histoire commence avec la christianisation, aux alentours de l’an mille. Curieusement, la partie médiévale est beaucoup plus développée que la partie moderne. Ainsi à part dans la frise chronologique qui guide le visiteur d’un bout à l’autre (une bonne idée au demeurant) Bernadotte n’est pas mentionné, pas plus que, par exemple, la guerre de trente ans ou les luttes contre la Russie pour le contrôle de la Finlande.
La section consacrée à la préhistoire est assez originale dans sa construction. Bien sûr elle expose des objets trouvés dans des fouilles archéologiques réalisées dans tout le pays, mais elle les présente en mettant en scène des personnages qu’elle lie à notre époque, en amenant à une réflexion sur les notions de famille, de pouvoir, de richesse ou du genre.
J’aime bien visiter les musées historiques nationaux dans les pays que je visite. Ils sont souvent très instructifs, pas seulement sur l’histoire du pays, mais aussi et peut-être surtout sur l’image qu’il veut se donner.

Après le musée historique j’avais prévu de visiter le musée de l’Armée, quelques rues plus loin. Une cérémonie de prise d’arme avec fanfare militaire a commencé au moment où je suis arrivé dans la cour du musée. J’ai trouvé l’accueil fort sympathique même s’il ne m’était a priori pas destiné. La deuxième surprise du jour était de trouver le musée fermé. J’avais bien étudié les horaires en long et en large, mais une petite ligne m’avait échappée : le musée est bien ouvert tous les dimanches, sauf celui qui suit Midsommer. Qui est tombé cette année hier.
Toujours aussi dur d’être touriste…

Ce n’est que partie remise, pour l’instant je vais visiter le musée Vasa.

Le Vasa

Le Vasa est un bateau de guerre, un des plus grands de son temps, célèbre pour avoir coulé pendant son voyage inaugural le 10 août 1628. Sa navigation aura duré 20 minutes, soit moins que la visite guidée.
Mal équilibré et insuffisamment lesté, le bateau a été penché par une rafale de vent, au point que l’eau s’est engouffré par les sabords du premier rang de canons. Il a sombré en 15 minutes.
Le bateau était resté au fond du port et sa position oubliée. Il a été retrouvé dans les années 1950 puis a été renfloué en 1961. Des années ont ensuite été nécessaires pour stabiliser le bois et assurer la préservation du bateau, et pour construire un musée pour l’accueillir. Ce dernier a été ouvert en 1990.

Le bateau est magnifiquement préservé. L’ampleur de sa décoration sculptée est spectaculaire, même si elle a perdu ses couleurs d’origine. On ne peut pas monter à bord, mais on peut faire le tour du bateau de la quille au pont supérieur, depuis des galeries à plusieurs niveaux. C’est une expérience fascinante.
La visite est complétée par des salles thématiques sur le contexte historique, la navigation, la guerre navale, la décoration du navire et la vie à bord, mais aussi sur le renflouement et la préservation du bateau.
Ce fiasco infamant pour la Suède de l’époque est finalement une excellente affaire pour la Suède d’aujourd’hui puisque le musée Vasa est un des sites les plus visités du pays. C’est aussi une aubaine pour les historiens parce que le Vasa est le seul bateau de guerre préservé du XVIIème siècle.
Je tiens depuis des années une liste de choses à voir dans le monde. Le Vasa était une des entrées les plus anciennes de cette liste (il y avait aussi un avion transformé en hôtel), c’est dire si j’étais impatient de le voir en vrai. Et je n’ai pas été déçu.

Après le Vasa, j’ai pris un petit bateau pour rejoindre Skeppsholmen, juste en face. Cette île a longtemps été le domaine réservé de la marine de guerre suédoise. Autre temps autres moeurs, l’armée à quitté le lieux et les anciens bâtiments militaires abritent aujourd’hui hôtels de luxe et musées, dont le musée d’art moderne (Moderna Museet) et le musée d’architecture et de design (ArkDes).

Le musée d'architecture

Le plus intéressant était la grande salle du musée d’architecture avec ses maquettes de réalisations suédoises abondamment commentées.

J’ai ensuite à nouveau pris un bac pour retourner sur la même rive que le Vasa pour finir la journée à Gröna Lund.

Gröna Lund

Gröna Lund est comme le Tivoli à Copenhague : une foire d’attractions permanente avec manèges et barbes à papa.
L’ambiance y est joyeuse et familiale, surtout sous le soleil qui est enfin revenu.
Le parc compte plusieurs restaurants, dont un Biergarten à la bavaroise qui me faisait envie, mais hélas il est fermé les dimanches. Je me suis contenté d’un burger, car le quartier est pauvre en restaurants et je n’avais pas la force ni le courage d’aller dans un autre quartier chercher un restaurant.

