Sardaigne – part 1

L’Italie, c’est la botte, mais aussi les deux plus grandes îles de la Méditerranée : la Sicile et la Sardaigne. J’ai déjà visité la première (en 2019 et en 2023) et maintenant c’est au tour de la seconde.
L’île est grande et je vais d’abord en visiter le sud en commençant par Cagliari.

Cagliari

Cagliari est la capitale de la Sardaigne. Ce n’est pas une très grande ville et je n’y suis resté que 24 heures. Ce qui est bien assez pour comprendre qu’elle comporte une ville basse, avec le port, et une ville haute.

Bastion Saint-Rémy
Bastion Saint-Rémy


Le bastion Saint-Rémy et ses 150 marches sont un des moyens de passer l’une à l’autre, avec les ascenseurs publics.
La ville haute était autrefois ceinte de fortifications dont il reste quelques tours et portes.
Les musées importants sont situés dans l’ancien arsenal de la ville haute, et je n’ai pas manqué de visiter le musée archéologique national, introduction indispensable avant de visiter les richesses archéologiques de la Sardaigne.
D’ailleurs il ne faut pas quitter la ville avant de visiter son amphithéâtre romain bâti à flanc de colline.

L'amphithéâtre de Cagliari
L'amphithéâtre de Cagliari

La culture nuragique

Comme le dit Wikipédia, la culture nuragique est une civilisation protohistorique qui apparaît en Sardaigne au cours du premier âge du bronze, vers le XVIIIe siècle av JC.
Je précise que cette culture n’a existé qu’en Sardaigne et qu’elle a laissé des milliers de nuraghes.

Le nuraghe Arrubiu
Le nuraghe Arrubiu

Les nuraghes sont des structures en pierre sèche qui vont de la simple habitation circulaire à de vastes complexes dotés de plusieurs tours.

Le nuraghe Su Nuraxi
Le nuraghe Su Nuraxi

La plupart des nuraghes ont été oubliés à travers les siècles, leurs pierres étant réutilisées par les peuples ultérieurs.
Les archéologues n’ont redécouvert et fouillé les nuraghes que récemment. Par exemple le site de Su Nuraxi était entièrement enseveli et apparaissait comme une petite colline. Il n’a été dégagé que dans les années 1950.

D’après les études les plus récentes, les tours des nuraghes pouvaient atteindre 27 m de hauteur.
Leur fonction exacte n’est pas connue avec certitude. Certaines reconstitutions font immanquablement penser à des châteaux-forts du Moyen-Âge, mais il ne semble pas que la fonction principale des nuraghes soit d’ordre défensive. Il est très probable que les tours servaient de grenier. Par ailleurs la position de certains nuraghes dans le paysage peuvent indiquer un rôle territorial, avec lequel une tribu pouvait marquer sa domination sur un territoire.

Les peuples nuragiques n’ont laissé aucune écriture et ils ont probablement disparu avant que les peuples ultérieurs (puniques, romains) s’installent. Le mystère reste entier.

Par contre on a trouvé dans les nuraghes un important mobilier en céramique ou en bronze. Ces pièces sont exposées dans les musées de Sardaigne, principalement celui de Cagliari.

Figurines en bronze de la culture nuragique
Figurines en bronze de la culture nuragique

On peut trouver des points communs entre les nuraghes sardes, les torre corses et les talayots des Baléares. Ça donne des idées de voyages 😉.

Comme les castros en Galice, les nuraghes étaient une de mes principales motivations pour venir en Sardaigne. Il en reste d’autres à voir, prétexte tout trouvé pour revenir visiter l’autre moitié de la Sardaigne.

Autres vestiges antiques

D’autres peuples sont venus en Sardaigne après la disparition des nuragiques.
Ainsi, les puniques (ou carthaginois, successeurs des phéniciens) ont laissé des vestiges dont l’étonnante nécropole de Tuvixeddu à Cagliari.

La nécropole du Tuvixeddu
La nécropole du Tuvixeddu

Le site de Monte Sirai est une colonie Phénicienne puis carthaginoise occupée du VIIe au Ier siècle av JC, et n’a été redécouvert que dans les années 1960.

Monte Sirai
Monte Sirai

Et bien sûr les romains ne pouvaient faire autrement que coloniser l’île un jour ou l’autre.

Le temple d'Antas
Le temple d'Antas


Le temple d’Antas est romain, mais il a été bâti par dessus un sanctuaire punique.
A la différence de la Sicile, il n’y a pas eu de colonies grecques en Sardaigne.

Montagnes

La Sardaigne est une île largement couverte de montagnes, et offre de nombreux chemins de randonnée bien balisés.

Ainsi j’ai atteint les 1316m du Monte Novo San Giovanni au cours d’une randonnée de 10 km (441 m de dénivelé).

Montagnes sardes depuis le Monte Novo San Giovanni
Montagnes sardes depuis le Monte Novo San Giovanni


Monte Tiscali est moins haut (450m environ), mais on trouve au sommet une étonnante implantation humaine préhistorique.

La doline de Monte Tiscali
La doline de Monte Tiscali


Le site le plus spectaculaire était l’étroite mais profonde gorge de Gorropu, atteinte après une descente de 668 m de dénivelé négatif sur 3,3 km en 2 heures1.

La gorge de Gorropu
La gorge de Gorropu

Grottes

Les montagnes sardes recèlent quelques grottes. J’en ai visité trois.

La première, la grotte d’Is Zuddas, est réputée pour ses stalactites excentriques très rares, mais j’en ai déjà vu à la grotte de Maxange, en Dordogne.

Stalactiques excentriques dans la grotte Is Zuddas
Stalactiques excentriques dans la grotte Is Zuddas


La grotte del Bue Marino (du boeuf marin) est baignée par la mer et n’est accessible qu’en bateau.

Le débarquement dans la grotte del Bue Marino
Le débarquement dans la grotte del Bue Marino


Enfin la grotte Su Marmuri est la plus spectaculaire par ses volumes : 1 km de long et 40 m de haut par endroit.

La grotte Su Marmuri
La grotte Su Marmuri

Mines

Je l’ignorais avant d’y mettre les pieds, mais la Sardeigne a un riche passé minier. La région autour d’Iglésias, dans le sud-ouest de l’île était truffée de mines, de zinc et de plomb notamment. Elles sont aujourd’hui toutes abandonnées, mais elles ont laissé des traces dans le paysage.

Les plus visibles sont les ruines d’installations au jour, comme la Laveria Lamarmora.

Laveria Lamarmora
Laveria Lamarmora


Le minerai était exporté vers le continent par bateau. La mine Porte Flavia illustre une solution ingénieuse mise en oeuvre en 1924.

La mine Porto Flavia
La mine Porto Flavia


Une galerie de la mine débouchait sur la mer d’où le minerai était déversé par convoyeur (qui a été démonté) sur les bateaux qui s’approchaient de la falaise.

Pour conclure

J’ai eu la chance de passer une dizaine de jours en Sardaigne (du 18 au 28 avril 2025) dans d’excellentes conditions (une seule matinée pluvieuse) et je suis très content de ce que j’ai vu du pays.
Bien sûr je reviendrai, pour voir les nuraghes de la moitié nord de la Sardaigne.

Quelques chiffres:

  • 1068 kilomètres en voiture
  • 4 randonnées
  • 6 nuraghes
  • 1374 photos
  • dont 315 avec le drone (24 vols, 25 km cumulés en 2h46)
  • 3 grottes
  • 2 mines
  • 2 tours espagnoles2
  • 1 seule photo de chat
  • plusieurs cochons sauvages sur la route3
  • 2 pizzas
  • 3 seadas, délicieuse spécialité sarde

1. La remontée aussi a mis 2 heure, dont 20 minutes de Land Rover et 10 minutes de mini busgo back
2. comme les tours génoises en Corse, mais en Sardaignego back
3. étant au volant, je n’ai pas pu les prendre en photogo back

Lisbonne (et Sintra)

En 2020 j’avais prévu de visiter la Crète, la Norvège et Lisbonne.
En 2024 je ratrappe enfin le temps perdu en allant à Lisbonne pour un week-end de 4 jours.

Sintra

En fait je premier jour je ne suis pas resté à Lisbonne puisque je suis allé à Sintra, à une petite heure de train.
Sintra, avec ses palais et châteaux, est classée par l’Unesco en tant que paysage culturel au patrimoine mondial en 1995.
Mais tout ce patrimoine est en partie éparpillé dans la forêt qui s’étale elle-même sur une petite montagne qui surplombe la ville. Il est impossible de tout voir en une journée et la circulation est compliquée, aussi je ne ne suis pas mécontent de mon programme.
Le plus simple est d’arriver en train et de prendre le bus 434 pour monter au palais de Pena.

Palácio Nacional da Pena

Le palais de Pena
Le palais de Pena


Il a été construit par le prince Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha, roi consort du royaume, à la fin du 19e siècle sur les ruines d’un ancien monastère du 14e siècle. C’est un joyeux mélange de styles mauresque, baroque, gothique, Renaissance et manuélin1.
En y réfléchissant un peu, l’époque de la reconstruction et la démarche est un peu la même que pour le Burg Hohenzollern, le Haut-Koenigsbourg voire le Château de Pierrefonds.
Depuis les terrasses du château, on a des vues magnifiques sur la plaine, jusqu’à l’océan Atlantique (8 km à vol d’oiseau) et même Lisbonne (22 km jusqu’au pont du 25-avril).
Le monument est très fréquenté, et il est indispensable de réserver un créneau horaire pour visiter l’intérieur.

En quittant le palais de Pena, il faut marcher (en descendant) une vingtaine de minutes pour atteindre le château des Maures.

