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Malmö

Malmö est la troisième ville de Suède par la population, et c’est la dernière étape de mon voyage.
Ancienne ville industrielle, elle a su se reconvertir dans le tertiaire et le développement durable. Le symbole de la nouvelle Malmö est la tour Turning Torso.

Turning Torso

Avec ses 190 mètres, c’est la plus haute tour de Scandinavie. Son sommet est tourné de 90° par rapport à sa base. Spectaculaire. Terminée en 2005, elle abrite des bureaux, des logements et un centre de conférences. La tour a été conçue par l’architecte Santagio Calatrava, coutumier des formes non conventionnelles. Du même architecte, j’avais déjà vu le pont Samuel Becket à Dublin.

Mais Malmö est aussi une ville ancienne. Au Moyen-Âge elle était un relais important de la Ligue Hanséatique, dont l’influence est visible dans l’architecture des bâtiments les plus anciens, comme l’église St Pierre ou l’hôtel de ville.

L'hôtel de ville de Malmö

Je me suis promené toute la journée dans Malmö, notamment dans l’intéressant musée municipal. Un peu fourre-tout, il est à la fois musée d’histoire naturelle, d’art, d’histoire et des techniques.
En ce moment une de ses expositions temporaires est consacrée à la valise mexicaine. Elle contenait des milliers de négatifs de photos prises pendant la guerre d’Espagne par les photographes Robert Capa, Gerda Taro et Shim et avait été perdue en 1939. Elle a refait surface dans les années 2000 au Mexique, d’où le nom, au grand bonheur des historiens. L’exposition réalisée à partir de ces photos a été créée à New-York en 2010, avant de partir dans le monde entier. Je l’avais vue à Paris en 2013.

Mon vol de retour étant prévu à 19h de l’aéroport de Copenhague, je suis parti de Malmö vers 16h13. L’aéroport est desservi en 20 minutes par un train qui emprunte le pont-tunnel de l’Øresund.

Le pont-tunnel de l'Øresund

Le trajet commence par un pont puis plonge dans un tunnel via une île artificielle. Cette liaison à la fois routière et ferroviaire a été inaugurée en 2000 et a grandement dynamisé la région, mettant Malmö dans la banlieue de Copenhague. A moins que ce ne soit l’inverse.

Cette dernière journée était elle aussi très ensoleillée, et même très chaude, en dépassant allègrement les 30°C. D’après les autochtones, on est très largement au dessus des moyennes habituelles, tant pour l’ensoleillement que pour les températures.
J’ai donc eu beaucoup de chance, car au delà de la météo très favorable, le voyage s’est très bien passé.
Je suis très content de cette escapade en Scandinavie, je reviendrai !

A travers la Scanie

La Scanie est la région la plus au sud de la Suède, qui fait face au Danemark. Jusqu’en 1658 (traité de Roskilde) cette région était danoise. Nous sommes ici beaucoup plus près de Copenhague que de Stockholm.
Par rapport aux régions que j’ai traversées depuis Stockholm, la Scanie est plus vallonée et boisée. Elle est dotée de longues plages de sable, mais ce n’est pas ce que je suis venu chercher.

J’ai commencé ma journée à Ystad. Au Moyen-Âge, la ville était prospère grâce au commerce avec la ligue hanséatique. On peut y voir encore aujourd’hui une certaine influence allemande, au moins dans l’architecture, comme par exemple le cloître franciscain.

Klostret i Ystad

C’est un bon exemple d’architecture en brique que l’on retrouve dans le nord de l’Allemagne ou de la Pologne.
Aujourd’hui Ystad est une jolie petite ville dans laquelle il est agréable de se promener.

Je me suis ensuite rendu à Kåseberga, à une quinzaine de kilomètres à l’est d’Ystad. Dans ce village se trouve le plus important site mégalithique de Scandinavie.

Ales Stenar

Ales Stenar est un ensemble de 60 menhirs dessinant un bateau, au bord d’une falaise surplombant la mer. On ne sait pas de quand il date. Les spécialistes avancent généralement l’âge du bronze (entre 1000 et 500 avant Jésus-Christ), mais une datation plus récente, peut-être même pendant la période viking, n’est pas exclue. La fonction même du site n’est pas connue avec certitude. Les alignements semblent coïncider avec le soleil pendant les solstices, mais la fonction astronomique n’est pas prouvée non plus. En tout cas aucune sépulture n’a été trouvée sur le site.
Je suis fasciné par ces sites très anciens mais dont on ne sait rien, ni la date, ni la fonction, ni la façon dont ils ont été construits, ni par qui.
Mais inutile de se poser des questions métaphysiques pour apprécier le lieu et jouir de la vue sur la mer Baltique.

Kivik, 50 kilomètres plus au nord que Kåseberga, a un autre mystère à découvrir.

