Archives de catégorie : Sicile 2019

Cefalù

Cefalù est une petite ville sur la côte nord de la Sicile, sur la mer Tyrrhénienne. La ville est dominée par un impressionnant rocher, d’environ 250 mètres de haut : la Rocca.

Cefalu

Pendant les périodes d’insécurité, quand la côte était fréquemment attaquée par des pirates, la population s’était réfugiée sur le rocher. Aujourd’hui encore, on peut y voir quelques vestiges de constructions de cette époque, dont un château en son sommet.

Créneaux du château de Cefalu

La promenade pour atteindre le sommet de la Rocca demande quelques efforts, mais ils seront récompensés d’une vue imprenable sur la ville.

Cefalu vu du dessus

Le principal monument historique de Cefalù est sa cathédrale-basilique de la transfiguration.

Basilique cathédrale de la transfiguration, Cefalu

La construction de la cathédrale a été ordonnée en 1131 par Roger II de Hauteville, premier roi de Sicile. Il avait prévu d’en faire sa sépulture, mais il sera finalement enterré dans la cathédrale de Palerme. Pour la décoration intérieure de la cathédrale, Roger a fait venir de Byzance les meilleurs artistes mosaïstes. Il est probable que le programme initial était de couvrir entièrement l’intérieur de la cathédrale de mosaïques dorées. Finalement seule l’abside en sera couverte, mais le résultat n’en est pas moins somptueux.

Christ pantocrator dans la cathédrale de Cefalu

Le Christ pantocrator de Cefalù est un des plus beaux de toute la chrétienté. Mais il n’est pas le seul en Sicile comme nous le verrons à Palerme.
La cathédrale de Cefalù a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, sous l’entrée « Palerme arabo-normande et les cathédrales de Cefalú et Monreale ».

D’autres photos dans mon album.

Morgantina

Quand on est dans la région de la Villa del Vesale, la visite de Morgantina est logique. Pourtant les deux sites archéologiques ne sont pas liés, sauf par le billet d’entrée qui est commun.

Morgantina est ce qu’il reste d’une cité grecque de 30000 habitants. Plus modeste que Sélinonte et Agrigente, mais quand même importante.

Morgantina

On voit ici le partie centrale de la cité avec l’agora et le théâtre. L’agora est encadrée de deux petites collines sur lesquelles s’étendanit le reste de la ville. On peut y voir les vestiges de maisons, ateliers et commerces.
Le plus étonnant sur ce site se trouve au centre de l’Agora.

Morgantina

Apparemment, ces importants gradins étaient le lieu où se rassemblait les citoyens pour débattre des affaires de la cité. Leur capacité était plus élevée que celle du théâtre. Je n’avais jamais vu une telle structure auparavant, comme quoi même un site modeste peut apporter son lot de découvertes.

Car si le site archéologique en soi est assez vaste, il n’est pas très bien mis en valeur, ni même entretenu. Les herbes folles envahissent toutes les zones secondaires, les panneaux explicatifs sont grands et traduits, mais complètement délavés et rendus illisibles par le soleil, aucun document disponible à la caisse.
C’est dommage.

Deux kilomètres avant Morgantina, le petit musée archéologique d’Aidone expose des objets découverts sur le site.

Le musée d'Aidone

Le pièce maîtresse des collections est un ensemble d’objets en argent qui a connu une histoire mouvementée. Il était exposé au Metropolitan Museum of Art de New-York depuis longtemps, sans que son origine exacte soit connue. Dans les année 1980, des archéologues ont prouvé qu’il avait été mis au jour à Morgantina lors de fouilles clandestines, puis vendu illégalement au musée américain. L’État Italien a obtenu la rétrocession de l’ensemble et son retour au musée d’Aidone.
Mais je n’ai pas pu voir ces objets, car ils sont l’objet d’un prêt exceptionnel, jusqu’au mois de juin, au Metropolitan Museum of Art de New-York.

Morgantina est le point le plus à l’est de mon périple, c’est là aussi où j’ai vu l’Etna pour la première fois.