Castelo dos Mouros

Le château des Maures, depuis la Quinta da Regaleira
Le château des Maures, depuis la Quinta da Regaleira


C’est un vrai château-fort dont les murailles épousent parfaitement le terrain. Les premières fortifications de la montagne datent du 8e siècle, pendant a période musulmane, mais le château actuel date principalement du 12e siècle quand le roi Alphonse 1er reprend définitivement la région (dont Lisbonne).
Les murs et les tours du château offrent des vues imprenables sur la ville de Sintra.

Depuis la porte du château, un chemin escarpé, toujours en descente, mène en 30 minutes au centre de Sintra et au Palais national de Sintra.

Palácio de Sintra

C’était le palais des rois portugais dès l’époque de la Reconquête chrétienne, achevée en 1249. Il a été fréquenté et aménagé par presque tous les rois du Portugal par la suite2.
On doit notamment au roi Manuel 1er la salle des blasons.

La salle des blasons (1515-1518)
La salle des blasons (1515-1518)


Le blason du roi est au centre, et ceux des grandes familles sont disposés autour. Plus son blason est proche du sommet (ou du centre) et plus la famille est importante. Le plafond de la salle des blasons constitue encore aujourd’hui une référence recherchée par les Portugais et les luso-descendants du monde entier.
Les azulejos datent du 18e siècle. J’en verrai bien d’autres.

Quinta da Regaleira

Dernière étape de la journée, la Quinta da Regaleira, à 15 minutes à pied du centre de Sintra.
C’est une demeure et un jardin (« quinta » signifie « domaine) créés entre 1904 et 1910 par António Augusto Carvalho Monteiro, né au Brésil où il a fait fortune dans le commerce du café et des pierres précieuses.
L’intérieur du palais n’offre pas d’intérêt extraordinaire, mais le jardin est constellé de fabriques, fontaines et tunnels, avec des références à l’alchimie, à la franc-maçonnerie ou aux Templiers.
La curiosité la plus connue du domaine est le Poço Iniciático, ou puits initiatique.

Le puits initiatique
Le puits initiatique


L’impétrant (ou le touriste) descend l’escalier de 27 mètres3, puis doit trouver son chemin à travers des tunnels (aujourd’hui bien éclairés) afin de renaître (prosaïquement : sortir) à la lumière.

Il y a bien longtemps, j’étais tombé sur une photo non légendée du puits initiatique. J’ai mis des années à localiser l’endroit et je suis très heureux d’avoir enfin pu le voir en vrai, après quelques années supplémentaires.

Belém

A part plusieurs villes au Brésil, une au Cap-Vert et un bateau, Belém est aussi le nom d’un quartier de Lisbonne où j’ai passé l’essentiel de mon deuxième jour.
Le monument le plus reconnu est bien sûr la tour de Belém.

Torre de Belém
Torre de Belém


La tour de Belém a été construite entre 1514 et 1519, pendant le règne de Manuel 1er, pour garder l’entrée du port de Lisbonne.
Aujourd’hui elle est un des emblèmes de la ville, et c’est sans doute pour cela que la queue est longue pour pénétrer dans l’édifice. J’ai attendu environ 45 minutes en plein soleil, et la queue était encore plus longue quand j’en suis sorti. Honnêtement, il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur.

L’étape suivante, indispensable pour moi, était le musée de la marine.

Museu de Marinha
Museu de Marinha


Sans une marine puissante et des navigateurs compétents, comment un petit pays comme le Portugal a pu le premier se lancer dans l’exploration du monde dès le 15e siècle ? C’est ce que raconte ce joli musée, avec, comme il se doit, une belle collection de maquettes, tableaux et autres objets de marine.

Les salles d’exposition occupent une aile du monastère des Hiéronymites, ordre de Saint-Jérôme très présent au Portugal et en Espagne. Sa construction a commencé en 1502, officiellement pour le retour de Vasco de Gama de son premier voyage en Inde (1499)4. Toutefois, des documents attestent que le projet est antérieur.

Les visiteurs, encore plus nombreux qu’à la tour (encore 1h de queue sous le soleil), ont principalement accès au réfectoire et au cloître, bel exemple de style manuélien.

Le cloître du Monastère des Hiéronymites
Le cloître du Monastère des Hiéronymites

Une autre partie du monastère abrite le musée d’archéologie, mais il est fermé pour travaux en ce moment.

Le monastère des Hiéronymites et la tour de Belém ont été inscrits conjointement sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco en 1983. Le traité de Lisbonne (traité constitutionnel de l’Union Européenne) a été signé ici en 2007.

Lisbonne

Miradouro

Lisbonne, dit-on, a sept collines, comme Rome. Ce nombre est discutable mais le fait est qu’il y a un peu de relief. Rien d’insurmontable, mais il faut en tenir compte quand on visite la ville.
Pour aider les personnes fatiguées ou chargées, les services publics proposent plusieurs funiculaires et un ascenseur.

L'ascenseur de Santa Justa
L'ascenseur de Santa Justa

D’une hauteur de 45 m et construit en fer entre 1900 et 1902, l’ascenseur de Sant Justa a un point commun avec le pont Luís I. à Porto : il n’a pas été conçu par Gustave Eiffel.

L’ascenseur et les funiculaires sont assaillis par les touristes munis de Lisboa Cards (sinon le prix est dissuasif) et les files d’attente sont fort longues. La fatigue évitée ne compense pas le temps d’attente, mais de toute façon mon itinéraire m’a permis de m’en passer.

Avec le relief viennent les miradouros, ou points de vues, par exemple celui de São Pedro de Alcântara.

Lisbonne
Lisbonne

Il faut bien choisir l’heure de visiter un miradouro, en fonction du soleil, mais il y a toujours une buvette et des bancs pour se reposer.

Les transports

Le troisième jour enfin je vais visiter le centre de Lisbonne, en partie grâce au tram 28.

Tram 28
Tram 28

La société des transports de Lisbonne exploite cette sympathique petite machine jaune (8,40m de long, 20 places assises) sur 6 lignes dans le centre ville5, mais les plus prisées des touristes sont la 28 et la 12 (circulaire) qui desservent les principaux quartiers touristiques : Alfama, Chiado, Bairro Alto. La machine date des années 30, mais elle a été reconditionnée en 1996. Son bogie unique et sa puissance motrice lui donne une grande agilité dans les rues sinueuses et pentues de certains quartiers, de vraies montagnes russes.
Ces petits trams sont pris d’assaut par les touristes, et s’assoir le coude à la fenêtre est un vrai luxe, que je n’ai goûté qu’une fois, mais quel plaisir !
Je soupçonne certains touristes de parcourir une ligne de bout en bout. Après tout, c’est une activité qui ne coûte pas cher.

A part les trams, Lisbonne est dotée de 4 lignes de métro et de nombreuses lignes de bus. La fatigue aidant, j’y ai eu largement recours, grâce à la Lisboa Card qui donne accès à tout le réseau gratuitement et à certains sites touristiques. Je l’ai largement rentabilisée.

Castel de São Jorge

Les châteaux forts médiévaux bien conservés sont rares dans les grandes villes et il y en a un à Lisbonne : le château Saint-Georges.

Castelo de São Jorge
Castelo de São Jorge


Le château occupe une éminence qui domine la ville. Le site était déjà occupé à l’âge du fer, à l’époque romaine et bien sûr sous les Maures. Sa forme actuelle date du 11e siécle, après la Reconquista chétienne.
Le château a servi de palais royal (c’est ici que Vasco de Gama a été reçu à son retour des Indes) jusqu’au 16e siècle. Pendant l’occupation française, le général Junot y établira son quartier-général.
Souvent endommagé par les tremblements terre, les travaux de restauration des années 1990 lui ont redonné fière allure.
Ses murs offrent de très beaux points de vue sur Lisbonne.

Praça de Comérico

La place du commerce est la place centrale du Lisbonne moderne.

Praça de Comérico
Praça de Comérico

Elle est typique des places royales du 18e siècle, avec son agencement uniforme et sa statue équestre du monarque du moment : Joseph 1er (Dom José I). Mais à Lisbonne, il y a un truc en plus : elle n’a que 3 côtés bâtis puisque le quatrième donne sur le Tage, avec même une petite plage.
Le quartier de Baixa de Lisboa (le centre-ville de Lisbonne, mais aussi la ville basse) est situé au nord de la place. Son agencement orthogonal montre bien sa construction récente, et plus précisément sa reconstruction après le tremblement de terre du 1er novembre 1755. On voit bien la différence avec la maquette exposée au musée de la ville.

Lisbonne avant le tremblement de terre de 1755
Lisbonne avant le tremblement de terre de 1755

Ce séisme, suivi d’un tsunami, n’était pas le premier à frapper Lisbonne, mais le plus destructeur. Quasiment toute la ville a été détruite et 50 à 70 000 de ses 275 000 habitants ont été tués. Les sismologues d’aujourd’hui estime sa magnitude entre 8,5 et 9.
Les notices historiques d’une grande majorité des bâtiments de la ville mentionnent les dégâts subis, comme en témoignent les voûtes disparues du couvent des Carmes.

Le musée archéologique des Carmes

Le tremblement de terre de 1755 a donc été un événement majeur dans l’histoire du Portugal et a eu des conséquences politiques sur le pays, mais pas seulement.
En raison de son imprévisibilité et des dégâts occasionnés, en particulier sur les édifices religieux6, qui plus est un jour de fête religieuse dans un pays profondément catholique, le séisme a eu un impact profond sur les philosophes du siècle des Lumières. C’est d’ailleurs un épisode important dans le « Candide ou l’optimisme » de Voltaire : Candide et Pangloss arrivent à Lisbonne le jour du tremblement de terre et Pangloss est pendu pendant un autodafé qui s’en suit (souvenirs de Lycée 😉).

