Teotihuacan

Le Mexique est un eldorado pour archéologues. Beaucoup de civilisation ont prospéré puis disparu bien avant que les Espagnols ne débarquent au XVIème siècle. Un des sites pré-colombien les plus importants est Teotihuacan, où j’ai décidé de me rendre ce matin.

Teotihuacan

C’est assez compliqué de suivre la chronologie des civilisations mésoaméricaines. Ainsi le nom même du peuple à l’origine du site n’est pas connu. On pense que les premières constructions datent de 200 av JC et que le site a été abandonné vers le VIème siècle. Nous sommes donc bien avant les Aztèques. D’ailleurs le nom « Teotihuacan » est un mot aztèque, le nom original du site n’est pas connu.

Néanmoins, on retrouve ici beaucoup de points communs avec les autres civilisations de la région : cosmogonie, rites, dieux, …

Le site de Teotihuacan est à une quarantaine de kilomètres de Mexico, distance parcourue par un bus en une heure à partir de la gare routière Terminal Norte, plus une demi-heure pour rejoindre la gare routière.

Il s’étend sur environ 25km2 dont 2% seulement ont été fouillés. Il s’articule autour d’une route de 40 mètres de large et 2 km de long : la chaussée des morts. Au nord elle se termine par la pyramide de la lune.

La pyramide de la lune

La pyramide de la lune est haute de 46 mètres. Les archéologues ont trouvé qu’elle est le résultat de l’empilement de pyramides successives, comme celle du Templo Mayor à Mexico. Cela est d’ailleurs assez courant pour les pyramides mésoaméricaines. Des tombeaux ont été trouvés à l’intérieur, mais ils ne sont pas accessibles au public. Par contre il est possible de gravir la pyramide mais pas jusqu’à son sommet, mais sur un tiers environ seulement, ce qui est déjà un rude exercice car les marches de son escaliers sont très hautes.

La pyramide du soleil est la plus grande du site. Elle est située à l’est de la chaussée des morts qu’elle domine de ses 65 mètres.

La pyramide du soleil à Teotihuacan, Mexique

C’est la deuxième plus haute pyramide d’Amérique et, cas exceptionnel, elle a été construite d’un seul jet. Sa base est un carré de 225 mètres de côté. Ses escaliers attirent les visiteurs comme un aimant. L’ascension n’est pas très difficile, il faut juste prendre son temps et bien profiter du paysage.

L’extrémité sud du site est marquée par la citadelle, nom improprement donné par les Espagnols à une structure carrée ceinte de mur, mais sans fonction défensive. Son élément principal est une troisième pyramide, plus modeste, le temple de Quetzalcóatl.

La rude ascension de la pyramide de Quetzalcoatl

Ça en fait des marches à monter et descendre, toutes ces pyramides. Mais il n’y pas que des pyramides à Teotihuacan. La chaussée des morts est bordée de structures moins hautes, mais toujours carrées et munies d’escaliers.

Au total j’ai donc monté et descendu plusieurs centaines de marches (plus de 250 rien que pour la pyramide du soleil). Heureusement il ne faisait pas trop chaud grâce à un fort vent qui soulevait beaucoup de poussière par ailleurs.

Comme toujours sur ce genre de site, il est difficile de s’imaginer comment les habitants de l’époque y vivaient. Les structures qui sont aujourd’hui visibles sont a priori des temples. Ce qui ferait de Teotihuacan une ville religieuse, mais il devait bien y avoir des habitations pour le peuple, à part les quelques palais, comme celui du Quetzal-Papalotl.

Palais du Quetzal-Papalotl


Mais il faut se souvenir que tout le site n’a pas été fouillé. De fait il se pourrait bien que certains monticules ne soient pas tout à fait naturels…

Bien sur il n’y a pas d’archives, donc Teotihuacan garde toujours une part de son fascinant mystère.

En sortant du site, j’ai eu la chance de tomber sur un bus pour rentrer à Mexico, il n’y en a qu’un par heure. Je ne peux pas vraiment dire que je me suis reposé tant le bus était bondissant. Les derniers kilomètres dans le chaos de la circulation de Mexico étaient également très spectaculaires.

De retour à Mexico, je suis allé visité le Monumento a la Revolución Mexicana.

Monumento a la Revolución Mexicana (MRM)

Vu comme ça, on dirait un arc de triomphe, dont il serait le plus haut représentant au monde avec ses 67 mètres. Mais en fait il ne s’agit que de la partie centrale du « Palais legislatif fédéral ». Le chantier a commencé en 1897, mais il a été interrompu par la révolution de 1910. Le chantier a été terminé, en tant que mémorial, en 1938. Un ascenseur a été ajouté depuis, ce qui permet de jouir d’un beau point de vue sur la ville à moindre effort. La descente se fait à pied, cependant.

Après cela, j’ai marché à droite à gauche pour terminer à l’Hostería de Santo Domingo réputée pour son chile en nogada.

Créé pour la venue d’un éphémère empereur mexicain, en 1821, ce plat célèbre l’indépendance du pays en reprenant les couleurs de son drapeau : le vert (des gros piments doux, farcis de viande), le blanc (la sauce aux noix dont on les recouvre) et le rouge (les graines de grenade qui parsèment le plat).

Très bon et très copieux.

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