Kraftwerk 3D

Tout le monde vous le dira, à commencer par wikipedia : Kraftwerk est un groupe de musique électronique fondé en 1970 à Düsseldorf. C’est même un pionnier de la musique électronique et 45 ans après il joue encore. De cette époque ne reste qu’un seul des membres fondateurs : Ralf Hütter (à gauche sur les photo ci-dessous), qui a aujourd’hui 69 ans. Les autres membres du groupe sont des jeunots de 60 ans et sont arrivés plus tard.

Je ne me souviens pas avec certitude de quand j’ai entendu la musique de Kraftwerk pour la première fois, mais je pense que j’en avais emprunté des CD à la médiathèque de Metz, sûrement quand j’étais au lycée. Et pour être honnête je ne savais pas que le groupe était encore en activité quand Alejandro m’a annoncé leur venue en France pour une petite série de concerts. Petit détail : la représentation la plus proche était prévue à Lille. Les billets sont partis très vite mais, chance, une deuxième séance a été ajoutée et on a pu attraper des billets parmi les derniers disponibles. C’était en avril.

C’est que les prestations en public de Kraftwerk sont rares. Même si, j’ose à peine le dire,  le groupe est venu pour 8 dates il y a pile un an à la Fondation Vuitton, mais ça m’avait complètement échappé à l’époque.

Passons.

Le concert a commencé à 23h (la fameuse seconde séance) et a duré deux heures. La lieu était le Nouveau Siècle, la salle de l’orchestre Philharmonique de Lille à l’acoustique réputée et aux sièges confortables, pas vraiment le lieu typique pour un concert de musique électronique.

Première surprise, avant même de pénétrer dans la salle de concert : on nous remet des lunettes 3D. En effet la musique sera accompagnée d’animations en 3D projetées sur grand écran derrière les musiciens. Ce qui n’est plus mal car ces derniers sont statiques, debout derrière leurs pupitres.

Autre constat : le public a largement plus de 40 ans de moyenne. Un peu comme au concert de Mark Knopfler en juin dernier, quand j’y repense. Heureusement mes voisins de fauteuil faisaient baisser la moyenne d’âge 😉

Computerworld (1981)
Computerworld (1981)

On commence avec Computerworld. Les premières animations 3D font danser des chiffres, au grand ravissement du public. Ce qui m’a inquiété un peu : si certains réagissent bruyamment pour si peu de choses et dès le début du spectacle, ça va mal finir. Mais les choses se sont calmé une fois le premier morceau passé.

Autobahn (1974)
Autobahn (1974)

Autobahn est un des morceaux les plus connus du répertoire de Kraftwerk. La musique est illustrée par des images de Volkswagen ou de Mercedes circulants sur les fameuses autoroutes allemandes. La voiture n’est pas floue : elle est en 3D mais l’appareil photo ne le sait pas.

Die Roboter (1978)
Die Roboter (1978)

Vers la fin du concert, les musiciens ont laissé la place à des robots pour le morceau Die Roboter. J’ai bien regardé : ce ne sont pas les robots qui jouaient. En revoyant la photo, ces robots me font surtout penser à des Playmobil.

Entre temps d’autres morceaux emblématiques ont été joués, comme Radioaktivität, créé en 1975 mais mis à jour pour évoquer Tchernobyl et Fukushima, ou Tour de France, de 1983. Ralf Hütter est fan de vélo.

C’était donc deux heures intenses, avec, peut-être, vers la fin, un petit passage à vide dû à l’heure tardive. Deux heures d’images et, surtout de bonne musique. Bon il peut y avoir des passages longuets ou rébarbatifs, mais dans l’ensemble la musique est agréable à l’écoute et beaucoup de morceaux ont traversé les décennies sans difficultés.

Il y a aussi un aspect un peu paradoxal : voilà de la musique moderne jouée par des papis, de la musique électronique sans ordinateurs et accompagnée d’images de synthèse rudimentaires.

C’est peut-être tout ça qui ont fait de ce concert une expérience unique, et c’était un vrai plaisir de les entendre en vrai pour la première fois, si longtemps après les CD.

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