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Le canal de Corinthe

Me voilà rassuré : le canal de Corinthe est toujours là.

Le canal de Corinthe

Ses parois de 80 mètres de haut me font penser au Grand Canyon, en plus rectiligne. Depuis le pont, on peut voir tous les 6343 mètres de sa longueur. C’est plutôt étonnant de penser qu’on peut ainsi voir les deux mers Égée et Ionienne en même temps.

J’ai eu la chance de voir un bateau franchir le canal. Il n’est pas très gros mais c’est déjà pas mal.

Maintenant je prends la route d’Athènes.

Chloumoutzi

Le château de Clermont a été bâti par Geoffroi de Villehardouin dans les années 1220. Puis le nom a été grecquisé. Bonne nouvelle, il n’a pas été modifié significativement par les Turcs (juste une mosquée dans la basse-cour) ni par les Vénitiens. Voilà donc un château très représentatif de son époque.

Il a été construit sur une hauteur qui domine la région et la mer.

Le château Clermont ou Chloumoutzi

On est frappé par son donjon hexagonal massif.

Le donjon de Chloumoutzi

Pour y accéder il faut s’abord franchir le  mur d’enceinte extérieur et la basse-cour.

La basse-cour de Chloumoutzi et la mer dans le fond

La cour intérieure était visiblement bâtie.

La cour intérieure de Chloumoutzi

Mais le plus impressionnant, c’est que les corps de bâtiments offrent de généreux et insoupçonnés volumes.

Dans Chloumoutzi

C’est que ce château était plus un lieu de prestige qu’une forteresse purement défensive.

Un petit mais très intéressant musée raconte l’histoire de la présence franque en Morée. J’apprends par exemple qu’à un moment la principauté d’Achats a été vassale des rois d’Anjou de Naples.

Une très belle visite qu’il aurait été dommage de rater.

Sixième journée en Grèce

La journée a commencé sous le soleil à Pylos, elle a continué sous la grisaille à Olympie et elle s’est terminé sous une vigoureuse averse après mon arrivée à l’hôtel. Bref, encore une fois je m’en sors bien avec la météo.

J’espère qu’il ne pleuvra pas demain pour ma journée dernière journée dans le Péloponnèse. En effet demain soir j’arrive à Athènes mais d’ici là je compte bien voir quelques nouvelles vieilles pierres. Ce n’est pas ce qui manque dans ce pays.

Ce soir j’ai enfin réussi à manger mes sardines grillées


avec un plat de pâtes amatriciana. 


Pour le troisième soir consécutif, le restaurant n’avait pas de dessert dans sa carte, mais un dessert était quand même offert gracieusement.

Les trois fois, c’était dans des petites restaurants où il n’y avait pas foule.  Et hors saison.

L’autre avantage de voyager en Grèce hors saison est qu’il fait moins chaud, je n’ose pas imaginer ce que ça donnerait en juillet août. Par contre, c’était trop tôt pour l’excursion en bateau dans la baie de Navarin : pas assez de clients. Dommage, elle m’aurait bien intéressé.

Même si la haute saison n’a pas encore commencé,  les sites archéologiques majeurs sont ouverts de 8h à 20h tous les jours. Ça laisse de la marge. Pour les châteaux, c’est plus variable. Certains sont ouverts de 8h à 20h, d’autres jusque 15h seulement. Le problème est de trouver des informations fiables sur internet avant de partir. Plusieurs fois les horaires que j’avais trouvés se sont avérés inexacts une fois arrivé devant la porte. Mais, chance, ça n’a jamais joué en ma défaveur. Par exemple je m’attendais à ce que le Niokastro soit fermé quand j’y suis arrivé hier soir alors qu’il était encore ouvert. J’ai bien fait d’aller voir quand même.

C’est dur d’être touriste !

Olympie

Depuis le temps qu’on nous parle des Jeux Olympiques, j’étais curieux de venir à la source.

Le site d’Olympie est un sanctuaire depuis bien avant que les premiers Jeux s’y tiennent en 776 av JC. Il y a même des traces mycéniennes.

Une visite préliminaire du musée s’impose pour fixer les idées.