Sebastião José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal, chef du gouvernement de l’époque, a été chargé d’organiser les secours et la reconstruction de Lisbonne et une grande partie de la ville actuelle lui doit son aspect actuel. Son pragmatisme et son efficacité sont salués ajourd’hui encore. Le quartier de Baixa Lisboa est d’ailleurs aussi nommé Baixa Pombalina.
Parallèlement à cette action, il a initié un grand questionnaire dans tout le pays sur le séisme et ses effets. Les réponses, qui sont toujours conservés aux archives nationales du Portugal, ont servi de base à la première étude scientifique d’une telle catastrophe. Ce qui fait du marquis de Pombal un précurseur de la sismologie moderne.
Et même de l’achitecture anti-sismique puisque les constructions de Baixa Pombalina ont été testées en faisant marcher autour des troupes au pas pour simuler des vibrations sismiques.

Panteão Nacional

Le dernier jour, je suis allé dans le quartier du Panthéon national.

Panteão Nacional

Comme à Paris, l’édifice est une ancienne église (Sainte-Engrâce, 1682) convertie en panthéon par la république en 1916.
A la différence de Paris, seules douze personnalités y sont inhumées dont 5 hommes politiques (dont 4 présidents de la République), 5 poètes ou écrivains (dont 1 femme) et, c’est le Portugal, 1 chanteuse de fado et 1 footballeur7.
Mais la place d’honneur sous le dôme est donnée aux cénotaphes de six gloires portugaises des 15e et 16e siècles, monarques et explorateurs, dont l’inévitable Vasco de Gama.

Bilan

Je suis très satisfait de mon premier séjour à Lisbonne. J’ai vu beaucoup de choses (toutes ne sont pas évoquées dans cet article), et il en reste bien d’autres à voir.
La météo a été parfaite : 4 jours de soleil sans nuage, mais je me serais satisfait d’un peu moins que les 30°C dépassés tous les jours.
Si je reviens et qu’il pleut, je pourrai faire le tour des musées.

Quelques chiffres :

  • 4 jours dans le pays
  • 2 sites du patrimoine l’Unesco visités
  • 18 trajets en train, métro, bus ou tram, dont 3 sur la ligne 28
  • 95 192 pas, dont 28 598 le jour de Sintra
  • des tas d’azulejos, et encore je ne suis pas allé au musée qui leur est consacré
  • 638 photos dont 81 dans l’album
  • 3 pasteis de nata, dont 1 à Belém dans l’établissement qui a inventé ce délice en 1837
  • 1 plat de poulpe, 1 sandwich au cochon de lait et 0 morue

1. Du règne de Manuel 1er de Portugal (1495-1521).go back
2. Et même par Salazar (dictateur de 1932 à 1968), qui a fait aménager une salle dans un style neo-manuélien pour capter l’héritage du roi fondateur.go back
3. Pris par l’ambiance, j’ai oublié de compter les marches.go back
4. L’église du monastère abrite un cénotaphe de Vasco de Gama, mais les restes du navigateur sont ailleurs.go back
5. Une 7eme ligne (la 15) est dotée de matériels modernes (24m de long articulé en 3 éléments) et va jusque Belém et au delà en longeant le Tage.go back
6. Le monastère des Hiéronymites y a échappé mais la plupart des églises et couvents du centre ville on été gravement endommagés ou détruits.go back
7. Eusébio da Silva Ferreira (1942-2014). Depuis 2016, la loi stipule qu’une personnalité ne peut entrer au Panthéon que 20 ans après sa mort. Cristiano Ronaldo devra attendre un peu.go back

USA Midwest Tour 2024

Le 8 avril, une éclipse totale de soleil a traversé les États-Unis Comme en 2017, c’est un prétexte tout trouvé pour revenir en Amérique et visiter une autre région.
Cette année j’ai choisi le Midwest, du 28 mars au 11 avril, avec Chicago (Illinois) comme point d’entrée.

Voici un petit résumé à peu près chronologique du voyage.

Chicago, Illinois

Le voyage a commencé par deux jours à Chicago.
Pour avoir le meilleur point de vue, il faut prendre un bateau sur le lac Michigan.

Chicago depuis le lac Michigan
Chicago depuis le lac Michigan


Ou alors on peut monter dans une des tours.

Chicago depuis le Hancock Center
Chicago depuis le Hancock Center


On dit que le gratte-ciel a été inventé à Chicago. Les experts en débattent encore mais force est de reconnaître qu’on trouve ici une belle collection, donc la Willis Tower.

Willis Tower
Willis Tower


Inauguré en 1974, sous le nom de Sears Tower, ce gratte-ciel de 442m a été le plus haut du monde jusqu’en 1998.
Chicago, c’est plus de 100 ans de gratte-ciels autour d’une rivière, grace à laquelle on se sent moins écrasé qu’à Manhattan.

Chicago
Chicago

Après Chicago, cap à l’est vers l’état du Michigan, mais après une pause dans l’Indiana Dunes National Park, l’occasion de grimper sur des dunes de sable au bord du lac Michigan.

Le lac Michigan depuis le Mt Holden

Détroit, Michigan

Ford

La ville de Détroit est la principale ville de l’état de Michigan (mais pas sa capitale), et elle est surtout connue comme Motor City, la capitale de l’industrie automobile américaine. Toutes les grandes marques américaines y ont (ou ont eu) des usines, mais la plus importante est de loin Ford.
The Henry Ford Museum of American Innovation est un vaste musée à la gloire de l’Amérique industrieuse. L’automobile est le sujet principal, mais le musée présente aussi des avions, des locomotives, des engins agricoles et autres machines.

Eclaté de Ford T
Eclaté de Ford T


Le musée se double d’un vaste écomusée, The Greenfield Village, fondé par Henry Ford lui-même en 1933, mais il n’est pas encore ouvert à cette période de l’année

Même si Détroit a connu une très grave crise industrielle, il reste encore des usines, dont la Ford Rouge Factory.

L'usine Ford Rouge
L'usine Ford Rouge


La vue extérieure n’est pas très spectaculaire, mais à l’intérieur on peut voir une partie de la chaîne de montage en activité. La partie montrée au public est largement manuelle, il n’y a que quelques robots, pour monter les pare-brises par exemple.
Il est fascinant d’observer la chaîne de montage avancer lentement mais inexorablement et de voir les véhicules prendre forme petit à petit.
Une visite fascinante, mais les consignes sont très strictes : ne pas distraire les ouvriers et, frustration, ne pas prendre de photos.

Le nom « Rouge » vient de la rivière Rouge. C’était la couleur des sédiments charriés par la rivière et comme les premiers explorateurs de la région étaient français, le nom « rouge », en français dans le texte, est resté. Je précise que les Américains prononcent bien le mot comme nous.
La Rouge Factory n’est donc pas de couleur rouge, mais au bord de la rivière Rouge (qui n’est pas particulièrement rouge non plus).

Au bord de cette rivière Ford a construit une gigantesque usine intégrée entre 1917 et 1928. D’un côté arrivaient par bateaux les matériaux bruts, dont le minerai de fer (on voit un haut-fourneau dans le fond pour le transformer en fonte puis en acier), et de l’autre sortaient les voitures en état de marche. Elle a inspiré des industriels du monde entier, mais aujourd’hui une intégration aussi poussée n’existe plus. Par contre le principe de la chaîne de montage est resté.
Largement réorganisée au début des années 2000, la Rouge Factory assemble depuis le F-150, pickup typiquement américain produit à des millions d’exemplaires. Toutefois, les différents éléments (chassis, moteurs, tôles) sont livrés depuis d’autres usines installées dans les états voisins.

NBA

Ce n’est pas la première fois que je viens aux États-Unis, mais je n’avais jamais assisté à un match de sport pro : football (américain), basket-ball ou hockey1. Ce coup-ci, c’est la bonne, avec le match de basket Detroit Pistons vs Memhis Grizzlies.

Detroit Pistons vs Memphis Grizzlies
Detroit Pistons vs Memphis Grizzlies


Je ne suis pas spécialement un fan du basket, et je ne suis pas non plus le championnat, mais ce n’est pas nécessaire pour apprécier l’ambiance et les deux heures de show non-stop. Très belle expérience.

Une remarque en passant : dans chaque ville visitée (sauf Chicago, largement plus grandes que les autres), il n’est pas rare de trouver 2 voire 3 enceintes sportives côte à côte en plein centre ville : stade de football, stade de baseball, salle de basket et hockey (en alternance). Le football est en inter-saison, mais avec les 3 autres sports, il y a quasiment un match un jour sur deux.
Plus anecdotique, le soccer (qu’on appelle football dans le reste du monde) gagne en popularité dans certaines villes comme à Cincinnati. Et justement le jour où on y est passé était jour de match pour le FC Cincinnati. Des animations étaient organisées en centre ville pour donner la visibilité au match, ce dont n’ont pas besoin les Reds (baseball) qui jouaient le même jour.

Cleveland, Ohio

Le rock’n’roll n’est pas né à Cleveland, mais c’est dans cette ville qu’opérait l’animateur de radio Alan Freed. A partir de 1951 il a largement diffusé cette musique sur les ondes ou par des concerts, après lui avoir trouvé son nom.
C’est pour cette raison que la ville de Cleveland s’est mobilisée pour que le Rock and Roll Hall of Fame and Museum s’installe sur ses terres.

Rock & Roll Hall of Fame, Cleveland
Rock & Roll Hall of Fame, Cleveland


Le musée expose une riche collection d’instruments, costumes de scène et documents variés pour raconter l’histoire du rock’n’roll sans oublier ses racines du côté de la Country, du Folk, du Bluegrass, du Gospel, du Blues, du Jazz…
Il y a tant à voir et à écouter que 3 heures de visite sont un minimum.

Columbus, Ohio

Columbus est la capitale de l’Ohio. On n’a pas visité la ville mais le Ohio History Center, sympathique musée et bibliothèque d’histoire de l’état.

Des drapeaux de régiments de l'Ohio pendant la guerre civile
Des drapeaux de régiments de l'Ohio pendant la guerre civile


On dit souvent que les États-Unis n’ont pas d’histoire, ce qui est faux, bien sûr. Même avant l’arrivée des Européens, de nombreux peuples parcouraient le continent et ont laissé des vestiges qui sont toujours visibles, en particulier dans le sud de l’Ohio.

Hopewell Mound Group
Hopewell Mound Group


Ces buttes de terre appartiennent à la culture Hopewell qui a prospéré entre 200 av JC et 500 ap JC. Elles ont été fouillées puis reconstituées à partir du 19e siècle. Certaines abritaient des sépultures.
De nombreux sites similaires ont été répertoriés, séparés parfois de plusieurs dizaines de kilomètres. Ils présentent de remarquables similitudes géométriques (formes et dimensions) qui démontrent une unité culturelle forte. Hélas la plupart des ces sites ont été arasés par les agriculteurs, à une époque où l’ont se souciait peu de ce type de patrimoine.
Le Hopewell Culture National Historical Park, qui regroupe les sites les mieux préservés, est classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 2023.

Le site de Serpent Mound, dans le sud de l’Ohio, est un autre exemple de vestiges antiques amérindiens mystérieux.

Serpent Mound
Serpent Mound


Ce tumulus représente un serpent de 411m de longs sur une hauteur de 1m. On sait très peu de choses sur le peuple qui a élaboré ce serpent, ni même l’époque où il a été créé. Des datations tournent autour de l’an 1000 mais elles ne font pas l’unanimité parmi les scientifiques. Finalement on sait peu de choses sur ce serpent, et le fait qu’il ait traversé les siècles en renforce le mystère.
Hélas la pluie persistante empêchait de bien observer la bête.
Le site est inscrit depuis 2008 sur la liste indicative au patrimoine mondial de l’Unesco

Dayton, Ohio

Dayton est une petite ville (à l’échelle du pays) mais importante pour l’aviation américaine et mondiale.
C’est dans cette ville que les frères Wright étaient établis. Ils y possédaient une fabrique de bicyclettes avant de s’intéresser au vol mécanique. Nous les avons déjà croisés en 2017 à Kitty Hawk, Caroline du Nord où ils ont réussi leurs premiers vols en 19032.
L’atelier des Wright n’est plus à Dayton (il a été déplacé au Greenfield Village) mais un petit musée à son emplacement raconte les travaux des deux frères, y compris avant de s’intéresser à la machine volante. Par exemple, je ne savais pas qu’ils avaient été imprimeurs.

Aviation Trail
Aviation Trail

Une très importante base de l’US Air Force est aussi installée à Dayton, mais son attraction majeure est sans conteste le musée national de l’US Air Force.
Inauguré en 1923, le musée occupe aujourd’hui 4 halls gigantesques (plus 1 pour les missilles balistiques), à l’abri et chauffés (il faisait encore froid à Dayton) inaugurés en 1971.

National Museum of the US Air Force Museum
National Museum of the US Air Force Museum

Le musée expose la plupart des avions utilisés par l’US Air Force depuis le Wright 1909 Military Flyer3 jusqu’au F-22 d’aujourd’hui.
Tous les types d’appareils sont présents : chasseurs, bombardiers, transports et mêmes missiles balistiques.
Tous les anciens avions présidentiels sont là aussi4.
Certains modèles présentés sont uniques, dont des prototypes et la plupart des engins expérimentaux à partir du X-1B (Le X-1 est à Washington DC).
Enfin la collection comprend quelques appareils d’origine étrangère pilotés par des Américains, comme un Spad VII de 1916 (de l’escadrille Lafayette) ou capturés en Allemagne, au Japon ou au Vietnam. Le dernier avion arrivé dans le musée est un Sukhoi 27 ukrainien5.

Le hall de la Guerre Froide
Le hall de la Guerre Froide


Les halls sont assez grands pour exposer les avions les plus gros comme les B-25 ou B-52.
Je connaissais presque tous les appareils exposés, au moins en photo, mais pour un bon nombre d’entre eux c’était une première et j’étais impatient de les voir en vrai : F-102, F-106, B-58, XB-70. Et quelques modèles m’étaient complètement inconnus, c’est réjouissant.
C’est un des plus grands musées aéronautique du monde, et pour sûr celui où j’ai passé le plus de temps : une dizaine d’heures sur deux jours. Fabuleuse visite.

Cincinnati, Ohio

Cincinnati est située tout au sud de l’état, au bord de la rivière Ohio qui fait la frontière avec le Kentucky.

La rivière Ohio à Cincinnati
La rivière Ohio à Cincinnati


L’édifice le plus joli de Cincinnati est sans doute possible sa gare, splendide dôme Art-Déco.

Hall de gare Art Déco
Hall de gare Art Déco


« Ancienne gare » serait plus correct par ce que ça fait bien longtemps que les trains ne s’y arrêtent plus. Aujourd’hui elle abrite un des musées de Cincinnati.
Ce n’est pas un cas isolé : l’ancienne gare de Détroit est en cours de reconversion en immeuble de bureaux et l’ancienne gare de Saint-Louis abrite un complexe de loisirs avec hôtel, restaurants et autres activités ludiques.
Il faut dire que le transport ferroviaire de personnes n’est pas très développé aux États-Unis. Par contre j’ai vu plusieurs trains de marchandises fort longs, parfois portant des containers sur deux étages.

Indianapolis, Indiana

Indianapolis est la capitale de l’état de l’Indiana. Elle est d’abord réputée pour son circuit automobile, créé en 1909.

Indianapolis Motor Speedway
Indianapolis Motor Speedway


Le saviez vous ? Le circuit est sur le territoire de la commune de Speedway, fondée en 1912 par les créateurs du circuit, enclavée dans celle d’Indianpolis.
Des visites sont possibles mais je n’avais pas anticipé l’affluence en cette veille d’éclipse et il n’y avait plus de place disponible quand je me suis présenté au guichet. Contrariété.
A part cela, Indianapolis est une ville assez agréable, avec un sympathique canal qui invite à la promenade.

Le canal d'Indianapolis
Le canal d'Indianapolis


La ville était dans la zone de totalité de l’éclipse, mais j’avais préféré m’en éloigner pour éviter la foule annoncée nombreuse.

Le jour de l’éclipse

L’éclipse

Pour la deuxième fois en 7 ans, une éclipse totale de soleil était visible aux États-Unis. Elle a traversé le pays du Texas jusqu’au Maine après être passée par le Mexique et avant de finir au Canada.
Cette année, j’ai choisi de venir la voir quelque part entre Cincinnati et Saint-Louis. Les conditions météo du jour J, le 8 avril, étaient assez uniformes dans cette zone et finalement j’ai choisi de m’installer sur le parking du John A. College de Carterville, dans le sud de l’Illinois6.
J’ai eu de la chance : le ciel était sans nuage et j’ai pu parfaitement observer le phénomène.
Avec 4 minutes et 8 secondes, cette éclipse était plus longue de que celle de 2017, mais je n’ai quand même pas tenté de faire des photos de l’éclipse pour en profiter au maximum.
De toute façon, sans matériel adapté ça ne donne pas grand chose.
Après la déception de l’éclipse de 1999 (à Olgy sous les nuages) et le succès de celle de 2017 (au Lake Greenwood, Caroline du Sud sans nuage), c’est ma troisième éclipse.

Je ne vous cache pas l’immense jubilation que j’ai ressentie pendant l’éclipse, en pensant au travail de planification que représente un tel voyage. Choisir un lieu des mois à l’avance est un pari, et il a été gagné.

Pour la prochaine, rendez-vous le 12 août 2026 dans le nord de l’Espagne, entre Asturies et Valence.

Le fort de Chartres

Après l’éclipse, les routes étaient assez encombrées, mais ça ne m’a pas empêché de m’arrêter au fort de Chartres, sur le territoire de Prairie du Rocher, Illinois.

Le fort de Chartres
Le fort de Chartres


Le fort porte ce nom en hommage à Louis, duc de Chartres, fils du régent Philippe d’Orléans.
Situé à proximité du Mississippi, il a été fondé en 1720 et était un centre administratif français important de Haute-Louisiane. En fait plusieurs forts se sont succédés, d’abord en bois puis en pierre, et l’état actuel est une reconstitution partielle.

Il ne faut pas oublier que la Louisiane de l’époque était une énorme région qui appartenait à la couronne de France et s’étalait des Grands Lacs au Golfe du Mexique.
De cette période il reste quelques sites comme celui-ci éparpillés dans le pays, il faudra revenir.

Le legs le plus important est finalement un grand nombre de toponymes, dont Saint-Louis et Détroit, et même quelques patronymes.
Chose fréquente an Amérique et très rare dans la vielle Europe : chaque ville connaît sa date de fondation et le nom de son fondateur, nom donné à des rues ou places de la ville, et parfois ces noms sont français. Ainsi Cadillac à Détroit, DuSable à Chicago, Chouteau et Laclède à Saint-Louis.

Saint-Louis, Missouri

La ville

Fondée en 1764 par des colons français (ou franco-louisianais), la ville de Saint-Louis est nommée d’après Louis IX, ou Saint Louis. C’est la deuxième ville de l’état du Missouri.
Elle est située sur la rive ouest du Mississippi, le fleuve qui est la frontière entre l’Est civilisé et l’Ouest sauvage. Pour cette raison, la ville de Saint-Louis est considérée comme la porte d’entrée vers l’Ouest, ce qui est symbolisé par la Gateway Arch.

