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Chevaliers & Bombardes

1515 ? Marignan !

1415 ? Azincourt !

C’est bien beau tout ça, mais que représentent ces deux batailles, et surtout que c’est-il passé entre ces deux dates ?

C’est le propos de l’exposition 2015 au Musée de l’Armée. Oui, nous sommes en 2016, mais c’est la dernière semaine. 

 

Bombarde…

Comme l’expo le montre, l’art de la guerre et les armées ont bien changé en un siècle (mais c’est vrai pour chaque siècle). Le désastre d’Azincourt a vu les chevaliers nobles défaits par des paysans archers. À cette époque les bombardes tient d’énormes boulets en pierre et sont trop lourdes pour être utilisées sur le champ de bataille. 

 

… et chevalier
 
Un siècle plus tard le chevalier en armure est un idéal romanesque, mais encore en vogue. L’infanterie est équipée d’arquebuse et surtout l’artillerie joue un rôle de plus en plus important. Les pièces, comme les couleuvrines, sont plus légères et mobiles et tirent des boulets en fer. C’est grâce à l’artillerie, et à ses alliés vénitiens, que François 1er l’emporte sur les suisses à Marignan. 

Tout cela est bien raconté avec moult objets d’époque et une mise en scène moderne. 

Une brève histoire de l’avenir

Le Louvre présente en ce moment l’exposition «Une brève histoire de l’avenir». Celle-ci s’inspire du livre que Jacques Attali a publié en 2006. Le propos est de raconter une histoire universelle du monde (en pratique de notre point de vue occidental) à travers quelques grands thèmes comme l’ordonnancement du monde, le cycle de loisir ou la transmission des savoirs. Pas de chronologie ou de listes de personnages illustres mais des oeuvres d’art anciennes et contemporaines qui dialoguent entre elles. 

Le thème est intéressant mais l’expo est courte et survole des grands principes. Elle m’a laissé un peu sur ma fin en fait. Peut-être que l’exposition muséale n’est pas le moyen parfait pour véhiculer le propos par ailleurs passionnant. Je devrais peut-être lire le livre finalement. 

Picasso.mania

Peut-être vous souvenez-vous de l’exposition « Picasso et les maîtres » qui avait présentée aux Galeries Nationales du Grand Palais pendant l’hiver 2008-2009. Cette expo avait eu tellement de succès que pendant les derniers jours elle était restée ouverte 24h/24. Par jeu, mais aussi faute d’avoir anticipé l’engouement et la raréfaction des billets, j’avais fini par la visiter vers 3h du matin.

Le thème de cette fameuse était donc de montrer comment Picasso avait été influencé par les maîtres anciens de la peinture comme Le Greco, Velasquez, Goya, Poussin… On pouvait ainsi voir dans la même salle un tableau de Picasso et le tableau ancien qui l’avait inspiré. C’était très intéressant, mais bon, au milieu de l’après-midi ça n’aurait pas été plus mal.

Le temps a passé et Picasso est devenu l’artiste phare du XXème siècle, et à son tour il inspire d’autres artistes. On s’en est rendu compte avant 2015, avant 2008 même, mais c’est le thème de l’exposition d’aujourd’hui.

 

Picasso
 
Ce n’est pas une retrospective, ça déjà été fait ici-même en 1967. Ce n’est même pas une exposition d’oeuvres de Picasso. Il y en a quelques unes, mais le propos est autre. Le sujet de l’expo est d’abord le personnage Picasso. Elle montre comment des tas d’artistes ont été influencé par lui-même, et puis aussi son oeuvre quand même. 

C’est ainsi l’occasion de confronter l’oeuvre de Picasso à celle de créateurs plus récents comme Lichtenstein, Warhol ou Koons.

Des demoiselles pas d’Avignon

C’était donc encore une fois une intéressante exposition, et cette fois je ne m’y suis pas pris à la dernière minute.

Les frères Humboldt

En novembre 2002 j’ai visité le Venezuela. On y comprend très vite que ce pays vénère deux personnages : Simon Bolivar et Alexander von Humboldt.

 

Alexander von Humboldt

Le premier à libéré le pays et le second l’a découvert pendant sa fameuse exploration de l’Amérique Equinoxiale entre 1799 et 1804. Cette expédition avait eu, et a encore, un retentissement scientifique considérable. Une exposition au Musée des Arts et Métiers l’avait très bien raconté il y a quelques années.
Mais Alexander, ce n’est pas que cela. Lui et son frère Wilhelm sont les parfaits représentants des hommes de l’Europe intellectuelle entre la Révolution Française et les années 1850.

