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Troisième jour à Sofia

Aujourd’hui c’est dimanche et j’ai commencé ma journée avec la visite de la synagogue de Sofia.

La mosquée de Sofia

Elle a été inaugurée en 1909, en présence du Tsar Boris. Son architecture est de style neo-mauresque, avec des éléments d’inspiration viennois.

Elle est située juste à côté du marché, lequel est juste à côté de la mosquée, le tout est tout proche de Serdica à deux pas de la cathédrale Sainte-Nadejda. C’est dire si tout cela est concentré dans un petit périmètre.

Ensuite j’ai pris le tram 20 pour aller au Musée d’Histoire Militaire, un peu à l’écart du centre-ville.

C’est un grand établissement qui comporte deux parties. On voit d’abord une grande collection d’engins militaires : des canons, des avions et des blindés qui ont été utilisés par l’armée bulgare. Il y a un char français d’avant guerre (Hotchkiss H39) et quelques engins allemands, pour la période 1941-44, mais l’essentiel est d’origine soviétique. Pièce jamais vue (par moi) : une batterie complète de missiles anti-aériens S-75 Dvina (SA-2 pour l’OTAN).

Le musée d'histoire militaire

Ensuite un bâtiment de 4 étages raconte l’histoire militaire de la Bulgarie, illustrée par des tableaux, des uniformes, des armes et autres matériels.

Le musée d'histoire militaire

Le parcours est chronologique et débute par les Thraces et les Romains. Mais le gros vient avec l’insurrection contre les Ottomans (1876-1878) et les guerres balkaniques (1912-1913, très peu connues chez nous). Puis vient la 1ère guerre mondiale, pendant laquelle la Bulgarie était du côté de l’Allemagne. Les vitrines exposent quelques trophées d’origines françaises, car l’armée française est intervenue sur ce front sud, à l’aide de la Serbie, contre la Bulgarie. Allez voir ou revoir le film « Capitaine Conan ». Ensuite vient la seconde guerre mondiale, que la Bulgarie a commencé du côté de l’Axe, plus ou moins contrainte l’Allemagne en 1941, avant de changer de côté en septembre 1944, sous la forte pression soviétique.

Enfin la dernière salle passe rapidement sur l’après-guerre, avec la participation de la Bulgarie au Pacte de Varsovie puis à l’OTAN.

J’ai visité beaucoup de musées d’histoire militaire, presque dans chaque pays que j’ai visité. Celui-ci est un peu vieillot dans sa forme, mais il n’occulte ni ne renie aucune période, ce qui est plutôt rare, surtout dans les ex pays de l’est.

Ensuite je suis rentré à l’hôtel en passant par le monument à l’armée soviétique.

Le monument à l'armée soviétique

Chaque capitale libérée (ou conquise, question de point de vue) par l’Armée Rouge a le sien, et il est en général plutôt encombrant, à la fois physiquement et symboliquement. D’après ce que j’ai lu, celui de Sofia était souvent taggué ces dernières années, mais ce n’était pas le cas ce dimanche.

Enfin je suis rentré à l’hôtel pour me reposer et me préparer avant d’aller au mariage, qui est le prétexte officiel à ce voyage en Bulgarie (mais j’y serais venu de toute façon un jour ou l’autre)

Demain je quitterai la capitale pour faire un tour d’une semaine dans le pays, mais je n’en aurai pas fini avec Sofia puisque j’y retournerai pour mon dernier jour en Bulgarie.

Deuxième jour à Sofia

Les Serdi étaient un peuple thrace établi dans la région de l’actuelle Sofia. Quand les Romains ont conquis la région, ils ont appelé leur cité Serdica.
Serdica, c’est le nom de la station centrale du réseau de métro de Sofia dans laquelle des vestiges romains sont visibles.

La station de métro Sredica

Serdica devient Sraditza avec la domination grecque (byzantine en fait), puis Sredetz quand les Bulgares prendront le contrôle de la région en 809. Ce nom restera jusqu’au moyen-âge où, le nom de Sofia va apparaître puis s’imposer. Comme toujours dans le mode grec, la Sofia dont il est question ici désigne la sagesse, et non pas une personne. Ici il s’agit plus précisément de la principale église de l’époque, située à côté de la cathédrale Alexandre-Nevski.

En 2000 la ville a érigé cette personnalisation de Sainte-Sophie.