Saint-Louis (Missouri) sur le Mississippi
Saint-Louis (Missouri) sur le Mississippi


Inaugurée en 1968, elle mesure 192m de haut et est construite en acier inoxydable. Le monument est spectaculaire et unique au monde.
On peut monter dedans, ce que je n’ai pas pu faire, n’ayant pas pensé à réserver un créneau suffisamment à l’avance. Autre contrariété.
Je doit reconnaître que j’ai été un peu déçu par Saint-Louis, une fois sorti du parc de la Gateway Arch, sans doute je n’ai pas trouvé le quartier le plus sympathique

Cahokia

Un autre site important de l’histoire pré-européenne de l’Amérique est Cahokia, à quelques kilomètres de Saint-Louis.

Cahokia, Monks Mound
Cahokia, Monks Mound


Cahokia fut l’une des plus grandes cités amérindiennes d’Amérique du Nord. Elle comptait au 12e siècle quelque 15 000 à 30 000 habitants. Le site a été occupé essentiellement pendant la culture mississippienne (800-1400). Outre cette pyramide en terre de 30m de haure, il comptait 120 tumulus et temples. Le site est classé au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1982 et constitue le plus grand site archéologique au nord du Mexique.
Cahokia était sur mes listes depuis longtemps, et c’était une de mes raisons pour visiter le Midwest.

Mississippi et Missouri

Le lendemain était l’avant-dernier jour du voyage et je devais retourner à Chicago (4 heures de route environ) mais avant je ne pouvais manquer de faire un léger détour voir le confluent des deux fleuves les plus puissants d’Amérique du Nord : le Mississippi et le Missouri.

Le confluent du Missouri (à gauche) et du Mississippi
Le confluent du Missouri (à gauche) et du Mississippi


Le Missouri mesure 3726 km, soit à peine moins que le Mississippi avec 3766 km (dont 1862 de sa source au point de confluence). Le parcours du Missouri de sa source à l’océan est donc bien plus long que celui du Mississippi (ce serait le 4eme fleuve du monde en longueur). Le nom Missouri aurait donc pu être donné au fleuve après la confluence, mais c’est bien le Mississippi qui a été retenu pour des raisons géographiques (le cours nord-sud en fait une frontière commode entre l’Est et l’Ouest) mais aussi hydrologiques puisque le débit du Mississippi est légèrement supérieur à celui du Missouri. Toutefois ce dernier charrie beaucoup de limon, différence bien visible vue du ciel et qu’avait déjà remarqué le père Marquette, premier explorateur du cours du Mississippi au 17e siècle.

Chicago, Illinois (le retour)

Une dernière nuit à Chicago pour fermer la boucle, dernière occasion de se promener dans la 3e ville des États-Unis.

Chicago by night
Chicago by night


J’ai profité du dernier jour pour visiter le Driehaus Museum, un hôtel particulier de la fin du 19e siècle.

L'entrée de l'hôtel Nickerson
L'entrée de l'hôtel Nickerson


C’est un des rares bâtiments un peu ancien qui n’ait pas été rasé pour laisser la place à une tour gigantesque.

Bilan

D’un point de vue météo, c’était un peu risqué d’aller dans le Midwest fin mars / début avril. Et de fait les premiers jours (de Chicago à Détroit) ont été très froids. Certains jours ont été perturbés par la pluie (Cleveland, Serpent Mound) ou des nuages gris. Les derniers jours, à partir de Cincinnati, ont été les plus ensoleillés et chauds.

Dans l’idéal il aurait fallu visiter cette région plus tard dans l’année, parce que certains site n’étaient pas encore ouverts à la visite. C’est aussi un côté un peu frustrant de passer dans certaines villes sans s’arrêter plus longtemps. Et il y a eu quelques sites que j’avais notés et que je n’ai pas pu visiter, sans oublier quelques ratés7.
Mais en deux semaines j’ai vu beaucoup de choses et surtout l’éclipse qui était quand le même le prétexte officiel.
Donc finalement je suis très content de mon voyage.

Quelques chiffres :

  • 15 jours dans le pays
  • 4 états traversés (Illinois, Michigan, Ohio, Indiana) + 2 à peine abordés (Kentucky, Missouri)
  • 3254 km en voiture
  • 3 sites précolombiens
    • Hopewell (+ Hopeton à proximité)
    • Serpent Mound
    • Cahokia
  • 2 marches dans la nature
    • Indiana Dunes State Park
    • Brandywine falls, près de Cleveland
  • 1714 photos dont 176 dans l’album
    • dont 87 avec le drone (11 vols en 1h29 sur 10,9 km)

Retrouvez l’album photo ici.


1. Il y a aussi le baseball, mais je considère que c’est le moins intéressant des sports américains, en plus d’être celui dont les matches sont les plus ennuyeux longs, je ne m’y suis pas intéressé.
Une autre fois peut-être. À titre ethnographique.
go back

2. Oui, en ce temps-là j’écrivais beacoup plus.go back
3. Le tout premier acheté par l’armée américaine, l’US Air Force n’existait pas encore.go back
4. Le Boeing 747 actuel (VC-25A dans la nomenclature militaire) étant toujours en service, il n’est pas encore au musée, mais ça va venir.go back
5. Acheté par des particuliers (officiellement) il y a 10 ans, sans rapport avec la guerre en actuelle.go back
6. Sans le faire exprès, c’est tout près de l’endroit où se sont croisées les lignes de totalité des éclipses de 2017 et 2024.go back
7. Dont un important musée automobile ouvert tous les jours, sauf Thanksgiving, Noël et Pâques et je n’avais pas remarqué que c’était le jour de Pâquesgo back

La Norvège des fjords

J’en rêvais depuis longtemps, enfin je suis allé en Norvège, plus particulièrement dans les régions de l’ouest : Rogaland, Hordaland, Sogn og Fjordane et Møre og Romsdal.

Au cas où vous n'auriez pas suivi, je suis en Norvège et je visite des fjords.

Retrouvez toutes les photos ici.

Demandez le programme

Le voyage a commencé à Stavanger, capitale du pétrole norvégien, mais à la vieille ville sympathique.

Le vieux Stavanger
Le vieux Stavanger

De Stavanger, j’ai loué une voiture pour un premier parcours à travers fjords et montagnes jusqu’à Bergen. Bergen est la deuxième ville du pays, et était au Moyen-Âge un des principaux centres de la ligue hanséatique, dont la ville moderne garde quelques traces.

Bergen
Bergen

Bergen est aussi le point de départ de l’express côtier Hurtigruten, qui dessert toute la côte de la Norvège jusqu’à Kirkenes, au delà du Cap Nord.

MS Nordkapp
MS Nordkapp

J’ai embarqué sur ce bateau sur une fraction de son parcours (une nuit) jusqu’à sa quatrième escale, et première dans une ville importante : Ålesund.

Ålesund est une agréable petite ville dotée d’une intéressante unité architecturale de style Art Nouveau.

Ålesund
Ålesund

C’était aussi pour moi le point de départ (et d’arrivée) d’une nouvelle location de voiture pour un nouveau trajet à travers d’autres fjords et d’autres montagnes.

Ensuite j’ai rejoint Oslo en avion.

L'hôtel de ville d'Oslo
L'hôtel de ville d'Oslo

Je suis resté deux jours dans la capitale du pays pour visiter, entre autres, le palais royal et quelques musées avant de rentrer à Paris.

C’était un joli périple, comme vous pouvez le voir sur la carte.

Des paysages hors du commun

D’abord il y a les fjords. Mais il y a plusieurs façons d’apprécier un fjord.

depuis un bateau :

Lysefjord
Lysefjord

depuis la route :

Saudafjord
Saudafjord

mais le plus spectacualaire, c’est vu d’en haut après une longue randonnée :

Lustrafjord
Lustrafjord

Bien sûr, il n’y a pas que les fjords : les cascades aussi font aussi le spectacle.

Videfossen
Videfossen

Et n’oublions pas les glaciers.

Coulée de glace
Coulée de glace

Je n’ai pas eu l’occasion de marcher sur un glacier, mais c’est quand même impressionnant.

J’ai construit mon parcours en suivant les routes touristiques de Norvège. Ce sont des itinéraires très bien aménagés à travers des paysages somptueux et variés.

La route tourisitique Gamle Strynefjell
La route tourisitique Gamle Strynefjell

Atlanterhavsvegen
Atlanterhavsvegen

Vous êtes nombreux à avoir remarqué, parfois avec compassion, qu’il n’y pas de châteaux forts de ce pays. C’est vrai, mais on peut se consoler avec quelques jolies églises en bois debout.

L'église en bois debout de Lom
L'église en bois debout de Lom

La météo était assez variée, avec plusieurs jours de grand soleil et d’autres avec un ciel très couvert. Plusieurs fois je me suis retrouvé en montage à une altitude supérieure à la base des nuages, donc visibilité nulle.

Bas de plafond
Bas de plafond

Quelques sérieuses averses me sont tombées dessus, mais elles ne m’ont pas trop gêné, finalement.

Des chiffres !

  • 17 jours dans le pays
  • 13 villes étapes + 1 bateau
  • 7 routes touristiques (sur les 18 de Norvège) empruntées, au moins partiellement
  • 1575 km en voiture (529 de Stavanger à Bergen + 1046 à partir d’Ålesund)
  • 6 traversées en bac, dont plusieurs à propulsion électrique
  • 50 tunnels pour un total de 108,435 km (en ignorant les tunnels de moins de 250m de long), dont 14,4 pour le seul Ryfylketunnelen, à ce jour le plus long et plus profond tunnel sous-marin du monde (292m sous le niveau de la mer)
  • 6 excursions en bateau
  • 4 randonnées, épuisantes mais gratifiantes
  • 2341 photos
    • dont 207 avec le drone (24 vols en 2h36 sur 16,349km)

Retrouvez toutes les photos ici.

Sicile, deuxième partie

Vous vous souvenez sûrement que j’ai déjà visité la partie occidentale de la Sicile, c’était en 2019. Petits rappels ici et .