C’est ce que montre en quelques panneaux une petite exposition présentée dans les locaux du Crous de Paris. Le cadre n’est pas terrible mais le contenu n’en est pas moins intéressant.

Lille 3000 – Renaissance

Lille a été capitale européenne de la culture en 2004. Il faut croire que l’expérience a été concluante puisque depuis, tous les 2 ou 3 ans, la ville organise une grande saison culturelle, sous le nom de Lille 3000.

Je n’ai pas participé à toutes les éditions, mais je sais qu’il y a des tas de choses à voir et que ça peut justifier le déplacement pour un week-end. Surtout si, par chance, un concert exceptionnel tombe justement pendant ce week-end.

L’édition 2015 s’appelle « Renaissance » et s’articule autour de 5 villes qui, chacune à sa manière, a connu une forme de renaissance : Rio, Detroit, Eindhoven, Phnom Penh et Seoul.  A chaque ville est associé un thème et une exposition d’artistes du pays.

Pendant 4 mois, des tas d’expositions, spectacles, ateliers sont proposés à travers toute la ville, et au delà.

Le Tripostal
Le Tripostal

Le lieu d’exposition le plus important est le Tripostal, pour Séoul. Ici donc des tas de créations coréennes, dont les fascinantes mécaniques de Choe U-Ram. En parallèle et sur 3 niveaux, il y a aussi des tas d’autres choses, dans le cadre de l’expo « Tu dois changer ta vie ». Comme toujours en matière de création contemporaine, c’est parfois abscons, mais aussi souvent spectaculaire et ludique, comme cette pièce entièrement remplie de ballons de baudruche sur 3 mètres de hauteur et qu’on pouvait traverser.

JR sur la Grand Place
JR sur la Grand Place

En dehors des grandes expositions, des oeuvres sont installées sur la voie publique, comme par exemple cette photo de JR placardée sur la façade de la Voix du Nord.

Breathing Flower (Choi Jeong Hwa) à l'Hospice Comtesse
Breathing Flower (Choi Jeong Hwa) à l’Hospice Comtesse

L’Hospice Comtesse est un musée d’histoire locale, et accueille Phnom Penh pendant Renaissance. Donc des créations d’artistes cambodgiens, logiquement très marqués par le génocide des Khmers rouges. La fleur gonflable dans la cour est plus gaie.

Mécaniques Discursives (Fed Penelle & Yannick Jacquet) à la Maison Folie Moulins
Mécaniques Discursives (Fed Penelle & Yannick Jacquet) à la Maison Folie Moulins

La Maison Folie Moulins est un centre culturel (j’ai l’impression qu’il y en a plein dans la métropole lilloise) installé dans une ancienne brasserie (je suppose qu’il y en a plusieurs aussi) et c’est ici qu’on trouve Eindhoven. L’aspect mis en avant ici est le renouveau de la ville d’Eindhoven, après la crise Philips, par la création et l’innovation. C’est sans doute pour cela que la Maison est en grande partie consacrée aux « Makers », les gens qui fabriquent quelque chose. C’est la version 2015 du bricolage ou des loisirs créatifs, mais avec imprimante 3D et découpe laser.

Babel (Greg Fadell) à la Gare Saint Sauveur
Babel (Greg Fadell) à la Gare Saint Sauveur

Si le Tripostal est un ancien centre de tri postal, la Gare Saint Sauveur est une ancienne gare de marchandise, friche industrielle toute indiquée pour recevoir Detroit. Ici, sans surprise les créations tournent autour du destin d’une ville industrielle martyrisée par la crise. En contrepoint, c’est aussi le lieu choisi pour présenter le jardinage urbain. Mais attention : pas de jolies fleurs ici, que des légumes : pommes de terre, artichauts, salades. Pas de quoi nourrir une famille dans le besoin, mais si ça peut ré-apprendre certains choses oubliées aux citadins, c’est déjà pas mal.

Rio était certainement très intéressant aussi, mais je n’ai pas eu le temps d’aller voir. Ça passe vite un week-end.