Les statues du nymphée d'Olympie

Tous les objets exposés ont été trouvés sur le site ou dans les environs. Et beaucoup sont bien plus anciens que ces statues romaines.

Ensuite on visite le site, en commençant par la palestre qui était le lieu d’entraînement des athlètes.

La palestre d'Olympie

Mais n’oublions pas que les jeux d’Olympie étaient dédiés à Zeus. Donc logiquement le temple le plus important lui était consacré.

Le temple de Zeus

La statue monumentale de Zeus par Phidias (20 m de haut) y était conservée. C’était une des sept merveilles mais elle a disparu. Comme toutes les merveilles, sauf une. Laquelle ?

La seule colonne aujourd’hui visible a été recréée à l’occasion des JO modernes de 2004.

Les abords sont jonchés de morceaux divers. Mais les pièces de valeurs (sculptures, ornements) sont dans le musée.

Le temple de Zeus

Au fil des ans le sanctuaire s’est enrichi de constructions offertes par les puissants du moment, tel le Philippeion.

Le philippeion

Il été construit par Philippe de Macédoine, et fini par son fils Alexandre. L’idée était de célébrer la victoire de Chéronnée, qui marque le début de l’hégémonie macédonienne sur le monde grec. La politique n’est jamais loin à Olympie. Ce temple à été restauré avec des pièces originales conservées au Pergamon Museum de Berlin.

Mais il est temps de revenir au sport.

L'entrée du stade olympique

Par ce passage les athlètes accédaient au stade.

Le stade d'Olympie

Entre deux groupes, j’ai eu Le Stade Olympique pour moi tout seul !

Non je n’ai pas couru les 192,27 m de la piste, je n’avais pas les affaires de sport (c’est ballot).

Navarin

Autrefois, Pylos s’appelait Navarin (ou Navarino). Mais sa baie, fermée par un étroit passage et verrouillée par un puissant château a toujours été un mouillage apprécié.

L'entrée de la baie de Navarin

Le 20 octobre 1827, pendant la guerre d’indépendance. Une importante flotte ottomane est ancrée dans la baie. Une flotte combinée britannique, française,   et russe, moins nombreuse mais plus moderne, pénètre dans la baie et écrase la flotte ottomane par son artillerie.

C’était la bataille de Navarin. Je n’ai pas trouvé de lien avec le plat.

Aujourd’hui le fond de la baie est couvert d’épaves (je fais confiance au guide, je ne suis pas allé voir). Un monument sur la place de Pylos commémore la bataille.

Le monument de la bataille de Navarin

Le petit musée René Puaux expose des documents et des objets en rapport avec la bataille.

Dans le musée René Puaux à Pylos

René Puaux était un journaliste français, correspondant pendant les guerres balkaniques d’avant 1914. Il s’est pris de passion pour la Grèce. Il a organisé une exposition à Paris en 1935 pour collecter des fonds qui ont servi à créer ce musée à Pylos.

Cinquième journée en Grèce

Pour aller de Sparte à Methoni il faut passer par Kalamata. Soit par la voie rapide soit par la montagne. Comme j’avais du temps devant moi j’ai pris la montagne.

La montagne
La montagne

Alors c’est sûr c’est plus long mais c’est plus joli et plus drôle à conduire.

Les gorges de la rivière Nedontas
Les gorges de la rivière Nedontas

A Kalamata il y a un château mais il n’est pas bien gros et il n’en reste quasiment rien.

Le château de Kalamata

Chose intéressante, son adresse est rue « Villeardouinou ». Bien que d’origine byzantine, le château a été agrandi par la famille des princes d’Achaïe déjà rencontrée.

Comme je suis passé devant, je l’ai visité pour être poli, mais sans m’attarder, car je savais que des choses plus importantes m’attendaient.

Le gros de la journée à donc été la visite des châteaux de Methoni et de Pylos. Bonne journée de châteaux !

Mon hôtel est à Pylos, tout près du château. La ville est toute petite, mais la place centrale est très animée même tard le soir. J’aurais aimé dîner de moussaka et de sardines grillées, mais j’ai eu imam bayaldi et anchois frits.


Et le dessert a été offert, comme hier :

Tout cela était bon, mais j’avais encore faim. Mais comme les magasins étaient encore ouverts, je me suis rattrapé d’un baklava.