Kungagraben

Kungagraben (la tombe du roi) est un tumulus de pierre de 75 mètres de diamètre. Il daterait lui aussi de l’âge du bronze. Par sa structure et ses dimensions, il ne ressemble à aucun autre tombeau de l’Europe du nord. Il cache une chambre funéraire dotée de stèles de pierre décorées de motifs qui, eux, sont typiques de la préhistoire suédoise.
Ici non plus on ne sait pas grand’chose. On n’est même pas sûr que les personnages dont on a trouvé des restes, deux adolescents, étaient de rang royal.
Ce site est moins spectaculaire, et mois fréquenté, qu’Ales Stenar, mais il est intéressant quand même.

Kivik est sur la côte est de la Scanie et mon étape du jour est à Malmö, sur la côte ouest, à une centaine de kilomètres. J’ai donc traversé la région de part en part, en m’arrêtant à Lund en passant.

La cathédrale de Lund

Lund est une des plus anciennes villes de Suède. Son université, fondée en 1666, et la deuxième plus ancienne université de Suède. J’ai principalement visité sa cathédrale, la plus ancienne cathédrale romane de Suède.
Sa façade m’a fait un peu penser au temple neuf de Metz, en plus grand. Elle possède une belle horloge astronomique.

Rejoindre Malmö depuis Lund n’est l’affaire que d’une demi-heure. Au total j’aurai parcouru 1347 km avec ma voiture de location.

Ma voiture

Elle est un peu plus grosse et beaucoup plus puissante que ma Clio, mais on s’y fait vite.

Pour ma dernière soirée en Suède, j’avais repéré un restaurant à la carte alléchante.
Hélas l’entrée et le dessert n’étaient pas disponibles. La carte propose seulement 3 entrées, 3 plats et 3 desserts et je tombe sur les 2 qui ne vont pas. Contrarié, je n’ai pas pris de dessert finalement.

Salade d’asperges vertes dans une corbeille en parmesan, avec oeuf à 63°
Cabillaud avec sauce à l’oeuf mimosa, épinard, patisson et oignons croquants

C’était bon mais un peu décevant.

Demain je visiterai Malmö avant de prendre le train pour l’aéroport de Copenhague. Ce ne sera l’affaire que de 20 minutes grâce au  pont-tunnel de l’Øresund, inauguré en 2000.

Le pont de l'Øresund

Karlskrona

Karlskrona est une petite ville au bord de la Baltique dans le sud de la Suède. Elle s’étend sur un petit archipel au fond d’une baie fermée par d’autres îles.
Certaines îles sont de vraies cartes postales.

Brändaholm

Elle a été créée ex-nihilo par Charles XI, d’où son nom (« la couronne de Charles »), en 1680.
A l’époque, la Suède domine la mer Baltique. Elle possède alors la Finlande et de nombreux territoires sur la rive sud de la Baltique (dans les Estonie, Lituanie, Pologne et Allemagne actuelles). Elle a donc besoin d’une flotte puissante, et donc d’une grande base navale. Stockholm ne convient pas car elle est trop loin de la zone à défendre, et de plus prise par les glaces en hiver.
Le site choisi est facile à fortifier et à défendre.

Plus tard, en 1748, une autre base sera créée face à la Russie : Sveaborg, à Helsinki (à l’époque la Finlande était suédoise), que j’ai visitée l’année dernière.

A son apogée, la ville était la troisième plus importante du pays en population.
Mais le déclin de la Suède, à partir du XVIIIème siécle, entraîne le déclin de sa marine et Karlskrona va perdre de son importance et s’endort. Mais du coup elle a peu changé depuis le XVIIIème siécle et elle est inscrite sur la liste du patrimoine de l’Unesco.
J’ai parcouru le centre historique hier soir (avant le match) et ce matin.
Comme pour la plupart des villes nouvelles, son plan est un damier régulier, et comme toutes les villes militaires, elle a une grande place d’arme en son centre, avec la grande église de la Trinité.

Trinity church

Il y a également une imposante cathédrale, mais elle est couverte d’échafaudages, donc pas de photo.

Karlskrona est toujours la base principale de la marine suédoise (et même la seule, je crois). Toute la partie sud de la ville est terrain militaire et n’est pas accessible.
Mais si prend le bateau qui dessert les îles de l’archipel, et qui passe devant la base navale, on peut apercevoir quelques bateaux et installations.

Les grues de Karlskrona

Parmi ces installations, on peut voir un bâtiment de 300 mètres de long, c’est la corderie, comme à Rochefort, mais en bois. Beaucoup de bâtiments sont en bois ici.
J’avais pris ce bateau dans le cadre d’une visité guidée du fort de Kungsholm.

Le petit port du fort de Kungsholm

Ce fort verrouille le principal passage entre le port et la mer. Il a été créé en même temps que la ville, adns les années 1680, mais il a été modernisé constamment. Pendant la visite, on peut voir des emplacements d’artillerie bétonnés bien plus récents. La marine occupe toujours le fort mais il n’est plus armé.

En 1981, un sous-marin soviétique s’est échoué sur des rochers à quelques kilomètres de Kungsholm. Plusieurs sous-marins non identifiés avait déjà étés détectés, et il y en aura d’autres par la suite, mais cet épisode a été le plus marquant de la guerre froide en Suède.
Après quelques jours de tension militaire et de tractations diplomatiques, le sous-marin a finalement été remis à flot et il est rentré chez lui. Le fin mot de l’histoire n’est toujours pas connu : simple erreur de navigation ou tentative d’espionnage ?

Après la visite et le retour en bateau je me suis rendu au très beau musée naval de Karlskrona. Même s’il n’est pas le musée officiel de la marine nationale suédoise, il est consacré uniquement à la marine de guerre, de Charles XI à aujourd’hui.
Une importante partie est consacrée aux sous-marins, dont la Suède s’est fait une spécialité.

Le sous-marin Neptune

Le musée n’est pas très grand mais très bien conçu, très didactique.

Après le tour de l’archipel en bateau, la visite du fort de Kungsholm et celle du musée de la marine, j’ai quitté Karlskrona vers 17h30.
Mon étape suivante, Ystad, était à 2h30 de route. Je me suis arrêté à mi-chemin, à Kristianstad, où j’ai dîné d’une excellente entrecôte. Finalement je suis arrivé à Ystad dans les toutes dernières minutes du match Danemark-Croatie, et j’ai pu assister aux prolongations et à la trépidante séance de tirs au but.

Je visiterai Ystad et la côte sud de la Suède demain.

Il a encore fait beau toute la journée, mais frais à cause du vent du large.

N’oubliez pas d’aller voir les autres photos.

Öland

L’île d’Öland (on trouve parfois la forme francisée Œlande) est longue de 137 km pour 4 à 15 de large. Elle est reliée au continent par un pont de 6km de long qui part de Kalmar.

Le pont d'Öland

Battue par les vents, elle est couverte de 350 moulins à vent, on ne peut pas rouler 5 minutes sans voir un ou plusieurs d’entre eux a bord de la route.

Moulins Œlandais

Il y en a eu jusque 2000 au XIXème siècle. Aujourd’hui ces moulins anciens ne tournent plus, mais quelques éoliennes ultra-modernes perpétuent la tradition.

L’île est occupée depuis la préhistoire. On peut voir ça et là des tumulus et des pierres levées.

Des pierres levées sur Öland

Plusieurs enceintes de pierres sont encore visibles sur l’île. Les plus grandes datent des années 300-600 ap JC, ce qui en Scandinavie correspond à l’âge du fer. Les archéologues pensent que des marchands avaient vu des camps romains plus au sud et avaient adapté la formule au contexte nordique.
Certaines de ces enceintes étaient encore habitées au Moyen-Âge.
La plus spectaculaire est Ismantorp.

Ismantrop

On peut y distinguer 95 enclos (si j’en crois le panneau) qui sont autant de maisons ou de parcs à bétail.
Tout au sud de l’Île, Eketorp est la reconstitution d’une telle enceinte.

Eketorp

Ailleurs, des fouilles archéologiques sont encore conduites, comme par exemple à Sandy borg.

Sandy borg

Les paysages agricoles du sud de l’île d’Öland sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Mais le gros morceau de l’île est le château de Borgholm.

Le château de Borgholm

Avec celui de Kalmar il surveillait le trafic dans le Kalmarsund, le détroit entre Öland et le continent, et gardait le royaume contre l’ennemis danois.
Le château de Borgholm a subi les même vicissitudes que celui de Kalmar, c’est-à-dire qu’il a été endommagé pendant l’Union de Kalmar, qu’il a été fortement renforcé par Gustav 1er Vasa et ses fils Erix XIV et Jean III, et qu’il est sorti en piteux état de la guerre de Kalmar (1611-1613).
Bien plus tard, quand la menace danoise sera écartée, après le traité de Roskilde (1658), Charles X Gustav décide de transformer le château en palais baroque, mais les travaux n’ont pas encore commencé quand il meurt en 1660. Ils seront entrepris plus tard sous les règnes de Charles XI et Charles XII, qui voit la fin des travaux en 1709. Hélas le palais est détruit par un incendie en 1806.
Il ne sera pas reconstruit et ce sont des ruines que l’on visite aujourd’hui. Elles seront même très à la mode pendant le XIXème siècle romantique, comme Heidelberg en Allemagne.

Alors bien sûr, Borgholm n’a pas le même cachet que Kalmar, mais la visite reste très intéressante. Ici pas de visite guidée mais un audio-guide (sous la forme d’une application à télécharger sur son smartphone) est bien conçu. Quelques salles sont aménagées en musée riche en renseignements sur l’histoire du château, et de la Suède.
Encore une très bonne visite pour moi.

A côté du château de Borgholm se trouve la villa Solliden, résidence d’été de la famille royale.
Le 14 juillet on y fête le Victoriadagen. Pas de Bastille ici, mais la fête d’anniversaire de Victoria, fille aîné du couple royal et future Reine de Suède.

Après Borgholm, j’ai pris la route de Karlskrona, où je suis arrivé à temps pour assister à la victoire de la France contre l’Argentine en huitième de finale de la coupe du monde de fotboll.

Karlskrona étant l’unique base navale de la marine suédoise, je vous laisse deviner le thème de la journée de demain.

Il a fait toujours aussi beau et venteux, et le soir à Karlskrona était plutôt frais.

Kalmar

Kalmar est une petite ville au bord de la mer Baltique. Elle a joué un rôle important dans l’histoire de la Suède, à travers son château.