Textifood au Musée d'Histoire Naturelle
Textifood au Musée d’Histoire Naturelle

En marge de Renaissance, d’autres institutions culturelles proposent des expositions temporaires, comme par exemple le Musée d’Histoire Naturelle. Le musée est tout à fait classique, vieillot à souhait, mais j’aime bien cette ambiance particulière, surtout avec les petits enfants qui galopent d’un squelette de baleine à une litanies d’oiseaux naturalisés.

Mais le plus intéressant en ce moment est l’exposition Textifood qui présente des nouvelles fibres textiles extraites, parfois très récemment, à partir de tout un tas d’animaux et de végétaux y compris alimentaire : ananas, banane, noix de coco, ortie, café, riz, soja, maïs, betterave, lin, lotus, algues, champignons, vins, bières, coquillages et crustacés… On n’est pas si loin de Renaissance, puisque l’industrie textile, à base de coton, laine ou lin, a été importante dans la région.

Et pour faire bonne mesure, on a fait appel à des créateurs pour mettre en oeuvre tout ça. L’expo a été présentée à Milan en parallèle de l’expo universelle, mais après mon passage.

Donc je résume : des tas de belles choses à voir, à écouter et à manger et en plus il a fait très beau. C’est ce que j’appelle un beau week-end !

Kraftwerk 3D

Tout le monde vous le dira, à commencer par wikipedia : Kraftwerk est un groupe de musique électronique fondé en 1970 à Düsseldorf. C’est même un pionnier de la musique électronique et 45 ans après il joue encore. De cette époque ne reste qu’un seul des membres fondateurs : Ralf Hütter (à gauche sur les photo ci-dessous), qui a aujourd’hui 69 ans. Les autres membres du groupe sont des jeunots de 60 ans et sont arrivés plus tard.

Je ne me souviens pas avec certitude de quand j’ai entendu la musique de Kraftwerk pour la première fois, mais je pense que j’en avais emprunté des CD à la médiathèque de Metz, sûrement quand j’étais au lycée. Et pour être honnête je ne savais pas que le groupe était encore en activité quand Alejandro m’a annoncé leur venue en France pour une petite série de concerts. Petit détail : la représentation la plus proche était prévue à Lille. Les billets sont partis très vite mais, chance, une deuxième séance a été ajoutée et on a pu attraper des billets parmi les derniers disponibles. C’était en avril.

C’est que les prestations en public de Kraftwerk sont rares. Même si, j’ose à peine le dire,  le groupe est venu pour 8 dates il y a pile un an à la Fondation Vuitton, mais ça m’avait complètement échappé à l’époque.

Passons.

Le concert a commencé à 23h (la fameuse seconde séance) et a duré deux heures. La lieu était le Nouveau Siècle, la salle de l’orchestre Philharmonique de Lille à l’acoustique réputée et aux sièges confortables, pas vraiment le lieu typique pour un concert de musique électronique.

Première surprise, avant même de pénétrer dans la salle de concert : on nous remet des lunettes 3D. En effet la musique sera accompagnée d’animations en 3D projetées sur grand écran derrière les musiciens. Ce qui n’est plus mal car ces derniers sont statiques, debout derrière leurs pupitres.

Autre constat : le public a largement plus de 40 ans de moyenne. Un peu comme au concert de Mark Knopfler en juin dernier, quand j’y repense. Heureusement mes voisins de fauteuil faisaient baisser la moyenne d’âge 😉

Computerworld (1981)
Computerworld (1981)

On commence avec Computerworld. Les premières animations 3D font danser des chiffres, au grand ravissement du public. Ce qui m’a inquiété un peu : si certains réagissent bruyamment pour si peu de choses et dès le début du spectacle, ça va mal finir. Mais les choses se sont calmé une fois le premier morceau passé.

Autobahn (1974)
Autobahn (1974)

Autobahn est un des morceaux les plus connus du répertoire de Kraftwerk. La musique est illustrée par des images de Volkswagen ou de Mercedes circulants sur les fameuses autoroutes allemandes. La voiture n’est pas floue : elle est en 3D mais l’appareil photo ne le sait pas.

Die Roboter (1978)
Die Roboter (1978)

Vers la fin du concert, les musiciens ont laissé la place à des robots pour le morceau Die Roboter. J’ai bien regardé : ce ne sont pas les robots qui jouaient. En revoyant la photo, ces robots me font surtout penser à des Playmobil.