Etna

Villa Romana del Casale

Je n’ai trouvé nulle part ce qui signifie « Casale ». Par contre je sais que « villa » désignait chez les Romains la grande demeure au centre d’un vaste domaine agricole.
Et cette villa est si vaste qu’elle devait appartenir à un riche et important personnage, mais là non plus, on ne sait pas qui. Probablement un sénateur, voire le gouverneur de Sicile ou un proche de l’empereur.
Seule certitude, la villa date du début du IVème siècle ap JC. Elle a été ensevelie par un glissement de terrain au XIIème siècle et n’a été redécouverte qu’en 1929.
Le glissement de terrain a eu l’immense mérite de protéger les 3500 m2 de somptueuses mosaïques qui ornent toutes les pièces, sans exception. Même la plus petite pièce de service a sa mosaïque, avec des motifs simples, mais quand même. Les murs étaient également couverts de fresques, mais celles-ci ont quasiment toutes disparu.

Une petite salle de la Villa del Casale

La visite se fait à partir d’une coursive qui serpente dans toutes les pièces. Ainsi on peut admirer les mosaïques depuis l’équivalant d’un premier étage.

Villa Romana del Casale

Les mosaïques représentent des scènes de la vies quotidienne, des scènes mythologiques ou symboliques.
Le morceau de bravoure est la galerie de la grande chasse. Le long de ses 80 mètres elle représente la capture d’animaux sauvages (et même mythologiques) puis leur transport par bateau vers Rome pour les jeux du cirque.

L'embarquement de l'éléphant

Ça fait beaucoup d’animaux et de personnages. Il est fort probable que le propriétaire des lieux soit représenté parmi eux. Si c’est le cas, il est facile à reconnaître : c’est celui qui est le plus richement vêtu. Mais ça ne nous donne toujours pas son nom.
Quelle que soit l’époque, il va de soi que les personnages importants pratiquent la chasse. Dans la salle de la petite chasse, différentes techniques et différents gibiers sont représentés.

Scènes de chasse

La chasse est un sport risqué : on voit un personnage blessé par un sanglier dans le coin inférieur droit.
Chose amusante, plusieurs scènes ont leur pendant pour enfants dans une autre salle, y compris celle-ci où des enfants tentent de capturer des animaux de ferme.

Scènes de chasse enfantine

Ici non plus, l’exercice n’est pas sans risque : un enfant est mordu par un rat, un autre se fait courser par un coq.

Près de l’entrée une salle toute en longueur représente une course de chars dans le circus maximus de Rome, avec supporters dans les gradins et prix remis au vainqueur de l’équipage vert (à Rome, ou à Byzance, chaque char avait sa couleur). Une autre salle représente une course de chars d’enfants tirés par des oiseaux, où l’équipage vert l’emporte aussi.

La scène la plus connue représente des jeunes femmes pratiquant des exercices physiques.

Gymnastique féminine

La femme en toge remet les prix aux vainqueures.
Le commentaire a beau expliquer qu’elles ne portent pas de bikinis. Tout de même, 1700 ans avant, c’est troublant.

Il y a trop de salles pour les détailler toutes. Certaines ne sont pas très visibles, comme les thermes que l’ont voit de loin, ou le triclinium (salle à manger) fermée à la visite, je suppose pour entretien.
Mais à chaque salle l’émerveillement est renouvelé. La finesse du dessin et la richesse des détails font oublier qu’il s’agit de petits cubes posés les uns à côté des autres.

La quantité et la qualité des mosaïques de la Villa Romana del Casale justifient son inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et sur la liste des sites indispensables du touriste en Sicile.

D’autres photos dans mon album.