Le château de Kalmar

Notez que cette fois-ci, j’ai bien chois mon heure !

Au Moyen-Âge, le Danemark possédait tout le sud de la Suède actuelle (provinces de Scanie et de Småland) et Kalmar était à la frontière.
En 1387, à l’initiative de la reine Marguerite 1ère du Danemark, les royaumes du Danemark, de Norvège et de Suède ont été unis sous une même couronne par l’union de Kalmar, dont le traité a été signé au château.
L’union de Kalmar était en quelque sorte une confédération, mais qui n’a pas empêché les parties prenantes de se faire la guerre à l’occasion. Elle a été dissoute en 1523, du fait d’un personnage que nous avons déjà rencontré : Gustav Vasa.
Il était un petit seigneur local qui a mené une rébellion contre le Danemark en 1520. Il parvint à se faire élire roi en 1523 (à l’époque le titre de roi était électif). Dans la foulée il abroge l’union de Kalmar et convertit le pays du catholicisme au luthéranisme, dans le but de s’accaparer les richesses de l’Eglise. Et enfin il impose la transmission héréditaire de la couronne, ce qui en fait le fondateur de la Suède moderne, et d’une dynastie dont la dernière représentante sera la reine Christine (même si son titre officiel est bien « roi ») qui abdique en 1654.
Ensuite viendront successivement trois maisons d’origines allemandes, jusqu’à l’avènement de la maison Bernadotte en 1818, qui perdure encore aujourd’hui.

Un château existait à Kalmar depuis le XIIème siècle, mais Gustave 1er Vasa puis ses fils et successeurs Eric XIV et Jean III vont le transformer en forteresse adaptée aux progrès de l’artillerie, avec l’enceinte extérieure et les tours à canons, puis en palais résidentiel de la Renaissance.

La chambre d'Eric XIV

Le château a été gravement endommagé pendant la guerre de Kalmar (1611-1613) puis détruit par un incendie en 1642. Après cette date il sera quasiment abandonné. En effet, le traité de Roskilde signé en 1658 marque le retrait définitif du territoire suédois. Kalmar n’est donc plus sur la frontière et le château est abandonné.
L’état actuel du château date des restaurations entreprises entre 1856 et 1919, et il est aujourd’hui un des principaux monuments du pays. Il illustre même la quatrième de couverture du Guide Vert.

La visite est très complète et très intéressante, notamment grâce aux deux très bonnes visites guidées qui sont proposées. Les enfants ont droit à de nombreuses animations dans la cour intérieure.

Il a encore fait très beau aujourd’hui, mais avec un fort vent (nous sommes au bord de la mer) qui fait baisser grandement la température ressentie.

Le soir, j’ai mangé une côte de porc sur plaque chauffante, avec un assaisonnement d’inspiration asiatique, et c’était pas mauvais du tout.

Côte de porc sur plaque chauffante

Kalmar est au bord de la mer, et en face de l’île d’Öland, reliée par un pont de 6 km de long.

Le pont d'Öland

Nous verrons demain ce que cette île a à offrir. En fait, j’en ai vu une partie ce matin, mais je vous raconterai demain.

Linköping

Linköping est une ville assez importante de Suède, la cinquième par la population.
Elle est capitale de province et siège d’un évêché depuis le XIIème siècle, et sa cathédrale est l’une des plus importantes du pays.

La cathédrale de Linköping

La cathédrale est de style gothique. L’intérieur semble plus ramassé que ne le laisse penser sa silhouette extérieure. Le décor intérieur est très sobre, rehaussé par plusieurs créations artistiques contemporaines.

Arbre de vie

Linköping est aussi une université, historiquement la deuxième du pays. Elle est dotée notamment d’un important département informatique. Et le musée historique de la ville possède une belle collection d’ordinateurs, dont les premiers conçus en Suède dans les années 50. En fait seul le pupitre de contrôle est exposé. A l’époque, un ordinateur occupait une pièce et il s’en vendait quelques dizaines par an au mieux.
Le musée possède également belle série d’ordinateurs individuels des années 80. A côté des classiques IBM PC ou Macintosh, il y a quelques machines suédoises inconnues en dehors du pays, comme par exemple le Lysator LYS-16, conçu à l’université.

Les ordinateurs personnels des années 80

Certaines de ces machines sont en fonctionnement, mais il faut être honnête, j’ai eu bien du mal à passer deux commandes de suite.

Linköping est enfin LA ville de l’aéronautique suédoise. C’est ici qu’a été créée en 1937 la première usine de la société par actions d’aéroplanes suédois, ou SAAB. La Flygvapnet, l’armée de l’air de suédoise, a une base à Linköping. Mais la raison principale de ma visite à Linköping est le Flygvapenmuseum, le musée de l’armée de l’air suédoise.