Je termine à l’instant mon dernier séjour dans l’île, cette fois dans la partie orientale.

Résumé

Après avoir atterri à Catane, je suis aller visité Syracuse, et en particulier son riche musée archéologique.

Dans le musée archéologique de Syracuse
Dans le musée archéologique de Syracuse

Pour enchaîner la pratique à la théorie, j’ai parcouru le parc archéologique de Syracuse.

L'amphithéatre romain de Syracuse
L'amphithéatre romain de Syracuse

Après Syracuse, j’ai terminé la journée en visitant Noto la baroque.

La cathédrale de Noto
La cathédrale de Noto

Le deuxième jour a commencé à Raguse.

La cathédral San Giorgio de Ragusa Ibla
La cathédral San Giorgio de Ragusa Ibla

Le gros de la journée était une randonnée d’environ 6km dans les gorges de Pantalica.

La gorge de Pantalica
La gorge de Pantalica

Le troisième jour a été consacré à l’Etna. Je suis monté presque en haut, mais l’après-midi a été perturbée par la pluie.

Le cratère Silvestri inférieur
Le cratère Silvestri inférieur

Le quatrième jour a été le journée du drone, pour voir la Sicile d’un peu plus haut.

Les ravins de Cannizzola
Les ravins de Cannizzola

J’ai aussi enrichi ma collection de donjons normands, commencée en Angleterre… et en Normandie.

Le château normand de Paterno
Le château normand de Paterno

En passant j’ai découvert le théâtre d’Akrai.

Le théâre dr'Akrai
Le théâre dr'Akrai

Toute la journée suivante a été perturbée par la pluie. Entre deux averses j’ai quand même pu voir quelques unes des oeuvres de la collection Fiumara d’Arte, éparpillée dans la montagne entre Castel Di Lucio et Castel Di Tusa.

Piramide 38° Parallelo
Piramide 38° Parallelo

Le lendemain le soleil est revenu, par exemple sur le site archéologique de Tyndaris.

Tyndaris
Tyndaris

Le soir je suis arrivé à Messine, après avoir appréhendé, au bord du détroit du même nom, combien le continent est proche.

Un bateau entre Charybde et Scylla
Un bateau entre Charybde et Scylla

Et enfin j’ai visité Taormina et son théâtre antique le dernier jour.

Le théâtre grec de Taormina
Le théâtre grec de Taormina

Pendant ce séjour, j’ai tourné autour de l’Etna, et je me suis souvent plaint que son sommet était dans les nuages, y compris quand j’étais dessus.

Le sommet de l'Etna est au dessus des nuage ? moi aussi !
Le sommet de l'Etna est au dessus des nuage ? moi aussi !

La solution, bien sûr, était de voler plus haut que les nuages !

Bilan

A bord de ma petite Panda verte, j’ai parcouru 1032 km. Comme souvent en Italie, les villages sont très étroits et je suis bien content d’avoir eu un petit gabarit

Pendant cette semaine j’ai pris 1068 photos dont 165 avec le drone, en 17 vols pour un cumul de 8,99km et 1h24.

La sélection officielle compte 107 photos.

J’ai vu 5 théâtres antiques (et 1 moderne), plein d’églises et des tas de châteaux, parfois de loin. La Sicile est constellée de châteaux, souvent petits, en ruine et perchés sur la montagne. Il faudrait un long séjour, et de bonnes chaussures, pour tous les visiter.

Retour à venise

Introduction

Je suis déjà venu à Venise : voir ici et . C’était en mai 2018, et en partant je savais que je reviendrai, ce que j’ai fait du 1er au 5 septembre 2022.

Cinq jours c’est à la fois trop court et trop long. Trop court parce qu’il y a tellement de choses à voir et trop long parce que c’est une ville fatigante où l’on marche beaucoup. En encore cette année, j’ai beaucoup emprunté le vaporetto.

Vaporetto de la ligne 1 sur le Grand Canal
Vaporetto de la ligne 1 sur le Grand Canal

Je vous laisse découvrir ce petit résumé et nous parlerons chiffres à la fin.

Premier jour

Le premier jour je suis arrivé assez tard à Venise, à cause de l’horaire de l’avion, mais ça ne m’a pas empêché de parcourir Cannaregio, un sestiere que j’avais à peine effleuré la dernière fois.

Canale di Cannaregio
Canale di Cannaregio

Mon hôtel était à deux pas du pont du Rialto et à 3 minutes d’un arrêt de vaporetto, donc très bien placé.

Pont du Rialto et gondole : double cliché
Pont du Rialto et gondole : double cliché

Deuxième jour

Le prétexte officiel de ma visite cette année, était la Biennale d’art contemporain (Biennale Arte 2022). Elle s’étend sur deux sites principaux, dont les Giardini della Biennale 1, que j’ai visités aujourd’hui.

La Biennale d'Art Contemporain 2022
La Biennale d'Art Contemporain 2022

La Biennale se tient là depuis 1895. Chaque pays invité possède son pavillon national, parfois depuis plus d’un siècle2, et y expose un ou plusieurs artistes. D’autres oeuvres sont présentées dans le pavillon central.

Dans le pavillon central
Dans le pavillon central

L’après midi, je me suis promené dans le sestiere de Dorsoduro, dont l’île de la Giudecca.

Jour de la lessive à la Giudecca
Jour de la lessive à la Giudecca

Le soir, j’ai terminé cette journée déjà bien remplie par une visite guidée de la Punta della Dogana, avec cocktail dans la tour à la pointe du triangle.

Punta della Dogana e Basilica di Santa Maria della Salute
Punta della Dogana e Basilica di Santa Maria della Salute

Troisième jour

La Biennale était un prétexte pour venir à Venise, mais surtout le prétexte pour entrer dans l’arsenal de Venise. J’en avais abordé les murs extérieurs lors de ma précédente visite et attendais depuis l’occasion de les franchir.

L’arsenal, dans le sestiere de Castello, est le second lieu d’exposition de la Biennale Arte. Les oeuvres sont exposés dans différents bâtiments de l’arsenal, principalement la corderie.

Earthly Paradise, par Delcy Morelos
Earthly Paradise, par Delcy Morelos

L’arsenal a été créé au 12eme siècle pour construire les galères qui seront les instruments de la puissance vénitienne dans les siècles suivants, et il était encore utilisé par la marine militaire italienne au 20eme siècle. La visite de la Biennale est l’occasion d’en voir les installations modernes.

Dans l'arsenal de Venise
Dans l'arsenal de Venise

Il existe plusieurs Biennale, dont celle du cinéma, même si celle-ci a lieu tous les ans. Ce festival du film est aussi connu sous le nom de Mostra. Et ça tombe bien, c’est justement pendant mon week-end.

Honnêtement, ce n’était pas fait exprès, mais j’ai fait l’excursion au Lido pour voir un film (La syndicaliste, de Jean-Paul Salomé) et goûter l’ambiance. Je n’ai pas reconnu de vedette mais l’expérience était amusante.

Tapis rouge
Tapis rouge

Le Lido est l’île qui ferme la lagune de Venise, et aussi la plage de Venise.

Sur la plage du Lido
Sur la plage du Lido

Quatrième jour

Jusqu’ici j’ai à peu près évité de visiter les mêmes endroits qu’en 2018, mais aujourd’hui c’est différent parce que je suis retourné au palais des Doges.

D’une part il est tellement extraordinaire que ce n’est pas très gênant de le visiter à nouveau3, et d’autre part cette année j’ai suivi la visite guidée « itinéraire secrets » qui donne accès à des salles trop exigües pour faire partie de la visite libre générale.

La chambre de la chancellerie secrète
La chambre de la chancellerie secrète

Après le palais je suis monté au campanile4 d’où on a bien sûr une belle vue sur la ville mais, curieusement, on ne voit aucun canal, pas même le grand.

Venise depuis le Campanile
Venise depuis le Campanile

Et ensuite, je suis allé visiter l’horloge de la place Saint Marc, son mécanisme et sa cloche sonnée par des automates en bronzes. Détail amusant, la guide était la même qu’au palais le matin.

Les maures qui frappent les heures.
Les maures qui frappent les heures.

Mais le vrai temps fort de ce dimanche était la Regata Storica, événement annuel et multi séculaire.

Regata Storica di Venezia
Regata Storica di Venezia

La fête se déroule tout le long du Grand Canal. Elle commence par un défilé de bateaux historiques, dont j’avais vu certains à la Sensa en 2018.

Ensuite se succèdent des courses de bateaux à rames sur le Grand Canal, avec des catégories d’âge, de bateaux (sexe et nombre des rameurs) et de distance.

Course sur le Grand Canal
Course sur le Grand Canal

Tout cela était très spectaculaire.

C’était assez compliqué à suivre, parce qu’il ya très peu de quais le long du Grand Canal où le spectateur peut se poster. Pour le début de la fête, j’ai choisi de m’installer près de l’église de la Salute, au départ du Grand Canal. C’est je crois l’endroit idéal : est à l’ombre (il faisait chaud ce jour là), qui permet de bien voir les bateaux et il n’y avait pas trop de monde, et ce n’était pas loin de la place Saint Marc où j’étais le matin. En fin d’après midi je me suis rapproché de mon hôtel où j’avais repéré un petit quai également bien situé.

Cinquième jour

Le Doge de Venise avait une chapelle privée qui, au fil du temps, a pris de l’importance jusqu’à devenir la basilique de Saint Marc, que je suis allé visiter ce matin.

La basilique Saint-Marc
La basilique Saint-Marc

J’étais déjà venu en 2018, mais n’avait pas vraiment profité de la visite à cause de la foule excessive, et de l’interdiction de faire des photos.

J’en ai bien mieux profité cette année (et les photos ne sont plus interdites) et j’ai pris toutes les options, dont le musée et son point de vue sur la place.