C’est que je dois avoir la forme olympique pour demain !

Niokastro

Pas très loin de Menthoni, sur la côte un peu plus au nord, se trouve la baie de Pylos. Il y avait un château au nord de cette baie mais en 1573, après leur défaite à Lepante, les Ottomans ont construit un nouveau château : Niokastro. Comme il se doit les Vénitiens y ont mis leur patte entre 1686 et 1715.

Le Niokastro

Le fort central a visiblement été conçu comme plateforme d’artillerie. Il a une forme hexagonale avec une tour pentagonale à chaque angle.

Une des tours pentagonales du Niokastro

L’intérieur est une  vaste place d’armes entourée de casernements. Je l’ai trouvé assez moderne dans sa forme.  Et bien restauré.

La place d'armes du Niokastro

Le fort central est au milieu d’un mur d’enceinte  ponctué côté mer par des puissantes tours bastions. Autrefois l’espace était occupé par toute une petite ville, dont il ne reste que la mosquée reconvertie en église.

L'église de la résurection du sauveur au Niokastro

Le produit de fouilles archéologiques sous-marines dans la région est  exposé dans plusieurs parties du château.

Très beau château, très belle visite.

Methoni

En 1206 le bateau de Geoffroi de Villehardouin (le père de Guillaue II), en route pour Constantinople pendant la quatrième croisade, s’échoue à Methoni. C’est de là qu’il crée sa principauté d’Achaïe aidé par les Vénitiens qui y construisent un château en 1209. Ils y restent jusqu’en 1500 quand les Ottomans prennent la région et agrandissent le fort.  Les Vénitiens le reprennent de 1687 à 1715, date à partir de laquelle les Turcs reviennent. Pendant la guerre d’indépendance, Methoni est un des rares châteaux que les Grecs n’ont pas capturé.

La forteresse est construite sur un cap et n’est accessible de la terre que par un seul côté. C’est là que se concentre l’essentiel des défenses.

Le fort de Methoni côté ville

L’intérieur est un vaste espace, aujourd’hui envahi par la végétation, d’où émergent quelques ruines dont une chapelle et des bains, témoins indiscutables de la période ottomane.

Bains turcs du fort de Methoni

Les murailles côté mer ne sont plus très vaillantes, seule une tour a été restaurée et donne une idée de que devait être la forteresse.

Une tour de Methoni

L’originalité du château de Methoni est à l’extrémité opposée à la ville. Une porte côté mer, également restaurée, donne accès à une jetée.

La porte de mer du fort de Methoni

Jetée qui mène au bourtzi  local.

Le bourtzi de Methoni

En fait « bourtzi » vient du turc « burdz » qui veut dire « fort ». On peut aller dedans mais pas monter jusqu’en haut.

Hélas on ne peut non plus faire le tour complet de la forteresse, pas à pied en tout cas, mais juste une partie, le long de la plage.

Le fort de Methoni côté plage

Même s’il est en mauvais état et qu’il y a très peu d’explications, il y a beaucoup à explorer dans le fort de Methoni, ce qui en fait une visite très intéressante.

Quatrième journée en Grèce

Ce soir je dors à Sparte. Le nom est prestigieux, mais la ville d’aujourd’hui est bien modeste. Toutefois c’est la ville la plus proche de Mystras, et c’est bien pratique pour faire une étape.

Toutefois il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Pas de quoi mourir de faim.

On trouve toujours un gyros pour la pause de midi. C’est mon premier sandwich grec en Grèce donc j’ai pris au porc. On en trouve pas des comme ça à Paris.

Et le soir un délicieux et copieux filet mignon fourré de tas de bonnes choses (dont du lard et de la tomate séchée)

Suivi de grains de raisins cuit dans un sirop (et non pas de miel comme je l’avais cru un moment). C’est très sucré mais très bon.

Ce matin, pendant la route de Monemvasia à Sparte j’ai de nouveau croisé le gang des Tractions Avant. Et à Mystras j’ai retouvé le club d’amateurs de Peugeot 205 venus de Pologne. Et comme prévu, j’ai retrouvé les deux françaises d’hier soir au Pantanassa. Le monde est petit.

Demain cap à l’ouest, vers la mer.