Flygvapenmuseum

L’objet du musée est d’exposer uniquement des avions ou hélicoptères qui ont été en service dans la Flygvapnet. Il y a une seule exception à cette règle : un MiG-15, pour illustrer un incident survenu en 1952. En pleine guerre froide, un MiG-15 soviétique a abattu un DC-3 suédois qui était en mission d’écoute électronique (comprendre : d’espionnage, mais il ne faut pas le dire).
Car la Suède, bien que neutre, était en première ligne pendant la guerre froide.
La moitié du musée est consacrée à cette période, en gros de 1945 à 1989. Elle ne se content pas d’exposer les avions de cette époque, tous conçus par Saab, comme le J 29 Tunnan.

Saab J 29 Tunnan

Le contexte mondial et la vie politique et militaire de la Suède pendant cette période sont très bien racontés, j’y ai appris beaucoup de choses.

L’autre moitié concerne logiquement la période qui va des débuts de l’aviation à la seconde guerre mondiale.
On y voit par exemple ce Ö1-Tummelisa conçu en 1920, qui est un des premiers avion de chasse de conception suédoise.

Ö1-Tummelisa

Dans les années 30-40, avant que Saab acquière de l’expérience et devienne le fournisseur exclusif de la Flygvapnet, la Suède a acheté de nombreux avions en Italie ou aux Etats-Unis, dont certains m’étaient inconnus.

Le musée est très bien conçu, un des meilleurs musées d’aviation que j’ai visités.

Il y a eu juste une contrariété. A l’occasion de je ne sais quelle célébration, un grand repas était organisé au beau milieu des avions. Des centaines d’invités attablés, même en grands uniformes, cela gâche un peu la visite. Je suis allé à la cafétéria, avec un bon gâteau au chocolat et mon ordinateur portable, pour attendre qu’ils dégagent le plancher pour que je puise finir ma visite.
Je n’avais pas prévu d’autres visites parce que j’avais trois heures de route pour arriver à l’étape suivante, donc ce n’était pas dramatique, mais du coup je suis arrivé presque deux heures plus tard que prévu à Kalmar.

La route était sans histoire, et le paysage assez monotone. Dans cette région il n’y a pas de relief, mais quelques lacs et beaucoup d’arbres. Je n’ai quasiment pas traversé d’agglomérations. La vitesse est limité à 110 km/h sur autoroute, mais je n’en ai pas eu beaucoup aujourd’hui, et 80, 90 ou 100 sur les autres routes. Je n’ai pas vu autant de radars automatiques qu’en Finlande, mais j’ai gardé le limiteur de vitesse activé, c’est plus prudent.

Cela ne m’a pas empêché de manger un bon saumon et un crumble à la rhubarbe.

Saumon

Kalmar est une ville au bord de la Baltique connue pour son château. Vous devinerez sans peine ce que j’ai prévu de visiter demain.

L’été est bien là. Alors qu’il faisait un peu frais à Stockholm, aujourd’hui la température a largement dépassé les 30 degrés (Celsius, bien entendu) et toujours sous un soleil splendide.

Drottningholm et Gripsholm

Le suédois est une langue plus ou moins germanique et certains de ses mots se rapprochent de l’anglais, comme kung pour roi. Par contre la reine se dit drottning, aucun rapport. Et comme la petite île se dit holm, Drottningholm, c’est la petite île de la reine. Et quand le seigneur Grip s’est installé sur une petite île, on l’a appelée Gripsholm.
(D’autres mots, comme toalett, ont une autre origine, mais c’est une autre histoire).

Ces deux petites îles sont sur le lac Mälaren, le même qui baigne Stockholm, et surtout, elles ont un château et sont sur ma route.

Drottningholm est à une demie-heure de route du centre de Stockholm (plus avec les bouchons). Le château est la résidence officielle du Roi et de la Reine de Suède. Les souverains occupent l’aile sud et laissent l’aile nord aux visiteurs.

Le château de Drottningholm côté lac

Le château actuel a été construit à partir de 1662. C’est le plus grand et le mieux préservé des châteaux de l’époque baroque de Suède. Le parcours de visite est assez court. Curieusement, il n’y a pas de grande salle de réception (ou alors elle est dans la partie du château qui ne se visite pas). Par contre il y a une grande bibliothèque, comme à Charlottenburg.
Chose étonnante, plusieurs pièces comportent des portraits de généraux de l’armée ou des descriptions de grandes victoires militaires suédoises. Je n’ai jusqu’à présent jamais rien vu de tel dans les appartements d’un palais royal, même à Potsdam.

La galerie des batailles du château de Drottningholm

La reine Louise-Ulrique (1720-1782), une des soeurs de Frédéric II de Prusse, était une femme très cultivée et aimait le théâtre. Hélas à l’époque la cour de Suède était un peu frustre, mais elle a pris les choses en main et a fait bâtir un théâtre à côté du château de Drottningholm.

Le théâtre de Drottningholm

Tout est en carton-pâte mais la raison pour laquelle ce théâtre est classé sur la liste de l’Unesco est dans les coulisses. Il a conservé sa machinerie du XVIIème en parfait état de fonctionnement : cabestans, poulies, trappes et machines à bruitage. Hélas les lieux ne se prêtent pas au déferlement de meutes de visiteurs, mais une vidéo donne un aperçu, comme à Vincence. Depuis 1922 des spectacles sont donnés chaque été.