La place Saint-Marc
La place Saint-Marc

L’intérieur de la basilique est intégralement, et magnifiquement, couvert de mosaïques dorées, comme Sainte Sophie à Constantinople ou la cathédrale de Monreale (près de Palerme).

Ensuite, j’ai eu le temps de me promener dans des coins inconnus de Doroduro, à la limite de Santa Croce, et en rentrant par San Polo.

Rio dell'Avogaria
Rio dell'Avogaria

J’avais prévu de terminer par une expo, mais j’avais mal interprété les renseignements sur internet et elle était fermée le lundi. Beaucoup de choses étant fermées le lundi en Italie, je me méfie toujours mais pas assez. C’était peut-être la seule déconvenue du week-end. Finalement je ne m’en sors pas si mal.

Conclusion

Ce week-end de cinq jours a été une grande réussite : beau programme et beau temps tout le temps.

J’ai pris 904 photos, dont une sélection vous attends ici.

En cinq jours j’ai marché un peu moins de 42 km et navigué 36 km en vaporetto dans et autour de Venise (plus 20 pour l’aller-retour entre l’aéroport et l’hôtel).

En deux visites, j’ai déjà bien parcouru Venise, mais j’y reviendrai sûrement un jour.


1. Les jardins de la Biennale. Ce qui est bien avec l’italien, c’est que souvent on n’a pas besoin de traduction.go back

2. Le pavillon russe date de 1914, mais la Russie n’étant pas invitée cette année, son pavillon était fermé et gardienné par un vigile. Quand la guerre perturbe la culture…go back

3. Si on a assez de temps, comme moi.go back

4. Le clocher, pas l’hôtel 😉go back

C’était la Crète

Ça faisait longtemps que je voulais visiter la Crète, c’était prévu pour 2020, mais finalement ça aura été du 12 au 25 mai 2022, et je vais résumer le voyage avec quelques photos.

A peine sorti de l’avion, le jeudi 12 mai, je suis aller visité le site archéologique le plus connu de Crète : Cnossos.

Cnossos
Cnossos

Puis j’ai pris la route de Réthymnon, en faisant un petit détour par la montagne, où on trouve encore de la neige.

Ma voiture dans la neige
Ma voiture dans la neige

Vendredi 13, j’ai visité Réthymnon et sa vaste forteresse.

La forteresse de Réthymnon
La forteresse de Réthymnon

Samedi 14, c’était au tour de La Canée, certainement la plus jolie ville de Crète.

Une ruelle de La Canée
Une ruelle de La Canée

Dimanche 15, c’était la journée au large, avec une excursion en bateau pour explorer le lagon de Balos.

Balos
Balos

En bonus, c’était l’occasion découvrir la forteresse de Gramvousa.

La forteresse de Gramvousa
La forteresse de Gramvousa

Lundi 16, en parcourant la gorge d’Imbros, j’ai appris que les chèvres de Crète avaient l’air conditionné.

Des chèvres qui prennent le frais.
Des chèvres qui prennent le frais.

Un peu de marche le mardi 17, avec la gorge d’Agiofaraggo.

La gorge d'Agiofaraggo
La gorge d'Agiofaraggo

Chemin faisant, par exemple mercredi 18, on se rend compte que la principale culture de la Crète est l’olivier.

Oliviers
Oliviers

Jeudi 19, j’ai randonné dans et au dessus de la gorge de Zakros.

Au bord de la gorge de Zakros
Au bord de la gorge de Zakros

La Crète est un peu aride, mais certains endroits ne manquent pas d’eau, comme la cascade de Richtis vue vendredi 20.

La cascade de Richtis
La cascade de Richtis

La Crète a appartenu pendant plusieurs siècles à Venise, qui n’a pas manqué de marquer son empreinte par de nombreuses forteresses, comme Spinalonga, visitée samedi 21.

Spinalonga
Spinalonga

La Crète est la plus grande île de Grèce, mais le pays en compte beaucoup d’autres, dont Santorin que j’ai abordée dimanche 22 après une traversée de 2 heures environ. J’étais particulièrement intéressé par le site archéologique d’Akrotiri. Mais c’est au musée préhistorique qu’il faut aller pour voir les fresques qui y ont été découvertes.

Une des freques du musée préhistorique de Théra
Une des freques du musée préhistorique de Théra

Je ne pouvais manquer la carte postale de Fira, la principale ville de de l’île, dont les maisons blanches se détachent sur la roche volcanique (de loin ça ressemble à des neiges éternelles) et son escalier de 587 marches, remontées ce lundi 23.

Fira et son escalier
Fira et son escalier

Le mardi 24 était consacré à la capitale de la Crète : Héraklion. La ville n’est pas follement intéressante, mais son musée archéologique l’est.

Dans le musée archéologique d'Héraklion
Dans le musée archéologique d'Héraklion

Enfin mercredi 25 était le dernier jour. Avant de rejoindre l’aéroport, j’ai eu le temps pour une dernière visite : le château vénitien, remanié par les Ottomans.

Koulès, ou Rocca a mare
Koulès, ou Rocca a mare

Je crois que c’était la période idéale pour découvrir la Crète. Il a fait beau tout le temps, juste 2/3 jours de vent fort. Il y fait chaud dès le lever du soleil, mais il fait frais à la tombée de la nuit. Au pire le restaurant peut prêter une petite laine.

On mange bien en Crète, pour pas cher, les portions sont généreuses et la plupart du temps un petit dessert et le raki sont offerts.

La Crète est un paradis pour randonneurs avec des centaines de gorges à parcourir. Certaines sont très longues, et la plupart sont en aller-simple, ce qui est assez contraignant. Je me suis contenté modestement de 3 petites :

  • Agiofaraggo : 2,7 km
  • Zakros : 5,8 km
  • Richtis : 1,8 km

J’ai fait quasiment tout le tour de l’île et roulé au total 1210 km (y compris sur Santorin). J’ai pris 1785 photos, dont 192 avec le drone (une douzaine de vols pour un cumul de 12km et 1h43 de vol).

D’autres photos sont visibles ici.

Retour d’auvergne

Vous le savez peut-être, je viens de passer deux semaines sur les routes d’Auvergne. C’était un beau voyage, et pas seulement parce que c’était le premier depuis longtemps.

Comme vous l’avez remarqué, je n’ai pas été prolixe sur ce journal, hélas. Aussi vais-je ici faire un petit résumé avec 1 photo par jour.

Samedi 24 juillet, j’ai commencé fort avec l’ascension du puy Pariou.

Le puy Pariou
Le puy Pariou

Dimanche 25 était consacré à l’archéologie, avec une très intéressante visite guidée des oppida arvernes de Gergovie, Gondole et Corent.

La porte ouest de l'oppidum de Gergovie
La porte ouest de l'oppidum de Gergovie

Lundi 26, j’ai profité du beau temps pour gravir le puy de Sancy.

Les 200 derniers mètres avant le sommet sont raides.
Les 200 derniers mètres avant le sommet sont raides.

Mardi 27, j’ai visité Clermont-Ferrand, berceau de Michelin, ce que raconte très bien « L’aventure Michelin ».

La Micheline et le Bréguet XIV
La Micheline et le Bréguet XIV

Retour dans la nature mercredi 28, avec les curieuses formes rocheuses de la vallée des Saints.

La vallée des Saints
La vallée des Saints

Après cinq nuits passées à Clermont-Ferrand, je suis parti à Aurillac le jeudi 29, en passant par le puy Mary.

La brèche de Roland
La brèche de Roland

Le vendredi 30 juillet a été le seul jour météorologiquement moche, mais cela ne m’a pas empêché de visiter le château d’Anjony.

Le château Anjony
Le château Anjony

Samedi 31 j’ai quitté Aurillac pour Le Puy en Velay et j’ai visité en chemin le château de Chavaniac, berceau du Marquis de Lafayette.

Le château de Chavaniac-Lafayette
Le château de Chavaniac-Lafayette

Dimanche 1er août, j’ai visité Le Puy en Velay et profité de ses illuminations nocturnes.

Le Puy en Velay
Le Puy en Velay

Le lundi 2 août a été géologique avec, entre autres, le ravin de Corboeuf.

Le ravin de Corboeuf
Le ravin de Corboeuf

Mardi 3, j’ai quitté provisoirement l’Auvergne pour Saint-Etienne, son Musée d’Art et d’Industrie et ses collections, dont les impressionnants métiers à tisser les rubans.

Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne
Musée d'Art et d'Industrie de Saint-Etienne

Mercredi 4 je suis arrivé à Lyon où j’ai visité la très belle exposition consacrée à Antoine de Saint Exupéry.

Antoine de Saint Exupéry, un Petit Prince parmi les hommes
Antoine de Saint Exupéry, un Petit Prince parmi les hommes

Jeudi 5, c’est le retour en Auvergne avec une étape à Vichy, ville d’eaux tout juste entrée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

La source Célestins de Vichy
La source Célestins de Vichy

Mon tour d’Auvergne s’est terminé par l’étonnant Street Art City.

Street Art City
Street Art City

Pendant ce voyage, j’ai parcouru 2187,5 km et pris 1661 photos, dont 325 avec mon drone, nouveau joujou qui permet de varier les points de vue. Il aura volé une vingtaine de fois, pour un cumul de 3h29 et 19,7 km.

J’ai fait une dizaine de marches importantes, pour un total de 51,4 km et un dénivelé cumulé de 2016 m (dont 560 m pour le seul puy de Sancy), sans compter les visites des villes de Clermont-Ferrand, Aurillac, Le Puy en Velay, Lyon ou Vichy

L’Auvergne est riche d’environ 80 volcans, dont j’ai vu une bonne part. J’en ai gravi 4 dont 3 à pied :

  • le puy Pariou (1209 m)
  • le puy de Dôme (1465 m) par le funiculaire
  • le puy Mary (1783 m)
  • le puy de Sancy (1886 m)

Enfin, j’ai visité, photographié ou survolé 13 châteaux forts, ce qui n’est qu’une petite partie du stock.

