La vallée des roses et des rois Thraces

La plaine au nord du massif du grand Balkan est plate comme la main. Entre les villes de Chipka (Шипка) et de Kazanalak ( Каэанлък) on trouve principalement deux choses : des champs de roses et des tombeaux thraces. Ces derniers sont les seuls reliefs de la plaine.

La rose est cultivée depuis toujours dans la région. Des textes grecs vantaient déjà la qualité des roses cultivées ici. Dès l’indépendance, de grandes maisons exportent l’eau de rose et l’huile de rose dans le monde entier. Toutes ces entreprises sont nationalisées pendant la période communiste, et privatisées après, mais la production et l’exportation n’ont jamais cessé. Aujourd’hui toutes les boutiques du pays vendent parfums, savons et cosmétiques à la rose.
Les variétés produites en Bulgarie sont essentiellement les roses de Damas et Alba, alors qu’à Grasse ont cultive la rose Centifolia. Chaque variété a ses subtilités qui font le miel  des parfumeurs.
Le festival de la rose de Kazanlak a lieu chaque année en mai. Et c’est à Kazanlak que se trouve le musée de la rose.

Le musée de la rose de Kazanlak

Le musée raconte les siècles de culture de la rose en Bulgarie en quelques salles. On en fait vite le tour. Je me demande s’il ne sert pas de prétexte à la boutique.

Mais avant d’arriver à Kazanlak, et entre deux visites au Bouzloudja, je me suis d’abord intéressé aux tombeaux thraces.

En descendant de la montagne, on remarque tout de suite plusieurs tumuli.

Des tumuli dans la région de Chipka

Il y a un belle concentration de tumuli autour de Chipka. Ils datent du IVème siècle avant JC environ et appartiennent à la culture thrace. Des tombeaux thraces ont également été découverts dans d’autres régions de Bulgarie.
Les Thraces sont un ensemble de peuples dont l’aire géographique correspond à peu près à la Bulgarie actuelle. D’après la tradtion Dyonisos et Orphée étaient Thraces. Mais le Thrace le plus connu reste Spartacus.
La civilisation thrace s’est dévelopée à partir du deuxième millénaire, ce qui en fait des contemporains des Achéens (Mycènes), des Ioniens ou des Eoliens, des peuples grecs avec lesquels les Thraces partagent des traits culturels et religieux.
Les Thraces sont réputés pour leur orfèvrerie en or dont j’ai pu voir quelques exemples au musée archéologique de Sofia, et lors d’une importante exposition au Louvre il y a quelques années.
En 133 av JC les Thraces passent sous domination romaine. Une province de Thrace romaine est même créée en 46.

Souvent les peuples modernes se cherchent un peuple antique comme ancêtre. Pour les Bulgares, leurs ancêtres sont tout trouvés : ce sont les Thraces !

Rien qu’autour de Chipka, sept tumuli sont ouverts à la visite. Je n’en ai visité que deux plus un troisième à Kazanlak.

Le tombeau du rois Seuthès III, découvert en 2004, est le plus connu. C’est le seul dont on connaît avec certitude le nom du pensionnaire.

La tombe de Seuthès III

Seuthès III était un contemporain d’Alexandre le Grand. Sa capitale, Seuthopolis, à été découverte et fouillée en 1948, puis engloutie dans un lac de barrage.

On ne sait pas qui a été enseveli dans le tombeau Ostrusha, qui a été pillé pendant l’antiquité. Il comportait 6 pièces, dont une seule a été reconstituée dans un petit édicule à part.

Détail du plafond du tombeau d'Ostrusha

Le ciel du tombeau est décoré de peintures très fines, mais malheureusement très dégradées.

Enfin, dans un parc de Kazanlak, un autre tombeau a été découvert en 1944 par des soldats qui creusaient des tranchées.

La voûte du tombeau thrace de Kazanlak

Ce tombeau est spectaculaire par ses fresques découvertes en très bon état et il fait partie du Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 1979. Ce qu’on visite est en fait une réplique à deux pas du tombeau original qui est fermé à la visite pour préserver ses fresques.

Cette concentration de tombeaux antiques est intéressante, mais je suis un peu déçu.
Chaque tombeau est très petit (2 mètres de diamètre pour celui de Kazanlak) et la visite est vite terminée. A 6 leva (3 €) par visite la note monte vite. Et tous les objets découverts (130 pièces pour 1 kg d’or au total pour celui de Seuthès III) ont été mis à l’abris dans des musées ou des réserves.

Finalement j’ai fini ma journée et je suis arrivé à l’hôtel à Kazanlak vers 16h. La ville en elle-même ne présente pas un grand intérêt, et j’aurais peut-être pu aller dormir plus loin sur mon parcours.
Mais l’hôtel a une belle terrasse ombragée et ventilée, et je m’y suis installé pendant deux bonnes heures avant de quérir quelque nourriture

Le soir j’ai mangé un Kudkudicania (enfin je crois).

C’est du porc dans une sauce épaisse pleine de champignons, d’oignons et d’abricots sec et c’est très bon.
A midi, j’avais pris un petit encas souvent proposé en apéritif : une assiette de coeurs de volaille aux oignons. Et c’était bon aussi.

J’ai mangé presque à chaque repas en terrasse, et presque à chaque fois aussi il y a des chats qui patrouillent autour des tables, et ils savent s’y prendre pour obtenir leur part. A mon avis ils ne mangent pas souvent des croquettes.

Demain : direction Polvdiv.

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