Un jardin complète la visite sous le chaud soleil suédois. Pas de jaloux : il y a une partie à la française et une autre à l’anglaise.

Drottingholm est à portée d’excursion de Stockholm (en bus ou, mieux, en bateau) et les touristes, en particulier asiatiques, abondent.
Gripsholm est à une heure de route plus loin vers l’ouest, et là il y a moins de touristes.

Du château construit par Bo Jonsson Grip dans les années 1370, il ne reste rien. Mais l’emplacement était bon et le roi Gustave 1er Vasa a fait construire un nouveau château qui sera terminé en 1545. Il est à la pointe de la science de la fortification de l’époque.

Une restauration majeure est entreprise en 1890. L’objectif était de revenir aux origines, plus ou moins fantasmées, en supprimant tous les ajouts postérieurs à 1600. C’est un peu la même histoire que pour le Haut-Koenigsbourg, Pierrefonds, Karlštejn ou Hohenzollern.

L’allure du château est encore médiévale avec ses murs épais et ses grosses tours.
La décoration des très nombreuses pièces est représentative des différentes périodes d’occupation du château, du XVIème au XIXème siècle.

La chambre rouge du château de Gripsholm

Comme Drottingholm, Gripsholm a son théâtre. Le fils de Louise-Ulrique, Gustave III, était aussi passionné de théâtre que sa mère, et a fait installer un magnifique théâtre au dernier étage de la plus grosse tour du château.

Le théâtre du château de Gripsholm

Ici on peut voir une partie de la machinerie.
A a différence de sa mère qui faisait venir des troupes de France ou d’Italie, lesquelles jouaient dans leur langue, Gustave III a traduit ou écrit de pièces en suédois. Il est donc considéré comme le père du théâtre, voire de la culture suédoise.

Le château de Gripsholm héberge la collection nationale de portraits de l’État suédois. Dans les combles du château, entre les appartements de personnages secondaires de la cour, les coursives sont ainsi couvertes de portraits de personnalités diverses du pays. Depuis une dizaine d’années la photographie est entrée dans la collection.

Collection nationale de portraits de l’État suédois

D’ailleurs en parlant de portraits, j’ai été surpris d’en voir autant dans les palais royaux que j’ai visités en Suède (Stockholm, Drottningholm et Gripsholm)

Il y a d’abord beaucoup de portraits de membres de la famille royale, c’est classique. Mais surtout quasiment tous les souverains d’Europe (y compris des sultans ottomans) sont représentés. Certaines salles leur sont entièrement consacrées, chacune présentant toutes les tête couronnées d’une époque donnée.

Par exemple à Drottningholm où l’on reconnaît Napoléon III et Victoria :

Le grand salon du château de Drottningholm

Ou Louis XV et Charles III d’Espagne à Gripsholm :

Le grand salon du château de Gripsholm

La tradition est ancienne : une autre salle de Gripsholm expose des portraits du XVIème siècle, avec François 1er et Charles Quint.
Je n’ai pas trouvé d’explication sur cette manie. Peut-être que la monarchie suédoise, qui est installée aux marges de l’Europe, voulait marquer ainsi son ambition de jouer un rôle important dans la politique européenne.

En tout cas le château Gripsholm vaut largement le détour. Le drame est qu’à l’heure où je l’ai visité le château, il est impossible d’en faire une photo correcte. Le côté bien exposé est entièrement couvert par des arbres, sinon il est en contre-jour intégral. Et le soleil est très brillant en ce moment.

Après le château, j’a pris la direction de Linköping, deux heures de routes plus à l’ouest.
J’y suis arrivé le soir, après la victoire de l’équipe de Suède sur le Mexique, synonyme de qualification pour les huitièmes de finale de la coupe du monde. Les rues étaient pleines de maillots jaunes, la couleur de l’équipe nationale, et les gens dedans étaient de fort bonne humeur.

Uppsala

Uppsala est une petite ville à 30 minutes de train au nord de Stockholm. Elle est à la fois le centre de l’Eglise  de Suède et la principale université du pays.

Commençons par l’aspect religieux. Logiquement Uppsala possède la plus grande cathédrale du pays.

La cathédrale d'Uppsala

L’édifice actuel a été construit entre 1272 et 1435 dans un style gothique français, ce qui n’est pas une surprise puisqu’on a fait venir des architectes et ouvriers qui avaient travaillé sur le chantier de Notre-Dame de Paris.
L’intérieur est très élancé et a gardé ses peintures intérieures. Rappelons qu’au Moyen-Âge, les cathédrales étaient peintes, mais la plupart du temps les peintures ont été effacées ou recouvertes ultérieurement.

La voûte de la cathédrale d'Uppsala

Plusieurs rois de Suède sont enterrés dans la cathédrale (dont Gustave 1er Vasa) et une grande partie des rois y ont été couronnés (sachant que tous les rois n’ont pas été couronnés).

Juste en face de la cathédrale se trouve le Gustavinium. C’est le plus ancien bâtiment de l’université encore debout. Il porte le nom du roi Gustave II Adolphe qui a financé sa construction en dotant l’université de domaines agricoles, qui lui appartiennent toujours.