Sveta Sofia

Elle remplace avantageusement la statue de Lénine déboulonnée 10 ans plus tôt.

A deux pas se trouve la mosquée de Sofia.

La mosquée Bania Bachi

C’est le vestige le plus visible des siècles de domination ottomane.

La mosquée est juste en face du marché.

Le marché de Sofia

Il était quasiment vide quand j’y suis passé. Etonnant pour un samedi matin.

Et sur la même place se trouve le musée historique de Sofia. Il est assez petit et ne couvre pas toute l’histoire de la ville (mais plusieurs salles étaient fermées). La première salle est consacrée à la ville antique. Plusieurs objets de cette salle ont été restaurés grâce à des dons de Sylvie Vartan.

Sofia est devenue la capitale du pays, avec l’indépendance acquise en 1878. On passe donc directement à cette époque, avec notamment des souvenirs du palais royal, dont les trônes royaux.

Les trônes du palais royal (années 30)

Comme pour d’autres pays (re)créés au XIXème siècle (par exemple la Belgique ou la Grèce), la Bulgarie a été dotée d’un prince souverain (puis un roi) qui n’est pas originaire du pays puisqu’il est allemand. A savoir pour la Bulgarie Alexandre de Battenberg en 1879 puis Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha.
Les dernières salles montrent des meubles, des objets, des costumes de la bourgeoisie sofiote aux alentours des années 1900.

Enfin je suis allé visiter la cathédrale Sainte-Nedelia.

Dans la cathédrale Sainte-Nedelia

Comme toutes les églises ici, elle est de plan carré et l’intérieur est entièrement couvert de fresques. Quand j’y suis passé, un baptême y était célébré. La cérémonie de rite orthodoxe est intéressante à observer.

Le soir je me suis régalé de délicieux travers de porc.

Le souci, c’est que j’avais commandé de l’agneau selon la recette de la grand-mère du chef, une recette parmi toutes celles proposées avec force détails par la carte. Même que j’avais eu du mal à choisir.

Après cela la nuit était tombée mais il faisait encore doux et je me suis promené dans l’avenue Vitosha, principale artère piétonne de Sofia, et dans le parc autour du palais national de la culture (NDK).

Le palais national de la culture (NDK)

Les deux sont très animés. La promenade digestive était très agréable.

Comme toujours, plus de photo dans l’album.

L’arrivée à Sofia

Après un vol sans histoire, mais en retard, je suis arrivé à mon hôtel à Sofia vers 15h. Je ne m’y suis pas attardé et suis aussitôt parti à la découverte de la ville.

Sofia est une petite ville mais très ancienne. Les Thraces s’étaient déjà installés dans le coin avant que les Macédoniens puis les Romains s’y intéressent. L’édifice le plus ancien de Sofia serait cette église romaine, probablement construite au IVème siècle.

La rotonde Saint-Georges

Elle est aujourd’hui encerclée de bâtiments administratifs de l’époque communiste, ce qui en fait un symbole assez représentatif de Sofia.

Tant qu’à être dans l’antique, je suis allé visiter le Musée National Archéologique. Il est plutôt modeste, mais propose d’intéressantes collections. Les objets présentés vont de la préhistoire à la période romaine, mais les plus intéressants sont ceux de la civilisation thrace, comme ce masque funéraire.

Masque funéraire

Les Thraces étaient un peuple antique qui occupaient à peu près le territoire de l’actuelle Bulgarie. Nous en reparlerons.

Pas très loin du musée se trouve la cathédrale Alexandre-Neski.

La cathédrale Alexandre-Nevski, Sofia

C’est probablement le monument le plus imposant et le plus connu de Sofia. Cette église commémorative a été édifiée au tout début du XXème siècle en reconnaissance du rôle crucial joué par l’armée russe dans la libération du pays de l’emprise ottomane, en 1878.
L’intérieur est couvert de fresques, mais hélas l’édifice est très sombre.

Je suis rentré tôt à l’hôtel et j’ai mangé dans un restaurant voisin.

La brochette était spectaculaire mais banale, et les frites pas cuites.
Il a fait très beau, et même chaud.

Comme d’habitude, vous trouverez d’autres photos dans l’album.

Demain, je continuerai de visiter Sofia, mais pour l’instant mon urgence est d’aller dormir, je me suis levé très tôt ce matin.