C’était un très beau tour et j’ai plutôt eu de la chance avec la météo, qui ne m’a vraiment perturbé que pendant une seule journée. J’ai vu beaucoup de belles choses, et il en reste encore plus à voir.

Toutes les photos sont disponibles ici.

La fin du tour de Galice

Voilà, je suis à l’aéroport de Porto et j’attends l’avion qui m’emportera à Paris. C’est la fin d’un beau voyage sur les routes de Galice et du nord du Portugal.

En guise de conclusion, je vais essayer de résumer le voyage avec 1 photo par jour.

Vendredi 26 juillet, je suis arrivé à Porto où j’ai visité le monastère de Serra do Pilar.

Le cloître du monastère de Serra do Pilar

Samedi 27 je suis allé voir le château de Guimarães (la photo date du 28, mais on ne va pas chipoter).

Le château de  Guimarães

Dimanche 28, j’ai traversé les vignobles du Haut Douro.

Le Douro à Pinhão

Lundi 29 je suis entré en Espagne (mais pas en Galice) en beauté avec le site de Las Médulas.

Las Médulas

Mardi 30 enfin la Galice avec la ville de Lugo.

L'enceinte romaine de Lugo

Mercredi 31 je suis arrivé à La Corogne.

La Tour d'Hercule

Jeudi 1er août j’ai parcouru une bonne partie de la côte galicienne avec quelques beaux paysages, dont le cap Finisterre.

Le cap Finisterre

Vendredi 2 je suis enfin arrivé à Saint-Jacques-de-Compostelle en même temps que des bataillons de pèlerins, mais je n’ai aucun mérite, j’étais en voiture.

La cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle

Samedi 3, j’ai continué la descente de la côte en passant par Vigo

Vigo

Dimanche 4, je suis arrivé à la frontière portugaise avec la magnifique montagne de Santa Trega et son castro.

Castro de Santa Trega

Si vous avez suivi mes photos au quotidien, vous savez que j’ai vu des castros comme celui-ci presque chaque jour. C’est une spécificité de la Galice, et l’une des raisons de mon voyage.

Enfin lundi 5, j’ai eu le temps de visiter rapidement les fortifications de Valença sur la frontière mais côté Portugal, avant de retourner à l’aéroport de Porto.

Fortaleza Valença

Voilà, c’était un résumé de 11 jours, 1677 kilomètres et 1120 photos, et plusieurs poulpes !

Comme d’habitude : plus de photos ici ou .

Les castros de Galice

Il y a des tas de raisons de venir en Galice : Saint-Jacques-de-Compostelle, la mer, les hóreos , le poulpe. Mais pour moi il y en avait une autre : les castros.
Un castro (du latin castrum : château) est un village fortifié en pierre. En français, on pourrait parler d’oppidum. Le terme anglais est hill fort (hill : colline), même si le village est en plaine.
Les archéologues utilisent le terme « culture des castros » pour désigner la culture du nord-ouest de la péninsule ibérique, pendant une période qui va de la fin de l’âge du bronze (9ème siècle avant JC) à l’arrivé des Romains, au 1er siècle après.
Les populations concernées étaient des celtibères, cousins des celtes d’Europe centrale.

Plus de 2000 castros ont été localisés, essentiellement en Galice, mais aussi dans les régions voisines en Espagne et au Portugal.

Castro de Santa Trega
Castro de Santa Trega

J’ai visité 4 castros parmi les plus importants de Galice : Viladonga (au nord de Lugo), Borneiro (près de la Costa da morte), Baroña (sur la ria de Muros et Noia) et Santa Trega (entre l’océan et le fleuve Minho).

Le castro, c’est d’abord une enceinte. Elle peut être un mur en pierre ou un talus en terre, comme à Viladonga. Cette dernière est de plus doublée de plusieurs fossés concentriques. Vue de la plaine, l’enceinte de Viladonga fait penser à un cratère.
A Borneiro, l’enceinte est un mur de plusieurs mètres d’épaisseurs doté d’une porte.

L'entrée du castro de Borneiro
L'entrée du castro de Borneiro

Le castro de Baroña est au bord de la mer. Il se dresse sur une petite péninsule rocheuse dont l’isthme est barré d’un solide mur. Un second mur, doublé d’un fossé, a été érigé une trentaine de mètres en avant. Il est sans doute postérieur au mur principal.

Castro de Baroña
Castro de Baroña

A la différence des hill forts d’Irande, un castro n’est pas une enceinte vide. Elle est remplie de maisons.

Vu de haut on à l’impression de lire un plan (et encore, je n’ai pas de drone), car il ne reste des maisons que les murs qui dépassent du sol de quelques dizaines de centimètres.
Les maisons sont quasiment toutes rondes, d’environ 4 ou 5 mètres de diamètre, avec une seule pièce et une porte.
Les sites que l’on visite aujourd’hui ont été ensevelis au cours des siècles. Ils ont été fouillés, beaucoup dans les années 1970 et 80 et un petit nombre de maisons ont été dégagées. On devine qu’il en reste encore à découvrir.

A Viladonga, une maison se distingue : elle est rectangulaire et beaucoup plus grande que ses voisines.

Castro de Vidalonga
Castro de Vidalonga

Les archéologues pensent qu’il s’agit d’un espace commun, grenier ou salle de réunion, qui date de la période romaine pendant laquelle le castro était encore occupé.
Par ailleurs, ce castro est moins dense que les autres, on y devine même une rue principale. Peut-être est-ce là une influence de l’urbanisme à la romaine.

A Santa Trega, la reconstitution d’une maison permet de se faire une idée de son aspect quand le castro était habité.

Reconstitution d'une maison d'un castro
Reconstitution d'une maison d'un castro

La maison typique de castro devait donc être couverte d’un toit de chaume. A l’intérieur, une seule pièce, mais possiblement avec un couchage aménagé sur un plancher en bois en hauteur, façon mezzanine.

En général, il y a très peu d’espace entre les maisons, cela se voit bien à Santa Trega.

Castro de Santa Trega
Castro de Santa Trega

Aucune rue n’est tracée, on ne devine pas d’enclos pour du bétail. En fait, les castros ne paraissent pas très fonctionnels. Des fouilles ont bien trouvé des objets de la vie quotidienne (outils en bronze, poteries, bijoux en or), mais pas de puits. Autre énigme pour les archéologues, aucune sépulture n’a été localisée.
Il est possible que les familles vivaient disséminées dans la campagne et ne se réfugiaeant dans le castro qu’en temps de crise.

Il y a beaucoup d’autres castros en Galice. Il faut croire qu’on ne peut pas creuser sans tomber sur un castro.
Beaucoup n’ont que quelques maisons mais d’autres sont sont de véritables villes, comme le castro de San Cibrán de Lás, près d’Orense dans le centre de la Galice, ou la Citânia Santa Luzia, près de Viana do Castelo dans le nord du Portugal, mais ces sites n’étaient pas très compatibles avec mon circuit.
On ne peut pas tout voir en si peu de temps.

Il est heureux que le premier castro que j’ai visité fut celui de Viladonga, car il est accompagné d’un joli et instructif musée. Les autres ne proposaient au mieux qu’un panneau informatif.
La section « archéologie » du Musée de la Mer de Galice à Vigo a quelques panneaux sur la culture des castros, mais ils n’étaient pas traduits.
D’ailleurs, un petit castro a été mis au jour entre deux des bâtiments du musée.

Sur les quatre principaux castros visités, j’ai plus particulièrement aimé ceux de Baroña et de Santa Trega.

Castro de Baroña
Castro de Baroña

Baroña est isolé sur sa petite péninsule au bord la mer, et les maisons sont au milieu des rochers. Depuis le parking, il faut marcher quelques hectomètres à travers une forêt d’eucalyptus avant d’approcher le castro. La balade est très agréable.
Santa Trega est beaucoup plus important, et encore seule une partie a été dégagée, on ne sait même pas la superficie totale du village. Le castro est sur une montagne de 340m de haut très fréquentée par les touristes locaux (il y a un ermitage au sommet). Elle domine l’océan et l’embouchure du fleuve Minho qui fait la frontière avec le Portugal. Les vues sont splendides.

Le fleuve Minho
Le fleuve Minho

Je suis très content d’avoir visité ces quelques castros. J’en sais maintenant un peu plus sur eux, mais il reste un mystère.
Pourquoi ce type d’habitat ne semble exister que dans cette région du monde ? Pourquoi il n’y a pas de traces similaires ailleurs, aussi nombreuses, concentrées dans l’espace mais pendant autant de siècles et avec autant de constance dans le plan et l’organisation ?
Je n’ai pas trouvé la réponse, et peut-être qu’il n’y en a pas.
Pour X raisons, le castro a été inventé en Galice, mais qu’ailleurs l’habitat était principalement en matériaux périssables. Une maison de l’âge du fer en bois et torchis, par exemple, ne laisse comme vestiges que des trous de poteaux, moins visibles et pérennes que des fondation en pierre.

La question reste posée. Je n’ai pas eu le courage de me plonger dans les articles universitaires (plusieurs centaines de pages au total) que j’ai trouvés sur internet. Un jour peut-être.

Histoire de ne pas rester sur sa faim, voici le plat que j’ai dégusté le soir à Tui.

Secreto de Cerdo

Le secret de porc est une pièce située près de l’épaule, difficile à prélever et « généreusement infiltré du gras typique des porcs ibériques » dixit un site spécialisé. Accompagné d’une petite purée de piment, et malgré les frites pas terribles typiques des restaurants espagnols dixit mon expérience, c’était très très bon.

Comme d’habitude : plus de photos ici ou .