Entre temps d’autres morceaux emblématiques ont été joués, comme Radioaktivität, créé en 1975 mais mis à jour pour évoquer Tchernobyl et Fukushima, ou Tour de France, de 1983. Ralf Hütter est fan de vélo.

C’était donc deux heures intenses, avec, peut-être, vers la fin, un petit passage à vide dû à l’heure tardive. Deux heures d’images et, surtout de bonne musique. Bon il peut y avoir des passages longuets ou rébarbatifs, mais dans l’ensemble la musique est agréable à l’écoute et beaucoup de morceaux ont traversé les décennies sans difficultés.

Il y a aussi un aspect un peu paradoxal : voilà de la musique moderne jouée par des papis, de la musique électronique sans ordinateurs et accompagnée d’images de synthèse rudimentaires.

C’est peut-être tout ça qui ont fait de ce concert une expérience unique, et c’était un vrai plaisir de les entendre en vrai pour la première fois, si longtemps après les CD.

The V&A Museum

Le musée Victoria & Albert est un musée d’arts appliqués, désigne, mode, architecture, photo et que sais-je encore. Il est gigantesque et on pourrait y passer des jours. Je l’ai déjà visité et j’ai un train à prendre dans deux heures. Mais comme je passais devant entre la Serpentine Gallery et le métro, j’ai eu envie de revoir les salles des moulages. Comme à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, il s’agit de moulage de sculptures ou d’éléments architecturaux provenant de toute l’Europe. Les deux collections datent de la même époque (milieu du XIXème) et résultent de la même démarche : montrer les beautés du monde à un au public qui ne voyageait pas comme aujourd’hui.

Les moulages d'Ialie au V&A Museum
Les moulages d'Ialie au V&A Museum

La colonne de Trajan au V&A Museum
La colonne de Trajan au V&A Museum

The Serpentine Pavilion

Hyde Park est le plus grand parc du centre de Londres. On y trouve des arbres, des écureuils et un lac : la Serpentine.

À côté de ce lac se trouve les Serpentine Galleries, espaces d’expositions d’art contemporain

Tous les étés depuis l’an 2000 un grand architecte est invité à concevoir les Serpentine Pavilion de l’année. Il s’agit d’une création architecturale ouverte au public.  Cette année ce sont les espagnols  José Selgas and Lucía Cano, connus sous le nom SelgasCano (enfin moi je ne connaissais pas) qui s’y collent.

The Serpentine Pavillon 2015 by SelgasCano

Ils nous proposent une structure faite de tubes et de films plastiques colorés. C’est plutôt joli, et ça plait bien aux enfants.

Je fais ici une petite pause en dégustant du pop-corn au fenouil et au citron. C’est plutôt bon, meilleur que les chips au vinaigre !

Regent’s Canal

Aujourd’hui il fait beau et pas de pluie à l’horizon, profitons-en pour prendre l’air à l’écart des brouhahas de la grande ville.

Je vais marcher le long des Regent’s Canal de King’s Cross à Paddington Londres. Ce canal a été ouvert à la circulation de marchandises en 1820. Après quelques années de grand succès économique, la concurrence naissante du chemin de fer a provoqué le début d’un long mais inéluctable déclin.

Aujourd’hui seuls les touristes et quelques résidents le fréquentent. Il est longé sur toute sa longueur, sauf un petit tunnel, par un chemin de halage piéton et cycliste.
Le canal passe par Camden et ses marchés aux puces et le Regent’s Park qui abrite le zoo de Londres.

Sous un pont de Regent's canal
Sous un pont de Regent's canal

Camden Lock Market
Camden Lock Market

Camden Lock Market
Camden Lock Market

Regent's Canal
Regent's Canal

Une belle résidence le long de Regent's Canal
Une belle résidence le long de Regent's Canal

A la fin de la promenade, finie la tranquillité. Le canal débouche sur un quartier est plein de tours de bureaux et c’est l’heure de la pause. Il y a des tas de boutiques de nourriture à emporter, comme dans tous les quartiers d’affaire à Londres, plutôt smoothie que kebab.

L'heure de la pause à Sheldon Square
L'heure de la pause à Sheldon Square

Le canal se termine à Merchant Square. On imagine qu’il ici des petits bateaux qui déchargeaient leur marchandise dans des petits entrepôts. Mais ça c’est avant.

Merchant Square
Merchant Square

Cette promenade est finie, après une bonne dizaine de kilomètres.

Mais la journée n’est pas finie !