Agrigente

La ville moderne d’Agrigente compte environ 60000 habitants.
L’antique Akragas a eu à son apogée une population d’environ 100000 habitants. Elle exerçait alors sa domination sur la moitié de la Sicile, y compris Sélinonte, et son rayonnement s’étendait bien au delà.
La ville fut fondée en 581 av JC par des colons venus de Rhodes et de Crète. En lutte contre Carthage, qui cherche à conquérir la Sicile, Akragas connaît un premier triomphe à la bataille d’Himère (480). Cette victoire écarte Carthage de l’île et assure à Akragas richesse et prospérité pour un temps. En 406, Carthage prend sa revanche, conquiert Akragas et la Sicile.
A l’issue de la deuxième guerre punique (218-203), Carthage sera mis définitivement hors jeu par Rome (Delenda Carthago) qui s’impose alors en Sicile, puis dans toute la Méditerannée.

Par chance pour le touriste moderne, ni Carthage ni Rome n’ont rasé l’Agrigente antique, et la ville moderne s’est développée à côté, donc il reste des tas de choses à voir. A part les temples, il y a aussi des pans entiers d’habitat. Peu mis en valeur, on les remarque à peine en circulant entre les temples et la ville.

L’attraction principale d’Agrigente est la vallée des temples. Le nom est bizarrement choisi car ce n’est pas une vallée, mais une crête naturelle le long de laquelle s’enchaînent les temples. La crête a été renforcée de murailles défensives. La ville était donc sous la protection à la fois de la muraille et des dieux.
Quand on arrive par le bas, on voit bien cette crête, et la ville derrière.

Le temple de la Concorde

Les temples étaient visibles depuis la mer et le spectacle devait être saisissant pour les navigateurs. J’ai lu un article qui comparait même cet effet à celui produit par Manhattan au XXème siècle.

Par le passé, des érudits ont attribué des noms aux temples. La plupart de ces attributions se sont avérées erronées par la suite, mais les noms sont restés. Par exemple le temple de la Concorde a été nommé ainsi parce qu’on avait trouvé une inscription dans ce sens à proximité, mais rien ne dit que c’était effectivement le nom du temple pendant l’antiquité.

Le temple de la Concorde, continuons de l’appeler ainsi, est le mieux préservé du site. C’est parce qu’il a été recyclé en église chrétienne, ce qui a assuré son entretien plus longtemps.

Le temple de la Concorde

Tous les temples d’Agrigente sont de style dorique mais les constructions se sont étalées sur plusieurs siècles et, par exemple, le temple d’Hercule est jugé plus archaïque d’après la forme de ses colonnes. Elles ont été relevées au XIXème siècles par un officier anglais féru d’archéologie.

Le temple d'Hercule

Le temple de Zeus olympien était, c’est bien normal, le plus imposant de tous. Avec ses 56 par 113 mètres, c’était le plus grand de Sicile, et le deuxième en taille du monde grec derrière le temple d’Artémis à Ephèse.
Il n’en reste pas grand chose si ce n’est ses télamons. Ces figures masculines, pendant des cariatides, supportaient le toit du temple et se dressaient entre les colonnes. Il y avait 38 télamons à Akragas. Ils mesuraient 8 mètres de haut et les colonnes étaient deux fois plus hautes, ce qui donne une petite idée de l’immensité du temple. Celui que l’on voit ici est une reproduction.

Un télamon dans le temple de Zeus olympien

L’original a été remonté verticalement au musée archéologique.

Un télamon au musée archéologique

Le musée archéologique complète utilement la visite de la vallée des temples. Il expose des milliers d’objets trouvé à Akragas ou dans les environs, par exemple des vases peints, des figurines votives ou des éléments architecturaux Ces têtes de lion étaient les bouches d’évacuation des eaux de pluie des toits des temples. Ce sont les gargouilles grecques !

Musée archéologique d'Agrigente

Hasard du calendrier, l’accès au musée et à la vallée étaient gratuits ce dimanche, et il y avait beaucoup de visiteurs locaux pour la promenade, en plus des touristes internationaux. Et c’est vrai que la visite était agréable sous le ciel bleu. Le soleil est enfin revenu, mais pas trop chaud (il y avait beaucoup de vent aussi) mais qui donne des couleurs quand même.
L’axe principal d’un bout à l’autre du parc fait environ 2 km et descend en pente douce du temple de Junon jusqu’au sanctuaire des divinités chthoniennes.

