Archives de catégorie : Hongrie 2015

Somló Vára

Un des premiers mots de hongrois que j’ai retenu est « var » qui signifie « château ». Je ne sait pas bien la différence en Solmó Vára et Somlóvar, j’ai vu les deux, mais ça ne m’empêchera pas de dormir.

Après Sopron, j’ai fait un crochet par l’Autriche, pour le fun et récupérer des €, puis cap au sud vers le lac Balaton.

Sur la route j’ai croisé une créature qui m’a fait les yeux doux, mais je vous laisse la surprise.

Le pays est plate comme la main, sauf quelques collines éparses. Et au sommet de celle de Somlò, qui est tout cassé mais ce n’est pas grave.

Le château de Somló

Depuis le parking, il faut une bonne demie-heure de marche pour l’atteindre (1800m, 368m de dénivelé). La vue sur la plaine est splendide car il fait beau. La colline est couverte de vignes.

Plaine hongroise

La petite route qui mène au parking serpente dans les vignes entre des murets de pierres sèches. C’est joli et je me réjouis de n’avoir croisé personne, et que ma voiture ne soit pas trop grosse.

Difficile de lire l’histoire compliquée du château, mais il y a des turcs dedans. En tout cas ça fait donc un château de plus pour ma collection.

Et ce n’est pas fini.

Le jour où le rideau de fer s’est ouvert

Au printemps 1989, la Hongrie avait déjà commencé à démanteler sa portion du rideau de fer, le long de sa frontière avec l’Autriche. Mais franchir la frontière restait interdit, et l’ordre donné aux gardes-frontières restait valide.

Le 19 août 1989, un pique-nique paneuropéen a été organisé. C’était une manifestation pacifique organisée par l’opposition hongroise pour réclamer l’ouverture de la frontière. En accord avec les autorités, celle-ci devait être ouvert symboliquement pendant quelques minutes.

Mais des milliers d’Est-Allemands en ont profité pour forcer le passage pour entrer en Autriche en transit vers l’Allemagne de l’Ouest. Après un moment de flottement les garde-frontières, laissés sans ordre, ont regardé ailleurs et parfois aidé les réfugiés. Des milliers sont passés dans la cohue mais sans effusion de sang.

Le soir même la frontière était à nouveau fermée mais elle sera officiellement et définitivement ouverte le 11 septembre.

Et le 9 novembre le mur tombait.

Aujourd’hui un parc porte la mémoire et l’émotion de ce moment historique avec sculptures et panneaux explicatifs.

Le site du week-end pan-européén du 19 août 1989

Sopron

Sopron est une jolie petite ville, avec quelques édifices baroque et un reste d’enceinte médiévale qui a connu l’attaque des Turcs. Créée par le romains, sous le nom de Scarbantia, elle était une étape de la route de l’ambre entre Gdansk et l’Italie. Sur la place principale, une plaque rappelle que Sopron est à 957 km de Gdansk, soit moins que Paris.

C’est ici, à une demie heure de route de Eszterháza que je fais étape. Comme je suis arrivé vers 18h30 à l’hôtel, j’ai eu le temps de me rafraîchir un peu puis de faire un tour de la ville. Elle n’est pas bien grande et je n’aurais pas besoin d’y retourner demain matin, ce qui me permettra de gagner du temps.

Du coup j’ai mangé un peu tard, mais c’était bon quand même.

Brochette façon tsigane
Brochette façon tsigane
Crêpes à la Gundel
Crêpes à la Gundel

Sans être extrêmement chargée, la journée d’aujourd’hui a été tout de même intense, assez pour ne pas avoir eu le temps de rédiger mes articles sur le terrain, d’où ce rattrapage tardif.

Aujourd’hui il a fait beau. Le ciel était couvert le matin, mais il s’est bien dégagé ensuite.

Eszterháza

La famille Eszterházy est une famille importante de la noblesse hongroise. Le nom Eszterházy est aussi associé à plusieurs recettes (comme le lapin de l’autre jour) mais ce n’est pas le sujet.

Eszterháza est le nom donné au plus beau palais de la famille Eszterházy, construit à Fertöd par le prince Nicolas 1er Eszterházy. Il a aussi fait bâtir tout un village à côté pour héberger le personnel et les artisans nécessaires à l’entretien du château.

Le palais Esterhàzy
Le palais Esterhàzy

Selon la brochure, c’est le « Versailles hongrois ». Bien sûr c’est un peu exagéré : Eszterháza est moins grand que Versailles, et les jardins à la française ont disparu. Néanmoins c’est un très joli château baroque. La décoration, en particulier des salles de réception, est très fine.

Salle de réception
Salle de réception

Il faut dire aussi que le château est comme neuf. En effet il a été récemment restauré après avoir subi bien vicissitudes notamment pendant la période où il était occupé par l’Armée Rouge.

C’est un contraste assez saisissant avec la rudesse des forteresses du matin. Ça valait le coup d’écourter la visite de celles-ci afin d’arriver avant la fermeture. La visite n’est possible que dans le cadre d’une visite guidée et je crois bien que j’ai assisté à l’avant-dernière de la journée.

