Pour le dernier jour, la météo a encore une fois été très bonne : grand soleil, et même presque chaud. On devait être pas loin de 20° en début d’après-midi.
Le programme de la journée est simple, il ne compte qu’une étape : Suomenlinna. La « forteresse finlandaise » (traduction littérale de Suomenlinna) s’étend sur 8 îles à quelques kilomètres d’Helsinki. Elle est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
La forteresse a été créée, sous le nom Sveaborg, par le royaume de Suède à partir de 1748, pour faire pièce à Saint-Pétersbourg et surtout la forteresse de Kronstadt, créée en 1710.
Plus qu’une simple place forte, Sveaborg est une base navale, incluant un chantier naval, qui est toujours en activité. Sveaborg sera la base principale de la marine suédoise dans l’est de la mer Baltique.
Pendant la période suédoise, alors qu’Helinski (Helsingfors en suédois) n’était pas encore capitale, Sveaborg a compté jusqu’à 10000 habitants, principalement des militaires. Cette population était plus importante que celle de la ville. L’archipel est aujourd’hui habité par un petit millier d’habitants.
Quand les Russes ont pris le contrôle de la forteresse, en 1809, ils l’ont rebaptisée Viapori et l’ont renforcée. Par exemple toute le front ouest date de cette époque. Les canons sont encore là d’ailleurs.
La forteresse a été gravement endommagée par une flotte anglo-française pendant la guerre de Crimée en 1853.
À l’indépendance, le nouvel état finlandais prend possession de Viapori et lui donne son nom définitif : « Suomenlinna ». Pendant la guerre civile, la forteresse a servi de prison pour les « rouges » (la rébellion communiste) capturés par les « blancs » (les forces fidèles au gouvernement). La mortalité y était élevée, à cause des mauvais traitements mais aussi d’exécutions sommaires. Cette période sombre n’est pas occultée dans les commentaires.
Aujourd’hui, Suomenlinna est un endroit paisible très fréquenté par les habitants d’Helsinki et les touristes. L’accès de l’île est libre, il suffit de payer le passage en bateau, et tout un chacun peut passer la journée à se promener ou pique-niquer sur les différentes îles. Ceux qui n’ont pas prévu de casse-croûte trouveront buvettes et restaurants sur place.
Plusieurs petits musées complètent la visite. En guise d’introduction, le musée Suomenlinna présente l’histoire de la forteresse et de sa restauration, avec un film en 8 langues. Le musée militaire complètera les connaissances du visiteur sur les guerres de la Finlande. La plus grosse pièce exposée est sans conteste le sous-marin Vesiko, même si c’est le plus petit que j’ai jamais visité : 20 hommes d’équipage seulement.
L’équilibre en plongée était tellement précaire que quand un matelot posté à l’avant voulait aller aux toilettes, situées à l’arrière, il fallait qu’un camarade posté à l’arrière vienne à l’avant prendre sa place pour préserver l’équilibre du bateau.
L’étonnant musée des douanes nous apprend que la Finlande aussi a connu une période de prohibition de l’alcool et que le sport préféré des finlandais a été pendant longtemps de contourner les taxes très élevées sur les voitures importées. C’était avant l’entrée du pays dans l’Union Européenne en 1995.
Le très joli petit musée du jouet permettra de changer d’ambiance, tout en apprenant des choses sur la Finlande et les Finlandais.
Et le soir venu, en attendant le bateau pour rentrer à Helsinki, l’amateur de bateaux qui a lu tous les conseils du Lonely Planet, se postera tout au bout de la forteresse, au bord du détroit entre les îles de Kustaanmiekka (qui fait partie de Suomenlinna) et Valliassari. C’est par ces 81m de large que passent, entre 17 et 18h, les ferries à destination de Stockholm.
C’est assez impressionnant.
C’était une très belle journée au grand air comme on aimerait en voir plus souvent. En tout cas c’était une très belle conclusion pour une très réussie semaine en Finlande.
Demain, c’est le retour à Paris. Comme mon avion décolle à 12h15, je n’aurai pas le temps de me promener. Je partirai donc pour l’aéroport dès que je serai prêt le matin.