Le temple de Junon

Les bus des voyages organisés déposent leurs clients à la première extrémité et les récupèrent à la seconde. Le voyageur individuel fait l’aller-retour à pied, mais il y a des diverticules pour varier les plaisirs et les points de vue.
On peut voir également des traces d’habitats, les murailles et des sépultures paléochrétiennes ainsi que des jardins, mais soyons clair : on vient ici pour les temples.
Agrigente faisait aussi partie de ma liste des sites à visiter de longue date, et je suis content d’avoir pu le visiter dans de si bonnes conditions.

D’autres photos dans mon album.

Gibellina

La ville de Gibellina a été complètement détruite par un tremblement de terre en 1968.
Une nouvelle Gibellina a été construite ex-nihilo 20 kilomètres plus loin. Et justement, dès mon premier jour je suis passé sous l’entrée symbolique de Nueva Gibellina, la nouvelle Gibellina.

L'entrée de Nuova Gibellina

C’était un accident de GPS sur la route de Segeste, mais puisque j’avais prévu d’y passer de toute façon, ce n’était pas très grave. Mais je ne m’attendais pas à voir la sculpture si tôt dans le séjour.
A part la porte, la nouvelle ville est parsemée de sculptures et d’installations d’art contemporain mais qu’est devenue l’ancienne Gibellina ?
Il reste les ruines abandonnées de quelques bâtiments périphériques. Mais le centre-ville a été remplacé par ça.

Cretto di Burri

Cette structure en ciment est l’œuvre de l’artiste plasticien Alberto Burri (1915-1995). D’où le nom d’usage « Cretto di Burri » (la fissure de Burri).
La construction a commencé en 1984 mais le chantier s’est arrêté en 1989 par manque de financement. Elle a été achevée en 2015 avec l’aide de l’Union Européenne.
La hauteur des blocs est de 150 cm. Ils reprennent les contours des pâtés de maisons de la cité disparue. C’est donc une sorte de plan à l’échelle 1 dans lequel on peut déambuler. Mais à la différence de la vraie ville, on peut voir les autres visiteurs de loin. Car curieusement je n’étais pas le seul.

Je ne suis pas le seul dans le Cretto di Burri.

C’est très surprenant, et ça vaut le détour. Mais, encore une fois, ça aurait été mieux sous le soleil.
Je suis arrivé sur le site sous la pluie et j’ai attendu que ça se calme dans la voiture. La pluie a fini par cesser et j’ai pu me promener dans l’oeuvre.
Pour trouver le point de vue pour la dernière photo, j’ai parcouru des dizaines de kilomètres de mauvais chemins à l’aide des photos satellites des environs sur le smartphone. Merci la technologie !
Par chance, la vue était presque complètement dégagée pendant quelques secondes.

Le Cretto di Burri dans les nuages

Le Cretto di Burri n’est mentionné dans aucun guide. J’ai découvert son existence il y a des années par hasard sur internet, et j’avais soigneusement noté sa localisation dans mes petites listes.
Je me réjouis de l’avoir enfin visité, même si les conditions n’étaient pas très favorables.

D’autres photos dans mon album.

Sélinonte

La cité de Sélinonte a été créée au VIIème siècle par des colons grecs sur la côte sud de la Sicile. A son apogée elle a compté 80000 habitants, ce qui est considérable pour l’époque. Comme toute cité grecque qui se respecte, elle était constamment en conflit avec ses voisines, dont Ségeste. Hélas pour Selinonte, Ségeste était alliée à la puissante Carthage, ce qui a entraîné sa perte et sa destruction au IVème siècle. Une partie de l’habitat fouillé a dévoilé l’installation de colons puniques (ou carthaginois) après cette date.

De nos jour le site de Sélinonte est un des plus beaux sites archéologiques de toute la Méditerranée, avec 8 temples principaux et toute une ville.
L’usage a attribué des lettres aux différents temples. Les temples E, F et G, situés près de la billetterie sont les plus importants.
Seul le E semble à peu près complet, mais en fait il a subi une opération d’anastylosis (reconstitution) dans les années 1950 et il faut reconnaître qu’il a fière allure.