La forteresse de Komárom / Komárno

Les deux villes de Komárom et de Komárno sont séparées par le Danube et sont dans des pays différent. Mais ce n’est que par un accident de l’Histoire. Avant 1919 c’était le même pays et la même ville. Elle est située au confluent du Danube et de la rivière Vag, site strategique depuis les Romains qui l’avaient déjà fortifié.

La forteresse a donc connu une longue histoire jusqu’à devenir une des plus importantes d’Europe centrale, et donc une étape de mon périple.

Aujourd’hui il reste des trois forts côté hongrois, et un fort plus une ligne de bastions côté slovaque.

J’ai commencé par le fort Monostor, le plus gros et le plus récent ( début XIXème siècle) , du côté hongrois.

La cour du fort Monostor est très grande
La cour du fort Monostor est très grande

Pendant la période communiste, le fort a été utilisé comme dépôt de munition géant et secret par les soviétiques. Quand ils sont partis, avec des centaines de trains de marchandises, ils ont effacé toutes traces, sauf quelques graffiti, mêlés avec ceux des conscrits du siècle précédent.
Le fort de Komárno, situé au confluent, est le plus ancien. La trace la plus ancienne encore visible est la porte Ferdinand, empereur du Saint Empire Germanique, roi de Hongrie et de Bohême, duc de Bourgogne, et petit frère de Charles Quint. Ici aussi on retrouve les Habsbourg. Vienne n’est pas très loin en fait. Ici aussi le fort a été occupé, et remanié, par l’Armée Rouge.

Le fort Monostor est bien aménagé pour la visite libre, celui de Kormáno n’est accessible qu’en visite guidé car il est très dégradé. En tout cas l’ensemble vaut la visite, même si je n’ai abordé que superficiellement le reste de la forteresse, moins accessible, mais aussi faute de temps.

Les casernements du fort de Komárno
Les casernements du fort de Komárno

Car mon programme incluait une autre visite à 1h30 de route plus à l’ouest.

 

Komárom / Komárno

J’ai donc entamé la deuxième partie de mon voyage en Hongrie. Après 5 jours à Budapest, je vais faire le tour du pays en voiture. Ma première étape est à Komárom, petite ville sur le Danube. Juste en face, il suffit de passer le pont, c’est Komárno, en Slovaquie. Les deux villes sont modestes et désertes le soir. J’ai quand même trouvé à manger côté slovaque, bon, pas cher et en euro. 

 

Goulash hongrois
  
Poulet caramélisé sur compotée de fruits rouges

Il pleut depuis le milieu de l’après-midi, ce qui m’a déjà un peu contrarié. J’espère que ça ira mieux demain, car même si la ville est modeste, j’ai des trucs à y voir moi !

 

Le Turul

Le Turul est un oiseau mythologique fondamental pour les hongrois (cf Wikipedia). On en a vu plusieurs dans Budapest, et voici le plus grand (15 m d’envergure) existant dans tout le monde hongrois :

Le Grand Turul

S’il a l’air triste c’est qu’il s’est mis à pleuvoir très fort. Je suis trempé mais la bonne nouvelle c’est qu’il ne fait plus que 20°C.

Aquincum

Aquincum était la capitale de la province romaine de pannonie inférieure. Le Danube était la frontière de l’Empire. De l’autre côté du fleuve, c’est les barbares. Et c’est le site Romain le plus à l’est que j’ai visité, excepté Constantinople bien entendu.

Le site correspond au nord de la Buda moderne et a été occupé du 1er au 4ème siècle. Il y avait une ville militaire et une ville civile. Il reste des vestiges d’une partie de cette dernière et des deux amphithéâtres, un par ville. Ça faisait longtemps que je n’avais pas visité deux amphithéâtres en si peux de temps !

Les bains publics d'Aquincum
Les bains publics d'Aquincum

L'amphithéâtre de la ville civile d'Aquincum
L'amphithéâtre de la ville civile d'Aquincum

L'amphithéâtre de la ville militaire d'Aquincum
L'amphithéâtre de la ville militaire d'Aquincum

Aquicum est certes moins grand qu’Ostie, mais question chaleur, avec 39°C , ça se vaut.

Memento park

Quand on change de régime, on change aussi la déco. Mais que faire de toutes ces statues de Lénine, d’apparatchiks locaux ou de travailleurs triomphants. On peut les jeter dans les oubliettes de l’Histoire ou les rassembler au Memento Parc, à une dizaine de kilomètres du centre de Budapest. Donc bien à l’écart quand même.

La collection va de la plaque commémorative en marbre à la statue de bronze de 10m de hauts. Les pièces exposées viennent de toute la Hongrie. La plus récente date de 1988.

Monument de la république des conseils

C’est un voyage dans le temps assommé de soleil : 35°C sans ombre. Heureusement la voiture est climatisée.

Concert à la Basilique

Ce soir, dernier soir avant de quitter Budapest, c’est concert d’orgue à la basilique. Au programme que des grands classiques, à l’orgue seul ou avec violon, trompette, ténor ou soprano, comme sur la photo :  

Le cadre et la musique était très beaux. Et la Toccata de Bach à fond les tuyaux, c’est quelque chose !

Voilà une autre façon de bien terminer une journée à 38°C.