Encore une belle et grande journée au soleil à Venise.
J’ai commencé par visiter le musée Correr, sur la place Saint-Marc. Il occupe des anciens bureaux de la République de Venise. Quand Napoléon a mis fin à la République en 1797 puis a intégré Venise au royaum d’Italie, il les a fait réaménager en palais impérial. Puis les Autrichiens ont récupéré Venise en 1815 pour en faire leur vice-royaume d’Italie et ont poursuivi les réaménagement en palais royal.
Comme de juste, la salle la plus spectaculaire est la salle de bal.
On visite aussi les appartements d’Elisabeth (Sisi pour les intimes) qui y a passé plusieurs mois en deux séjours, loin de Vienne et de son Franz.
Le parcours de la visite comprend également des collections archéologiques et la bibliothèque Marciana, spectaculaire elle aussi.
Tant que j’étais sur la place Saint-Marc, j’ai enchaîné avec la basilique du même nom. Les mosaïques sont illuminées de 11h30 à 12h45 et justement c’était l’heure. Enfin en comptant le temps de queue, je suis passé juste. La visite est gratuite, mais il est possible d’acheter un billet avec un créneau horaire avec une fenêtre de 10 minutes. Un peu étroit pour organiser sa journée à mon goût.
La basilique est incroyable, entièrement couverte de mosaïques dorées byzantines. Je n’avais rien vu tel depuis Istanbul (Constantinople en fait). Ou Torcello hier. Il ne me reste plus qu’à aller à Ravenne.
Hélas, comme à Notre-Dame de Paris, c’est l’usine.
Ensuite j’ai pris le vaporetto 2 pour aller sur l’île de San Giorgio, juste en face de la place Saint-Marc. La principale attraction de l’île est l’église San Giorgio Maggiore, et surtout son campanile doté d’un ascenseur et de la meilleur vue sur Venise.
San Giorgio étant au sud de Venise, le soleil est toujours du bon côté, mais en début d’après-midi, c’était encore meilleur.
Le vaporetto 2 passe toutes les 12 minutes, donc on ne perd jamais beaucoup de temps à l’attendre, ce qui est est heureux car c’est le seul moyen de rejoindre et de quitter San Giorgio. Je l’ai donc repris pour marcher un peu sur l’île de la Guidecca, puis revenir à Venise, en débarquant au pied de Santa Maria del Rosario.
Cette partie de Venise est le quartier de Dorsoduro, au sud du Grand Canal, qui offre plusieurs musée, dont l’Accademia (où j’irai demain normalement) et la Collezione Peggy Guggenheim.
J’ai vu beaucoup de musées d’art moderne, mais celui-ci est différent. C’est la collection personnelle de Peggy Guggenheim, femme hors norme (biographie en BD, les boucles d’oreilles mentionnées dans la BD sont exposées ici) et collectionneuse de choc. On parcourt un éventail de tout l’art des années 1930 à 1960 mis en scène dans un appartement. On est loin des colossaux Pompidou ou Tate Modern, et c’est très agréable.
La fin de l’après-midi approche. Un dernier coup de vaporetto 1 pour traverser le Grand Canal et je rentre à l’hôtel me rafraîchir un peu, poser le sac à dos et me changer. Ce soir je vais voir la Traviata de Verdi, à la Fenice.
La Fenice est un des théâtres les plus prestigieux du monde. Comme nous sommes à Venise, le bâtiment est coincé entre deux canaux et une petite place, mais à l’intérieur, quel écrin !
Je suis dans une loge au 3ème balcon (sur 6), à côté de la loge royale, donc quasiment en face de la scène. La loge a quatre places et je suis au second rang, sur un tabouret. Comme à la Scala de Milan j’ai passé deux heures enfermé avec de parfaits inconnus. En l’occurence un couple de retraités allemands et un jeune italien qui applaudissait très fort.
L’histoire est tragique au possible (spoiler : à la fin elle meurt), mais le spectacle était formidable. On ne voit pas ça tous les jours.
Demain, je passerai la journée dans le quartier San Polo, au centre de Venise sur la rive gauche du Canal. Il y aura des palais et des églises.