Le temple E de Sélinonte

Il a la forme rectangulaire réglementaire et compte 6 par 15 colonnes. Les salles intérieures réservées au culte ont également été reconstituées. Ce n’est pas le premier temple grec que je vois, mais c’est le premier à l’intérieur duquel j’ai pu déambuler.

Dans le temple E de Sélinonte

Les temples F et G voisins ne sont qu’amas de blocs de pierres et de morceaux de colonnes. Le G était beaucoup plus grand, avec une taille comparable à un terrain de foot : 50 par 110 mètres et 8 par 17 colonnes. Mais ça, c’était avant.

Le temple G de Sélinonte en pièces détachées

Le reste du site est sur une autre colline 3200m plus loin : c’est l’acropole, ou ville haute. Elle surplombe la mer et elle entourée de puissantes murailles. Des différents temples construits sur l’acropole, seule un partie des colonnes du temple C sont debout : elles ont été relevées en 1925.
La porte nord, opposée à la mer, fait l’objet d’impressionnantes fortifications. Avec l’aide des panneaux explicatifs je les ai même trouvées plus sophistiquées que celles d’une de nos cités médiévales.

La porte fortifiée nord de Sélinonte

Avant d’arriver à Sélinonte, je m’étais arrêté aux Cave di Cusa, 15 km avant. C’est une carrière d’où proviennent les colonnes des temples de Sélinonte. Le chantier semble avoir été abandonné brusquement puisqu’on peut encore y voir des tronçons de colonnes en cour d’extraction. On peut en faire le tour, c’est très étonnant.

Deux morceaux de colonnes prêts pour la livraison

Le site de Sélinonte est très beau, et la visite très intéressante. La proximité de la mer, aujourd’hui très agitée, ajoute à la beauté du site.
Je ne suis pas allé visiter la partie du site la plus excentrée, et a priori moins spectaculaire, mais j’ai quand marché 6800 m environ.
Hélas le ciel était particulièrement bas et d’une tristesse infinie. J’avais l’impression qu’il allait me tomber sur la tête à chaque instant. Ce qui a fini par arriver, mais j’étais à l’abri dans la voiture.

D’autres photos dans mon album.

Trapani, Erice, Marsala

J’ai passé la journée sur la côte occidentale de la Sicile, plus proche de la Tunisie que de l’Italie continentale.
Malheureusement il a fait moche toute la journée, avec de la pluie faible mais persistante.

Trapani est la principale ville du coin. C’est un port de moyenne importance dont l’âge d’or de la pêche au thon n’est plus qu’un souvenir. Les salines toutes proches ont aussi apporté de la richesse à la ville par le passé, ce qui est encore visible par certaines riches demeures.

Banco di Sicilia, Trapani

A part quelques églises et musées, Trapani n’a pas énormément d’attraits.
Les marais salants tout proches promettent de belles visites quand il fait beau, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui.

Trapani et ses marais salants

Cette région de la Sicile est plate comme la main, sauf la montagne d’Erice à quelques kilomètres de Trapani.
Le nom Erice vient du nom du héros grec Eryx, pourtant il ne s’agit pas d’une colonie grecque, mais phénicienne. Toutefois, à part un morceau de mur, il ne reste rien de ce temps-là.
Le village d’Erice occupe le sommet d’une montagne de 750 mètres de haut qui domine Trapani et la plaine alentour.

Erice est un site touristique majeur, avec son lot de restaurants et de boutiques de qualité inégale. Comme toujours dans ce cas, il y a aussi bien des gargotes à sandwich et des restaurants gastronomiques, des boutiques de souvenirs criard et des artisans d’art. Mais il ne faut pas s’arrêter là, car Erice possède un riche patrimoine historique, principalement d’églises dont le nombre et la richesse étonnent pour une si petite ville.
La plus importante est l’église royale, fondée par le roi Frédéric III d’Aragon en 1314.