Demain sera mon dernier jour à Stockholm et la météo devrait être assez similaire.

Gamla Stan

Stockholm s’étend sur 14 îles, dont Gamla Stan, qui est en fait la vieille ville. C’est ici que j’ai passé l’essentiel de la journée, ou plus exactement l’après-midi puisque j’y suis arrivé vers midi.

J’avais espéré commencer la journée plus tôt, mais entre le réveil un peu tardif,  le transfert vers le centre ville et le temps de récupérer mon Stockholm Passe au Visitor Center plus long que prévu, c’est pas si mal. Et ça ne m’a pas empêché de voir plein de choses.
Ma chambre est à peine plus grande que le lit et elle est en sous-sol. Ce qui me garantit une certaine tranquillité par rapport au soleil qui est très matinal par ici.

La principale curiosité de Gamla Stan est le palais royal.

L'entrée du palais royal

La famille royale n’habite plus le palais, mais il sert encore pour les grandes occasions. On visite une partie des appartements royaux, à commencer par la galerie Bernadotte. C’est le nom de la dynastie régnante actuelle, fondée par Jean-Baptise Bernadotte, maréchal de Napoléon choisi par la noblesse suédoise pour succéder en 1818 à Charles XIII qui n’avait pas d’héritier.
On y trouve quelques souvenir de l’ancien maréchal d’empire, dont son bâton de maréchal.
Les salles du palais sont luxueuses, mais pas aussi exubérantes que dans beaucoup de palais royaux d’Europe. Malheureusement elles sont souvent très sombres, même la grande galerie de Charles XI.

La gallerie Charles XI

Elle s’inspire de la galerie des glaces de Versailles dans sa structure :  qu’un miroir fait face à chaque fenêtre.

En sous-sol se trouve le trésor qui expose les couronnes, sceptres et épées de cérémonies de plusieurs siècles de monarchie suédoise. Les photos sont interdites.
Une autre partie des sous-sols permet de voir les traces de l’ancien palais disparu dans un incendie en 1697.

Comme je l’ai dit, Stockholm occupe 14 îles. L’office du tourisme a la décence de ne pas l’appeler « Venise du Nord », je suis bien placé pour faire la différence, mais ça n’empêche pas qu’il y a de quoi faire des promenades en bateau. Ce que j’ai fait en sortant du palais, et après une petite collation.

Le canal de Djurgårdsbrunn

Le parcours fait le tour de Djurgården, une île principalement occupée par un parc naturel urbain. Il donne aussi un aperçu des quartiers industriels du sud de Stockholm. Cette mini-croisière était bien agréable.

De retour à Gamla Stan je suis allé visiter le Musée Nobel.
Une petite partie est consacrée à Alfred Nobel, inventeur de la dynamite et fondateur des prix Nobel. Mais l’objet principal du musée est de donner un visage aux lauréats, à travers des biographies ou des objets offerts au musée. Je l’ai trouvé moyennement intéressant finalement.

Je me suis un peu promené dans Gamla Stan, quartier aux ruelles piétonnes agréables, mais qui ne donne pas tellement l’impression d’être vraiment ancien.
Le quartier est constellé de boutiques à touristes et de restaurants, à touristes aussi. Celui que j’ai choisi m’a semblé un peu plus authentique et j’ai mangé suédois.

Soupe de chanterelle
Sanglier au coulis de cranberries
Mousse de lingon

Le Lingon est une baie sauvage de Suède.
C’était bon mais cher. En fait tout est cher ici.

Le temps était assez couvert toute la journée. Le soleil a vraiment donné sans retenue après 19h seulement. Tous les bars s’apprêtaient à diffuser le match Allemagne-Suède. Je suis rentré à l’heure pour voir le match depuis ma chambre, et assister à la défaite suédoise par un but allemand pendant les arrêts de jeu, alors que la Suède avait marqué le premier but. J’imagine la déception dans la ville tout autour de moi.

Demain d’autres îles et d’autres musées de Stockholm sont au programme.

Atterrissage en Suède

A peine descendu du Boeing 737 qui m’a amené de Paris Orly à Stockholm Arlanda, je monte dans un Boeing 747. Celui-là ne vole plus depuis longtemps, depuis qu’il a été converti en hôtel.
Il y a une certaine logique, après le bateau hôtel de ma première nuit en Finlande, l’année dernière, à Turku.

Jumbo Stay

Par chance je n’ai pas eu à attendre la navette qui dessert le Jumbo, et le trajet a été rapide. Vue l’heure tardive de mon vol (qui en plus était en retard), c’était bien appréciable.

Il est 1h30, il fait nuit, mais le ciel est bleu, et le soleil va se lever dans moins de deux heures.

Demain, je vais à Stockholm, mais pour l’heure, il est temps de rejoindre ma cabine.