L’université a été fondée en 1477, longtemps après Bologne, Oxford ou La Sorbonne, mais elle n’en est pas moins prestigieuse. Certains de ses professeurs font partie de l’histoire de sciences : Ångström, Celsius (son thermomètre est exposé) ou Linné, sur lequel je reviendrai plus tard.

Le Gustavinium a bien des choses à montrer. Il s’y trouve une formidable collection d’instruments scientifiques (j’adore) et un théâtre anatomique, créé en 1662 en s’inspirant de celui de Padoue (ça tombe bien, je n’avais pas pu le voir le mois dernier).

Le théâtre anatomique

Mais la pièce maîtresse est le cabinet de curiosités d’Augsbourg, offert par la ville bavaroise au roi Gustave II Adolphe en 1632, pendant la guerre de trente ans. C’est un meuble somptueux dont les portes et les tiroirs recèlent un millier de petits trésors : des objets rares ou exotiques, des minéraux précieux, des créations artistiques. En un mot un fantastique condensé de tous les savoirs de l’époque. Comme la Voûte Verte de Desde, mais dans un seul meuble, et pas un meuble IKEA.

Le cabinet de curiosités d'Augsbourg

Le cabinet est sous cloche, mais une partie de ses objets sont visibles dans les vitrines voisines, et une visite virtuelle est possible sur un ordinateur voisin (ou sur internet mais elle ne marche pas sur toutes les plateformes hélas).

L’histoire de la ville n’a pas commencé avec la cathédrale ou l’université. Uppsala était déjà un site important du temps des Vikings, avant l’évangélisation de la Suède, long processus qui s’est étalé du IXème au XIIème siècle. La ville de l’époque était située à quelques kilomètres de la ville actuelle, au terminus de la ligne de bus n°2, sur le site qu’on appelle aujourd’hui Gamla Uppsala (on a appris à Stockholm que Gamla signifie « ancien »). Le site a attiré l’attention dès le XVIème siècle à cause des nombreux tumulus qui s’y trouvent.

Gamla Uppsala

Des centaines de sépultures, sous tumulus ou non, ont été fouillées dans la zone et beaucoup d’objets y ont été découverts.
Le site est devenu l’épicentre d’un nationalisme suédois. Olof Rudbeck, créateur du théâtre anatomique, y a même cherché des traces de l’Atlantide, ce qui aurait été la preuve que la civilisation suédoise était  la plus ancienne du monde, et le suédois la mère de toutes les langues.
À la fin de sa vie, le roi Karl XIV Johan (né à Pau sous le nom de Bernadotte) y est venu pour affirmer sa sudéité.
Les élans nationalistes se sont appaisés après la seconde guerre mondiale et Gamla Uppsala n’est plus qu’un site archéologique majeur pour la connaissance de la civilisation Viking. Avant d’aller se confronter au chapelet de tumulus, il est préférable de visiter le petit musée pour avoir une bonne compréhension du site. Sans cela on ne verrait que d’obscurs monticules.
On devrait les voir mieux du ciel, ou par le truchement d’un drone. Après le cheval d’Uffington l’année dernière, c’est la deuxième fois que je me fais cette réflexion.

Par ailleurs, la petite église de Gamla Uppsala possède un très joli clocher en bois.

Le clocher en bois de l'église de Gamla Uppsala

Après cette petite escapade dans le temps, je suis retourné au centre d’Uppsala pour en découvrir le principal monument, c’est-à-dire Carl Linnæus, ou Carl von Linné, (1707-1778), dont j’ai visité la maison et le jardin. Et dont j’ai bien connu la rue à Paris, à côté de celle de son confrère Jussieu, dans le quartier du Jardin des Plantes.
Car Linné était botaniste. Il est célèbre pour avoir mis au point une classification des végétaux, basé sur des caractéristiques observables : les organes sexuels. Cette classification n’est plus utilisée depuis (les botanistes d’aujourd’hui s’appuient sur l’ADN) mais le principe de construire le nom à partir de deux mots latin, dont le premier exprime le genre, est resté, ainsi que les milliers de noms qu’il avait attribués à autant d’espèces végétales. D’ailleurs j’ai appris en passant que le nom « Homo Sapiens » a été introduit par Linné en 1758.
La maison est restée dans son jus avec les livres, les meubles, la vaisselle et les vêtements de M et Mme Linné. L’audio-guide, très complet, nous plonge dans le travail de Linné et la vie quotidienne de la fin du XVIIIème siècle.
Attenant à la maison, le jardin reproduit ce qu’il a pu être à l’époque du maître.

Le jardin du musée Linné

C’était une très belle visite, même pour les non-botanistes.

C’était aussi la dernière visite prévue au programme. Il était alors à la fois trop tôt pour rentrer à Stockholm et trop tard pour visiter autre chose. Je suis donc resté flâner dans les rues piétonnes d’Uppsala avant de m’assoir à une terrasse pour un long apéritif suivi d’une pizza. Une barquette de fraises achetée sur place fera un très bon dessert à consommer dans le train de retour.

Il a fait beau toute la journée, et même plus chaud que les jours précédents.

