Dans les années 1930, l’étang de Biscarosse était le repaire des grands hydravions en France. A cette époque les plus gros avions étaient des hydravions.
Les trains d’atterrissages n’étaient pas assez robustes pour supporter leur masse. En outre les moteurs n’étaient pas assez puissants, donc les distances de décollages étaient très longues. Et enfin les pistes étaient généralement en herbe, donc impropres à supporter des avions trop lourds, et de toutes façons pas assez longues.
Or un hydravion n’a pas besoin de train ni de piste d’atterrissage, mais seulement d’un plan d’eau suffisamment vaste, et si possible à l’abri des vagues. Comme par exemple l’étang de Biscarosse.
Ces géants des airs de l’époque étaient les seuls avions capables de transporter des passagers entre Europe et Amérique, à travers l’océan Atlantique.
Tout à commencé en 1930 quand Pierre-Georges Latécoère a installé un centre d’essai pour ses hydravions sur la rive nord de l’étang, à proximité du village de Biscarosse. Les engins étaient construits dans l’usine de Toulouse, puis ils étaient acheminés en pièces détachées par la route jusqu’à Biscarosse. Ce qui est à peu près le chemin inverse que celui emprunté aujourd’hui par les morceaux d’Airbus A380. Les hydravions étaient assemblés puis mis à l’eau par un plan incliné. Il en reste un aujourd’hui.

C’est à peu près le seul vestige qui reste des installations Latécoère à Biscarosse, à part quelques logements pour les ouvriers et c’est dans ces derniers que se trouve aujourd’hui le musée de l’hydraviation de Biscarosse.

Outre les installations Latécoère, les rives de l’étang de Biscarosse ont accueilli à la fin des années 1930 l’hydrobase des Hourtiquets. C’était le point de passage obligé pour la traversée de l’Atlantique. Les passagers devaient venir en train à Bordeaux puis en bus à Biscarosse, puis patienter une nuit ou deux à l’hôtel que les conditions soient favorables pour s’envoler vers New-York ou les Antilles.
Les plus grands de ces géants, comme le SE200 ou le Laté 631, avaient une envergure comparable à un Boeing 747 et pouvaient emporter une cinquantaine de passagers à la vitesse de 250 à 300 km/h, mais dans un certain confort.

Tout cela était bien beau mais peu efficace et ces hydravions géants ne survivront pas aux années 1940. Les progrès fulgurants des moteurs et des trains d’atterrissages, ainsi que la multiplication des pistes bétonnées, rendront obsolètes les hydravions géants de cette époque. Il n’en reste plus que quelques souvenirs : pièces détachées, instruments, mobilier et accessoires employés à bord.
Au musée de Biscarosse, un bâtiment à part expose quelques hydravions.

Il recèle quelques appareils légers et des répliques d’hydravions anciens.

Le musée de l’hydraviation de Biscarosse est petit, mais riche de maquettes et de documents sur l’âge d’or des hydravions, les années 1930. Sa visite s’impose si on passe dans la région.