Venise, jour 4

Il a encore fait beau toute la journée. Le température atteignait les 30°C au soleil, mais à Venise on est facilement à l’ombre.

Le matin j’avais rendez-vous à 10h à Ca’Foscari pour une visite guidée. Ca’ est l’abréviation de Casa, et Foscari est le nom d’une des grandes familles vénitienne, que nous avons d’ailleurs déjà croisée, avec la villa Foscari à Malcontenta.
En 1452, soit à peu près un siècle avant la villa, le Doge Francisco Foscari fait bâtir un des plus imposants palais de l’époque sur le Grand Canal. Il n’y habite que quelques jours avant de mourir, et le palais est récupéré par la ville, notamment pour accueillir des hôtes de marque. Ce sera le cas en 1574 d’Henri III de Valois sur le chemin du trône de France après avoir quitté celui de Pologne.
Le bâtiment est affecté en 1868 à l’Université de Venise qui en fait son siège.
Il ne reste plus rien d’ancien à l’intérieur du palais. La visite était surtout intéressante pour le commentaire de la guide, vénitienne pur souche, et pour la discussion qui a suivi.
Ca’Foscari est situé dans un virage du canal, à l’endroit où il est le plus large, et la vue sur le Grand Canal depuis le deuxième étage était un autre intérêt de la visite.

Activité sur le Grand Canal

Ca’Rezzonico est juste à côté de Ca’Foscari. Vous avez compris, c’était le palais de la famille Rezzonico. Aujourd’hui c’est un musée consacré à la Venise au XVIIIème siècle. Outre l’inévitable salle de bal, le palais est doté d’un portego, salon traversant faisant la liaison entre le canal et l’arrière du palais, où se trouve la salle de bal, justement.

Le portego de Ca'Rezzonico

Le décor de certaines pièces est d’origine. D’autres proviennent d’autres palais et ont été rassemblés là pour être préservés.
Le dernier étage est une pinacothèque, où se trouvent notamment les deux seuls tableaux de Canaletto visibles dans des collections publiques à Venise. Canaletto s’était fait comme spécialité des vues hyper détaillées de Venise.

Grand Canal vers Rialto

Ce tableau est un des premiers qu’il a peint et il représente exactement la même vue, cadrée un peu plus large, que j’ai eu ce matin depuis Ca’Foscari.
Après en avoir vu quelques uns à Paris, Londres, Madrid ou Dresde, j’aurais bien aimé en voir plus ici.

Ensuite j’ai tourné dans le quartier San Polo, principalement d’une église à l’autre. Il fait frais et on peut s’assoir dans les églises, choses pas possible partout dans Venise.
L’église la plus impressionnante du jour est la Basilica Santa Maria Gloriosa dei Frari, ou I Frari pour faire court (la langue italienne aime les raccourcis).

Basilica dei Frari

A l’intérieur se trouve quantité de monuments, dont le tombeau du Titien.

Juste à côté se trouve la Scuola Grande di San Rocco.
A Venise, les Scuole (pluriel de Sculoa, « écoles ») sont des confréries réunies sous l’égide d’un saint patron. Leurs membres sont laïcs et issus de la bourgeoisie. Le pouvoir politique étant réservé à la noblesse, les Scuole permettaient à leurs membres d’avoir un rôle très important, et prestigieux, dans la vie religieuse et l’assistance caritative. Il existait plusieurs types de Scuole : celles liées à une corporation, celles rassemblant des membres d’une communauté étrangère (Venise a toujours été une ville cosmopolite) et celles de dévotion. A partir de 1467, ces dernières deviennent officiellement des Scuole Grande.
Les Scuole ont presque toutes été supprimées par décret par Napoléon en 1806. Certaines ont été recrées plus tard et jouent toujours un rôle de bienfaisance.
La plus prestigieuse, la plus riche, et qui avait échappé au décret Napoléonien est la Scuola Grande di San Rocco (Saint-Roque) et son siège est ouvert à la visite.

Scuola Grande di San Rocco

C’est une salle immense et richement décorée, principalement par des tableaux du Tintoret, peintre vénitien du XVIème siècle.
Auparavant j’étais passé par la Scuola Grande San Giovanni Evangelista, moins grande mais quand même importante.

Venise est un entrelacs de ruelles et on ne soupçonne pas les volumes gigantesques que peuvent receler certains pâtés de maisons.

Le soir, j’ai enfin pu déguster un plat typiquement vénitien.

Fritto Misto

C’est tout simplement un assortiment de fruits de mer (poissons, calmars, crevettes) et de légumes frits, et c’est très bon.
Une crème brûlée très classique a suivi.

Pour demain la météo prévoit un risque élevé de pluie.
C’est fâcheux.
J’avais bien prévu des visites en intérieur, dont le Palais des Doges et l’Accademia, mais demain c’est aussi le jour de la Sensa. Et ça c’est en plein air.

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