Demain je quitterai Stockholm pour Linköping. Mais avant d’y arriver, j’irai rendre visite au Roi Charles XVI Gustave et à la Reine Silvia.

Stockholm sous le soleil

Ce matin, comme d’habitude le soleil était au rendez-vous et j’en ai profité pour faire quelques photos dans les meilleures conditions, notamment du Palais Royal, idéalement éclairé le matin.

Le palais royal

Ensuite je me suis rattrapé d’hier en allant au musée de l’Armée (Armémuseet).

Le musée de l'armée

La première salle est une introduction sur la guerre en tant que phénomène social existant à toutes les époque, de la préhistoire à la bombe atomique.
Le décor ainsi posé on entame ensuite un parcours à la fois chronologique et thématique (avec par exemple la logistique ou la conscription). Le tout dans un contexte suédois bien sûr.
Le musée présente une impressionnante collection de trophées, des drapeaux pris sur le champ de bataille à l’ennemi russe, polonais ou allemand.
Tous les conflits auxquels la Suède a pris part sont évoqués, comme la guerre de 30 ans (1618-1648, toutes les puissances européennes y ont participé) ou la grande guerre du nord, inconnue chez nous.
Car la Suède a longtemps eu des prétentions sur le continent : elle a détenu pendant un temps des territoires sur la côte sud de la Baltique (dans les Pays Baltes, la Pologne ou l’Allemagne d’ajourd’hui).
Leipzig (octobre 1813) est la dernière bataille où des troupes suédoises ont été engagées, aux côté d’à peu près toute l’Europe contre Napoléon. Et depuis cette date, la Suède est restée neutre, mais pas sans armée.
Les dernières salles du musée présentent l’armée suédoise des XXème et XXIème siècles, y compris en Afghanistan.
Une salle est consacrée à Raoul Wallenberg, diplomate suédois en poste à Budapest. Pendant la guerre il a sauvé des dizaines de milliers de juifs. Arrêté par l’armée soviétique en janvier 1945, il a disparu sans laisser de traces. J’avais déjà croisé son histoire à Budapest en 2015.
Le musée est très intéressant, ça valait le coup de revenir.

En sortant du musée je me suis dirigé vers l’hôtel de ville.

L'hôtel de ville de Stockholm

Mais avant de le visiter, j’ai fait une autre promenade en bateau, autour de l’île de Kungsholmen (l’île du roi). Cette île est très urbanisée, mais ne manque pas de verdure.
En me promenant dans le port ou les canaux de Stockholm, j’ai été frappé par les milliers de bateaux qui sont amarrés partout.

Presque chaque Stockholmois a son bateau.

Il y a des bateaux de toutes sortes et de toutes tailles : à voiles ou à moteur, des dériveurs ou des habitables. C’est à croire que chaque habitant de la ville a son bateau. Je ne sais pas si la Suède a assez de lacs pour que tous ses bateaux naviguent en même temps !

Une fois revenu à terre, je suis donc allé visiter l’hôtel de ville.
Inauguré en 1923, il est construit en briques dans un style proches des édifices municipaux médiévaux de la Baltique, mais avec aussi une influence de palais publics italiens, dont le palais des Doges à Venise. La grande salle du rez-de-chaussée est le théâtre la réception de remise des prix Nobel, le 10 décembre de chaque année.
Mais la salle la plus spectaculaire est la salle dorée.

La salle dorée

Dorée est la couleur des mosaïques qui la recouvrent entièrement. Ce n’est pas le style byzantin de Venise, mais les tesselles (deux couches de verre qui emprisonnent une feuille d’or) ont été fabriquées à Murano (le guide a dit Venise, mais j’interprète). Le personnage féminin dans le fond symbolise Stockholm, et les autres figures sont des personnages suédois historiques, scientifiques ou artistiques. Dans l’esprit, cela m’a un peu rappelé Christanborg, à Copenhague.
Dans l’angle du bâtiment, un clocher de 106 mètres de haut (350 marches, mais un ascenseur permet d’en éviter la moitié) donne une belle vue sur toute la ville.

Gamla Stan depuis la tour de l'hôtel de ville (106 m)

Pour finir, j’ai pris une dernière fois un bateau pour rejoindre Fotografiska, ancien bâtiment des douanes reconverti en lieu dédié à la photographie.

Fotografiska

Plusieurs expositions d’intérêt inégal. Vu de l’extérieur, je m’attendais à plus d’espaces d’expositions.

Fotografiska est au bord de l’eau, et au pied d’une falaise au sommet de laquelle s’étend toute l’île de Södermalm.
J’ai cherché l’aventure culinaire dans ce quartier, après avoir grimpé les 120 marches de plus, et je suis arrivé dans un quartier sympa plein de restaurants.
J’ai choisi Nytorget 6 (c’est le nom et l’adresse du restaurant).

Thon aux 5 épices (sous les oignons)
Boule choco noix de coco

Le thon était très bon. La boule choco, c’était juste une friandise à 30 couronnes. J’avais déjà remarqué cette incongruité dans les cartes de plusieurs restaurants : un dessert à moins de 100 kr (soit 10 €).

Demain changement de décor : je vais passer la journée à Uppsala.