Je n’ai trouvé nulle part ce qui signifie « Casale ». Par contre je sais que « villa » désignait chez les Romains la grande demeure au centre d’un vaste domaine agricole.
Et cette villa est si vaste qu’elle devait appartenir à un riche et important personnage, mais là non plus, on ne sait pas qui. Probablement un sénateur, voire le gouverneur de Sicile ou un proche de l’empereur.
Seule certitude, la villa date du début du IVème siècle ap JC. Elle a été ensevelie par un glissement de terrain au XIIème siècle et n’a été redécouverte qu’en 1929.
Le glissement de terrain a eu l’immense mérite de protéger les 3500 m2 de somptueuses mosaïques qui ornent toutes les pièces, sans exception. Même la plus petite pièce de service a sa mosaïque, avec des motifs simples, mais quand même. Les murs étaient également couverts de fresques, mais celles-ci ont quasiment toutes disparu.
La visite se fait à partir d’une coursive qui serpente dans toutes les pièces. Ainsi on peut admirer les mosaïques depuis l’équivalant d’un premier étage.
Les mosaïques représentent des scènes de la vies quotidienne, des scènes mythologiques ou symboliques.
Le morceau de bravoure est la galerie de la grande chasse. Le long de ses 80 mètres elle représente la capture d’animaux sauvages (et même mythologiques) puis leur transport par bateau vers Rome pour les jeux du cirque.
Ça fait beaucoup d’animaux et de personnages. Il est fort probable que le propriétaire des lieux soit représenté parmi eux. Si c’est le cas, il est facile à reconnaître : c’est celui qui est le plus richement vêtu. Mais ça ne nous donne toujours pas son nom.
Quelle que soit l’époque, il va de soi que les personnages importants pratiquent la chasse. Dans la salle de la petite chasse, différentes techniques et différents gibiers sont représentés.
La chasse est un sport risqué : on voit un personnage blessé par un sanglier dans le coin inférieur droit.
Chose amusante, plusieurs scènes ont leur pendant pour enfants dans une autre salle, y compris celle-ci où des enfants tentent de capturer des animaux de ferme.
Ici non plus, l’exercice n’est pas sans risque : un enfant est mordu par un rat, un autre se fait courser par un coq.
Près de l’entrée une salle toute en longueur représente une course de chars dans le circus maximus de Rome, avec supporters dans les gradins et prix remis au vainqueur de l’équipage vert (à Rome, ou à Byzance, chaque char avait sa couleur). Une autre salle représente une course de chars d’enfants tirés par des oiseaux, où l’équipage vert l’emporte aussi.
La scène la plus connue représente des jeunes femmes pratiquant des exercices physiques.
La femme en toge remet les prix aux vainqueures.
Le commentaire a beau expliquer qu’elles ne portent pas de bikinis. Tout de même, 1700 ans avant, c’est troublant.
Il y a trop de salles pour les détailler toutes. Certaines ne sont pas très visibles, comme les thermes que l’ont voit de loin, ou le triclinium (salle à manger) fermée à la visite, je suppose pour entretien.
Mais à chaque salle l’émerveillement est renouvelé. La finesse du dessin et la richesse des détails font oublier qu’il s’agit de petits cubes posés les uns à côté des autres.
La quantité et la qualité des mosaïques de la Villa Romana del Casale justifient son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et sur la liste des sites indispensables du touriste en Sicile.
D’autres photos dans mon album.