Mystras

Mystras, ou Mistra, se trouve près de Sparte, au beau milieu du Péloponnèse, ou de la Morée comme l’appelait les Francs.

Mais qui sont ces Francs que nous croisons à nouveau ici ? Il ne s’agit pas de barbares chevelus venus de l’est s’installer en Gaulle, mais ce sont des croisés venus de l’ouest (de chez nous, donc) vers la terre sainte. Seulement la quatrième croisade a dérapé et, au lieu de libérer la terre sainte, les croisés sont venus ravager Constantinople et se partager une partie de l’empire Byzantin, dont la Morée. Acte indigne qui laissera des traces.

Mystras fut fondée en 1249 par Guillaume II de Villehardouin, prince d’Achaïe (un autre nom pour Morée), avec château dominant la région et palais pour y résider. Mais Byzance reprit puis développa la ville quelques années plus tard. L’apogée de la ville est atteinte aux alentour de 1450, et correspond donc à la fin de l’empire byzantin, et le début de l’empire ottoman. Pendant que Byzance s’effondrait lentement, Mystras gardait un grand rayonnement intellectuel et artistique. Des érudits italiens sont venus ici étudier les auteurs antiques et ont contribué à la Renaissance une fois rentrés chez eux.

L’épisode ottoman est interrompu par l’ocupation vénitienne (1687-1715) et les turcs seront définitivement chassés de Mystras avec la guerre d’indépendance en 1825, mais il n’en restait déjà plus grand chose.

Le site est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1989. Il s’agit donc essentiellement d’une ville en ruine éparpillée sur une montagne pointue couronnée par un château.

Mystras

La visite se fait en suivant un chemin qui monte et qui descend sans arrêt. D’un point de vue pratique on se demande comment pouvait fonctionner une telle ville.

D’un premier abord on ne voit émerger de la dense végétation que des petites églises. Ou des petits monastères. Même le site n’est pas grand en fait. Pourant à l’échelle de l’empire byzantin s’était une ville importante mais elle ne représentait que 1/16 de Thessalonique (sans doute un prochain voyage) et 1/65 de Constantinople (il faudrait que j’y retourne).

En fait, à la fin de la visite on voit bien quelques bâtiments civils, mais clairement la priorité à été donné aux édifices religieux pour la restauration. Mais ce choix a un avantage : il fait frais à l’intérieur, appréciable quand il fait 30°C à l’extérieur.

Toutes les églises sont couvertes de fresques, en assez mauvais était.

La voûte de la métropole de Mystras

La plus importante est la métropole, l’église du métropolite, l’équivalent d’une cathédrale pour un évêque, mais elle n’est pas plus grande qu’une église de village.

La métropole de Mystras

Le monastère de la Pantanassa est le bâtiment en meilleur état : c’est le seul encore occupés, par une communauté de religieuses.

Le monastère de la Pantanassa

Mais elles ne sont pas seules.

Chat à l'orange

L’église des Saints-Théodores (oui, ils sont plusieurs) est assez représentative des église orthodoxes au plant de croix grecque et surmontée d’un petit dôme.

Saints-Théodores

Ces différents édifices appartiennent à la ville basse. On peut continuer à grimper pour rejoindre la ville haute, mais le plus simple est de monter par la route en voiture, route qui donne en bonus de beaux points de vue sur Mystras.

Le palais et le château de Mystras

Le gros morceau de la ville haute, c’est le palais. Mais il est en travaux, et vraiment inaccessible.

Le palais de Mystras

Sinon il y a une église Ste Sophie, comme partout dans le monde byzantin.

Sainte Sophie de Mystras

Et enfin, moyennant une nouvelle centaine de mètres de dénivelé (la routine) on atteint le château qui domine, comme il se doit, la plaine de Sparte. Le château est complètement ruiné, mais, à voir les vestiges,  il devait avoir fière allure du temps de Guillaume.

Dans le château de Mystras

Mystras est un site majeur de la culture byzantine, et les vestiges visibles sont intéressants à voir. Cependant ça manque d’explications et de profondeurs. Il y a bien un musée qui montre quelques objets illustrants les relations est/ouest de l’époque (byzantins vs latins) mais il est tout petit.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *