L’Estonie possède de nombreuses îles. Curiosité de l’Histoire, toutes île dans la mer Baltique au large de l’Estonie ou de la Lettonie appartient à l’Estonie, même si elle semble être plus proche de la Lettonie.
La plus importante est Saaremaa, elle a la superficie du Luxembourg, et j’y ai passé la journée de samedi. Il faut emprunter un ferry.
Deux bateaux font la navette toute la journée, avec un départ toute les 30 minutes environ.
L’île est plate comme la main et battue par les vents. Donc, comme à Öland on y voit des moulins.
L’île est largement couverte de forêts de pins ou de bouleaux. Parfois il y avait des pins d’un côtés de la route et des bouleaux de l’autres. Il y a très peu de plages, et quelques falaises.
Mais la principale curiosité géologique de Saaremaa est le cratère de Kaali.
Les Hommes se sont longtemps demandés qu’elle pouvait être la cause de ce rond parfait au milieu de l’île : volcanisme, action d’un géant mythologique ? L’origine météoritique a finalement été démontrée dans les années 1930.
Le cratère est donc le produit de la chute d’un météore de 20 à 80 tonnes, tombé à la vitesse de 10 à 20 km/s, et cela se serait produit il y a 2700 ou 7600 ans. Bref il y a beaucoup d’incertitudes, sauf les dimensions du cratère : 110 mètres de diamètre et 22 de profondeur.
Huit autres cratères d’impact plus petits sont éparpillés dans un rayon d’une centaine de mètres. Ils ont été produits par le même météore qui se serait brisé en plusieurs morceaux entre 5 et 10 kilomètres d’altitude.
La plus grande ville de Saaremaare est Kuressaare. C’est une ville touristique avec quantité d’hôtels et de villages de vacances. Mais son attrait principal est son château espiscopal.
Les premières mentions du château datent de 1380. Il a été construit par les chevaliers teutoniques pour conforter leur mainmise sur Saaremaare, les populations locales ne se laissant pas christianiser facilement. Il passe sous contrôle danois en 1559 puis suédois en 1645.
Le château est essentiellement un gros cube, comme à Narva, entouré d’une enceinte bastionnée « à la Vauban ». Cette dernière est l’oeuvre d’Erik Dahlbergh, le Vauban suédois (les deux sont contemporains). Elle est largement intacte et donne au château son double aspect médiéval et moderne.
L’intérieur du château est aussi intéressant que l’extérieur. Comme le château était le siège de l’évêque qui exerçait le pouvoir séculier sur la région, il possède les attributs d’un couvent ou d’une cathédrale, tels une salle capitulaire et un cloître.
Quelques salles sont consacrées à l’histoire naturelle locale, à la vie quotidienne sur l’île et à l’histoire tout court de l’île. Les salles les plus anciennes évoquent le 19ème siècle avec des panneaux en Estonien et Russe. Les salles plus récentes parlent du 20ème siècle avec les occupations allemande et soviétique, et le processus d’indépendance. Ici les panneaux sont en Estonien et Anglais.Pendant l’occupation soviétique, les installation militaires étaient nombreuses sur l’île, avec plusieurs radars et sites de missiles, et toute l’île était interdite d’accès aux Estoniens du continent.
C’était une belle journée sous le soleil.