La voûte ouvragée de la catéhdrale royale d'Erice

Elle a été reconstruite au milieu du XIXème siècle, suite a un effondrement. La voûte que l’ont voit aujourd’hui n’est donc pas celle d’origine, mais le guide ne dit pas si elle reproduit le motif original.

D’après les guides touristiques, Erice est un superbe village médiéval perché sur sa montagne. Le site mérite la visite, mais aussi le soleil. Sous la pluie, le site manque singulièrement de couleur.

Une ruelle d'Erice

Mais bon j’imagine qu’un plein été, ça doit être l’enfer. Aujourd’hui, c’était plutôt calme.

J’ai terminé ma journée à Marsala. Comme Trapani, la ville a connu des jours meilleurs, mais le commerce du vin de Marsala procure encore une certaine renommée.
Comme toujours dans la région, les origines de la ville sont très anciennes, à savoir une colonie phénicienne. Marsala est quasiment au point le plus proche des côtes tunisiennes, et son port s’est développé pendant la période arabe. Les Arabes l’avait appelé le port de dieu, ou Marsa Allāh et le nom est resté.
Dans l’Histoire plus récente, Marsala a été le point de débarquement de Garibaldi et son expédition des Mille le 11 mai 1860.
La rue principale de Marsala est la Via XI Maggio et une des portes de la ville a été rebaptisée porte Garibaldi.

La porte Garibaldi

Avec ses (presque) mille compagnons, Garibaldi a commencé ici sa conquête de la Sicile, ou plus précisément il a chassé les Bourbons d’Espagne qui régnaient encore sur la Sicile. C’était une étape importante dans l’histoire de l’unification de l’Italie.

Demain je prend la direction de l’est, forcément.
Le soleil devrait progressivement revenir. Ça m’arrange.

D’autres photos dans mon album.

Ségeste

A peine descendu de l’avion, je commence mon voyage en Sicile par une des spécialités locales : les sites archéologiques.

Depuis la nuit des temps, des peuples sont venus de loin s’installer sur l’île de Sicile : Grecs, Romains, Arabes, Normands…
On ne connaît pas très bien le peuple des Elymes qui a fondé Ségeste (Egesta en grec). Il se raconte qu’il s’agit de descendants de la cité de Troie, comme beaucoup d’autres sites dans toute la Méditerranée. Les Elymes n’étaient donc pas grecs au sens strict, mais ils étaient quand même de culture grecque.

Cela se voit aujourd’hui par son principal vestige, de facture parfaitement grecque : le temple.

Le temple de Ségeste

Il est de style dorique, typique du la fin du Vème siècle av JC. C’est un rectangle de 21 par 56 mètres, et 6 colonnes par 14. Il semble être mieux conservé que d’autres que j’ai pu voir à Paestum ou Athènes.
Pourtant il est inachevé : ses colonnes ne sont pas cannelées et il reste des traces d’éléments architecturaux provisoires datant de sa construction. Par ailleurs la salle réservée au culte n’a pas été construite et on ne sait pas à quel dieu il était consacré. C’est peut-être ce qui a sauvé le temple : il n’a pas été détruit quand les Vandales ont rasé Ségeste au Vème siècle ap JC.

Au IIIème siècle, les Romains on repris la cité en main et y ont bâti un théâtre. Il est situé un peu plus haut que le temple. Il devait pouvoir accueillir 4000 personnes.

Le théâtre de Ségeste

Le chemin qui descend du théâre offre de beaux points de vue sur la nature et le temple.

Le temple de Ségeste

Des vestiges de la ville antique ont été mis au jour autour du théâtre, mais le travail des archéologues a été rendu plus compliqué par des édifices datant du moyen-âge.
On a du mal à imaginer tant de monde dans un site aujourd’hui tellement désert et loin de tout.

Ségeste est à mi-chemin entre l’aéroport de Palerme et Trapani, première ville étape, où je suis arrivé peu avant le coucher du soleil.

Coucher de soleil à Trapani

D’autres photos dans mon album.